Confrontés à une importante insécurité maritime qui freine le développement de leur économie, une quarantaine d’États africains ont adopté samedi une charte historique visant à renforcer leur coopération dans la lutte contre la piraterie.
Plus de 40 pays africains, réunis à Lomé à l'initiative de l'Union Africaine, ont adopté samedi 15 octobre une charte afin d'assurer une meilleure sécurité des côtes contre la piraterie et les trafics de drogue. "Ce geste est on ne peut plus historique dans la vie de notre continent", a déclaré le président congolais Denis Sassou-Nguesso, en conclusion du sommet.
La Charte de Lomé, qui doit encore être ratifiée, doit contraindre les États signataires à "créer un fonds de sécurité et de sûreté maritimes", mais aussi faciliter "l'accès aux informations" pour mieux lutter contre les pirates. Le manque de coopération entre les différents pays, est en effet un grand avantage pour les contrebandiers qui peuvent passer d'une zone territoriale à l'autre sans être inquiétés. Quarante-trois pays étaient représentés au sommet de Lomé (Togo), dont 18 par leur chef d'État, sur les 54 pays que compte l'Union africaine. "C'est un acte historique. (…) Ceux qui ont signé cette charte (…) doivent en principe, une fois arrivés chez eux, mettre tout en œuvre pour que cette charte soit ratifiée, afin qu'elle devienne contraignante", espère maintenant Barthelemy Blédé, un Ivoirien, chercheur à l'Institut d'études de sécurité à Dakar (ISS).
"Ce sommet est un grand pas, mais il ne doit pas être le dernier. Il reste beaucoup de travail à faire", explique de son côté Timothy Walker, lui aussi expert maritime pour l’ISS, et présent à Lomé.
Le moteur de "l'économie bleue"
L’intérêt grandissant pour la chose maritime et son "économie bleue" a été le point central des discussions dans la capitale togolaise. Près de 90 % des importations et exportations du continent transitent par la mer et un nombre important des corridors commerciaux maritimes les plus stratégiques se trouvent dans l'espace maritime africain.Mais l'Afrique en profite-t-elle ? Pas vraiment. Les transports maritimes, les ports, les pêches industrielles sont autant de secteurs économiques largement dominés par des intérêts internationaux – et qui échappent au continent. Bathelemy Blédé, le chercheur de l'ISS, remarque que "les pays développés" défendent les côtes africaines, notamment dans le Golfe d'Aden ou dans le Golfe de Guinée, pour protéger leurs intérêts.
Avec un total de 13 millions de km² de zones économiques maritimes et 17 % des ressources mondiales en eau douce, "l'Afrique doit voir cette richesse comme une opportunité de développement durable", a martelé Uhuru Kenyatta, le président du Kenya.
Si l'Afrique développe son économie maritime, elle parviendra plus facilement à financer sa propre sécurité. "L'Afrique est plus exposée que les autres continents [à l’insécurité] pour la simple raison qu'elle a très peu de compétences et de moyens pour faire face à cette situation", avait observé vendredi le chef de l'État tchadien Idriss Déby, président en exercice de l'Union africaine.
Plus de 40 pays africains, réunis à Lomé à l'initiative de l'Union Africaine, ont adopté samedi 15 octobre une charte afin d'assurer une meilleure sécurité des côtes contre la piraterie et les trafics de drogue. "Ce geste est on ne peut plus historique dans la vie de notre continent", a déclaré le président congolais Denis Sassou-Nguesso, en conclusion du sommet.
La Charte de Lomé, qui doit encore être ratifiée, doit contraindre les États signataires à "créer un fonds de sécurité et de sûreté maritimes", mais aussi faciliter "l'accès aux informations" pour mieux lutter contre les pirates. Le manque de coopération entre les différents pays, est en effet un grand avantage pour les contrebandiers qui peuvent passer d'une zone territoriale à l'autre sans être inquiétés. Quarante-trois pays étaient représentés au sommet de Lomé (Togo), dont 18 par leur chef d'État, sur les 54 pays que compte l'Union africaine. "C'est un acte historique. (…) Ceux qui ont signé cette charte (…) doivent en principe, une fois arrivés chez eux, mettre tout en œuvre pour que cette charte soit ratifiée, afin qu'elle devienne contraignante", espère maintenant Barthelemy Blédé, un Ivoirien, chercheur à l'Institut d'études de sécurité à Dakar (ISS).
"Ce sommet est un grand pas, mais il ne doit pas être le dernier. Il reste beaucoup de travail à faire", explique de son côté Timothy Walker, lui aussi expert maritime pour l’ISS, et présent à Lomé.
Le moteur de "l'économie bleue"
L’intérêt grandissant pour la chose maritime et son "économie bleue" a été le point central des discussions dans la capitale togolaise. Près de 90 % des importations et exportations du continent transitent par la mer et un nombre important des corridors commerciaux maritimes les plus stratégiques se trouvent dans l'espace maritime africain.Mais l'Afrique en profite-t-elle ? Pas vraiment. Les transports maritimes, les ports, les pêches industrielles sont autant de secteurs économiques largement dominés par des intérêts internationaux – et qui échappent au continent. Bathelemy Blédé, le chercheur de l'ISS, remarque que "les pays développés" défendent les côtes africaines, notamment dans le Golfe d'Aden ou dans le Golfe de Guinée, pour protéger leurs intérêts.
Avec un total de 13 millions de km² de zones économiques maritimes et 17 % des ressources mondiales en eau douce, "l'Afrique doit voir cette richesse comme une opportunité de développement durable", a martelé Uhuru Kenyatta, le président du Kenya.
Si l'Afrique développe son économie maritime, elle parviendra plus facilement à financer sa propre sécurité. "L'Afrique est plus exposée que les autres continents [à l’insécurité] pour la simple raison qu'elle a très peu de compétences et de moyens pour faire face à cette situation", avait observé vendredi le chef de l'État tchadien Idriss Déby, président en exercice de l'Union africaine.