​Habré ne sera jamais condamné à mort, assure le ministre de la Justice Sénégalaise

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 23 Avril 2015 à 20:22 modifié le Vendredi 24 Avril 2015 13:12


L'ancien président tchadien Hissène Habré dont le procès s'ouvre en juin prochain à Dakar ne ''connaitra jamais une condamnation à mort sur le sol sénégalais'', où la peine de mort a été abolie, a déclaré, jeudi à Dakar, le ministre de la Justice Sidiki Kaba. 

''Je ne sais pas si Hissène Habré sera condamné ou pas. Mais ce que je sais avec certitude est que, si d'aventure un jugement de condamnation interviendra, il ne sera jamais condamné à mort, parce que le Sénégal a aboli la peine de mort'', a assuré M. Kabba.

Il intervenait en marge de la cérémonie d'installation des juges en charge du procès Hissène Habré dont il a annoncé l'ouverture en juin prochain.

La cérémonie d'installation s'est tenue à la grande salle d’audience du Palais. Outre Sidiki Kaba, celle-ci a réuni le ministre tchadien de la Justice et des Droits humains, le représentant de l’Union africaine, les président des cours d’appel de Kaolack, Dakar et Saint-Louis, le procureur général de la Cour suprême, le bâtonnier et le président de la Cour de répression contre l’enrichissement illicite (CREI). 

''Je ne sais pas ce qui se passera à l'issue du procès. On ne sait pas s'il est coupable ou pas, mais c'est une certitude absolue que M. Habré ne connaitra pas une condamnation à mort. Mais sera-t-il condamné? Je ne saurais le dire, parce qu'on ne sait pas encore'', a soutenu le ministre de la Justice.

Hissène Habré, 73 ans, s'est réfugié au Sénégal depuis le renversement de son régime en 1990 par l'actuel président tchadien, Idriss Déby. M. Habré a dirigé son pays entre 1982 et 1990. Accusé de milliers d'assassinats, il est arrêté, inculpé et placé sous mandat de dépôt depuis 2013, à Dakar. 

Le tribunal spécial créé par l'UA en vue de la tenue de son procès au Sénégal a rendu le 13 février dernier une ordonnance le renvoyant devant une cour d'assises spéciale, afin qu'il soit jugé pour crimes contre l'humanité, crimes de guerre et de torture.

Au total, 522 personnes ont été auditionnées au Tchad en qualité de parties civiles et 28 autres en qualité de témoins, en perspective du procès de l'ex-président.  

L'UA a désigné, à la suite d'un appel à candidatures, Gberdao Gustave Kam, un magistrat burkinabè, ancien juge au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour faire juger au Sénégal l'ancien président tchadien.
Cheikh Amidou Kane
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