Tambacounda, 1er mai (APS) - Les responsabilités de la recrudescence actuelle de l’émigration clandestine sont partagées entre les dirigeants européens, les hommes politiques, notamment les gouvernants africains, ainsi que les émigrés déjà sur place, estime Abdou Karim Sané, président du Cercle des amis de Tambacounda, une ONG basée en Allemagne.
‘’Les responsabilités sont partagées (…) Une très grande part de responsabilité (incombe) aux hommes politiques’’, a dit M. Sané dans un entretien accordé à l’APS. ‘’Les émigrés ne sont pas vus comme des vecteurs de développement’’ par les gouvernants africains qui, par conséquent, ne les accompagnent pas en créant un cadre propice à un
e bonne utilisation de leurs transferts d’argent. Ces envois officiellement estimés à plus de 840 milliards de francs CFA, a-t-il relevé.
L’émigré qui est ‘’coincé par la réalité’’, une fois dans le pays d’accueil ne peut pas revenir en arrière, parce qu’il ne voit aucune ambassade qui l’accompagne comme cela se fait pour les européens qui parfois reçoivent le billet d’avion, pour rentrer chez eux quitte à le rembourser par la suite. Il sait qu’il n’existe pas non plus de politique de réinsertion, a-t-il ajouté.
‘’Nous les émigrés, nous nous demandons parfois si les ambassades qui sont implantées un peu partout y sont pour nous ou si c’est juste (pour une clientèle) politique ou uniquement pour gérer des relations diplomatiques’’. ‘’Quelques fois, on est perdu ; on se demande la raison d’être de nos consulats’’. Il relève le fait que même quand un émigré est mort, ses compatriotes sont obligés de se cotiser pour rapatrier son corps au pays.
S’y ajoutent les difficultés rencontrées pour la confection d’un passeport, et font que ‘’tu peux être légal au départ, et devenir illégal à l’arrivée’’. Evoquant l’exemple des Sénégalais établis en Allemagne, il a indiqué qu’ils doivent payer le billet pour aller se faire établir ce document en France, prendre un hôtel, attendre un jour, et au cas où il n’y a pas de talon, on peut durer au risque de se faire limoger par son employeur.
‘’Nous sommes 13.500 Sénégalais en Allemagne, il y a 11.000 Sénégalais naturalisés allemands’’, a dit M. Sané, jeune policier de formation, s’était rendu en Europe dans les années 90, en traversant le désert. Aujourd’hui, cet activiste intervient dans l’interculturalité et la lutte contre le racisme et.
Pour lui, les pays africains se sont juste ‘’contenté de l’apport de l’émigration’’ et ‘’les politiciens veulent toujours (récupérer) les actions des émigrés’’.
‘’C’est bien d’avoir des idées (pour développer le pays), mais ce sont les fils du pays qui vont les mettre en œuvre, et si ces derniers vont en Europe, qui va le faire’’, s’est-il interrogé, faisant remarquer ‘’dans cette émigration, il y a aussi une fuite des cerveaux’’.
Les émigrés ont également leur part de responsabilité dans cette situation, puisque lorsqu’un chef d’Etat africain vient en Europe, ils lui cachent la réalité sur la manière dont ils vivent sur place. Une fois de retour dans leur pays d’origine, les émigrés de manière générale ‘’maquillent de mensonge’’ leur situation. Cela, en montrant des signes de richesse de nature à inciter les autres à tenter l’aventure.
Aux Européens, M. Sané qui a été jusqu’en 2002, président du conseil de la ville de Hanovre, une instance qui servait de ‘’tampon’’ entre la commune et les communautés étrangères, reproche le refus de voir les Africains comme des réfugiés politiques. Fait paradoxal, même les ressortissants de pays comme le Soudan d’Omar el-Béchir dont ils poursuivent les dirigeants pour leurs exactions, ne se voient pas accorder le statut de réfugiés politiques.
Ils les voient comme des ‘’réfugiés économiques’’, à la limite, ‘’comme des parasites’’ contre lesquels ils érigent une barrière à travers le plan Frontex dans lequel ils investissent plus de 300 millions d’euros, déplore-t-il.
‘’Si tout cet argent était injecté dans les pays de départ, il y aurait beaucoup de projets’’, a-t-il relevé, soulignant que ‘’personne ne quitte son pays de son gré, soit on est exclu politiquement, économiquement ou religieusement’’.
Pendant qu’ils se barricadent, les Européens continuent d’exploiter les richesses de l’Afrique la bauxite de la Guinée, le coltan de la RDC, l’uranium du Niger. ‘’Les ressources halieutiques de nos mers sont raflées par les bateaux étrangers’’, poursuit-il, notant qu’à terme, nos pêcheurs sont tentés d’aller chez eux.
