« On doit jouer un rôle sur notre avenir, on est plus matures », glissaient des jeunes rencontrés devant le centre Liberté 5, dans la commune Mermoz. L’index rougi par l’encre, ils se disaient fiers d’être venus voter pour cette élection.
Dans les dix centres de vote parcourus à travers Dakar et sa banlieue, la grande surprise a été partout la même : la jeunesse de l’électorat. Partout ils étaient venus, nombreux et motivés, comme Angélique Sambou, primo votante à l’école Grand-Yoff 2 pour qui « c’est un devoir citoyen. Il est difficile de se plaindre et de ne pas participer. C’est nous qui élisons nos dirigeants, nous avons le pouvoir », confiait la jeune femme. Dans ce centre où votait traditionnellement l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, condamné pour détournement de deniers publics, aucune tension entre les différents militants n’a été enregistrée. « On se connaît. On est du même quartier. Nous avons des opinions divergentes mais on ne va pas s’affronter », résumait un des partisans du candidat évincé.
Si la journée s’est déroulée sans tension, quelques dysfonctionnements ont pourtant émaillé le déroulé du scrutin, dans ce centre comme dans quelques autres. En effet, certains électeurs n’ont pu voter car leur nom ne figurait