‘’Il y a suffisamment de ressources pour maintenir les hommes sur place’’, affirme-t-il, se disant favorable au maintien de la réciprocité en termes de visa concernant les Européens qui viennent aussi ‘’se faire un avenir’’ en Afrique.
ADI/AD
‘’Les responsabilités sont partagées (…) Une très grande part de responsabilité (incombe) aux hommes politiques’’, a dit M. Sané dans un entretien accordé à l’APS. ‘’Les émigrés ne sont pas vus comme des vecteurs de développement’’ par les gouvernants africains qui, par conséquent, ne les accompagnent pas en créant un cadre propice à un
e bonne utilisation de leurs transferts d’argent. Ces envois officiellement estimés à plus de 840 milliards de francs CFA, a-t-il relevé.
L’émigré qui est ‘’coincé par la réalité’’, une fois dans le pays d’accueil ne peut pas revenir en arrière, parce qu’il ne voit aucune ambassade qui l’accompagne comme cela se fait pour les européens qui parfois reçoivent le billet d’avion, pour rentrer chez eux quitte à le rembourser par la suite. Il sait qu’il n’existe pas non plus de politique de réinsertion, a-t-il ajouté.
‘’Nous les émigrés, nous nous demandons parfois si les ambassades qui sont implantées un peu partout y sont pour nous ou si c’est juste (pour une clientèle) politique ou uniquement pour gérer des relations diplomatiques’’. ‘’Quelques fois, on est perdu ; on se demande la raison d’être de nos consulats’’. Il relève le fait que même quand un émigré est mort, ses compatriotes sont obligés de se cotiser pour rapatrier son corps au pays.
S’y ajoutent les difficultés rencontrées pour la confection d’un passeport, et font que ‘’tu peux être légal au départ, et devenir illégal à l’arrivée’’. Evoquant l’exemple des Sénégalais établis en Allemagne, il a indiqué qu’ils doivent payer le billet pour aller se faire établir ce document en France, prendre un hôtel, attendre un jour, et au cas où il n’y a pas de talon, on peut durer au risque de se faire limoger par son employeur.
‘’Nous sommes 13.500 Sénégalais en Allemagne, il y a 11.000 Sénégalais naturalisés allemands’’, a dit M. Sané, jeune policier de formation, s’était rendu en Europe dans les années 90, en traversant le désert. Aujourd’hui, cet activiste intervient dans l’interculturalité et la lutte contre le racisme et.
Pour lui, les pays africains se sont juste ‘’contenté de l’apport de l’émigration’’ et ‘’les politiciens veulent toujours (récupérer) les actions des émigrés’’.
‘’C’est bien d’avoir des idées (pour développer le pays), mais ce sont les fils du pays qui vont les mettre en œuvre, et si ces derniers vont en Europe, qui va le faire’’, s’est-il interrogé, faisant remarquer ‘’dans cette émigration, il y a aussi une fuite des cerveaux’’.
Les émigrés ont également leur part de responsabilité dans cette situation, puisque lorsqu’un chef d’Etat africain vient en Europe, ils lui cachent la réalité sur la manière dont ils vivent sur place. Une fois de retour dans leur pays d’origine, les émigrés de manière générale ‘’maquillent de mensonge’’ leur situation. Cela, en montrant des signes de richesse de nature à inciter les autres à tenter l’aventure.
Aux Européens, M. Sané qui a été jusqu’en 2002, président du conseil de la ville de Hanovre, une instance qui servait de ‘’tampon’’ entre la commune et les communautés étrangères, reproche le refus de voir les Africains comme des réfugiés politiques. Fait paradoxal, même les ressortissants de pays comme le Soudan d’Omar el-Béchir dont ils poursuivent les dirigeants pour leurs exactions, ne se voient pas accorder le statut de réfugiés politiques.
Ils les voient comme des ‘’réfugiés économiques’’, à la limite, ‘’comme des parasites’’ contre lesquels ils érigent une barrière à travers le plan Frontex dans lequel ils investissent plus de 300 millions d’euros, déplore-t-il.
‘’Si tout cet argent était injecté dans les pays de départ, il y aurait beaucoup de projets’’, a-t-il relevé, soulignant que ‘’personne ne quitte son pays de son gré, soit on est exclu politiquement, économiquement ou religieusement’’.
Pendant qu’ils se barricadent, les Européens continuent d’exploiter les richesses de l’Afrique la bauxite de la Guinée, le coltan de la RDC, l’uranium du Niger. ‘’Les ressources halieutiques de nos mers sont raflées par les bateaux étrangers’’, poursuit-il, notant qu’à terme, nos pêcheurs sont tentés d’aller chez eux.
‘’Il y a suffisamment de ressources pour maintenir les hommes sur place’’, affirme-t-il, se disant favorable au maintien de la réciprocité en termes de visa concernant les Européens qui viennent aussi ‘’se faire un avenir’’ en Afrique.
ADI/AD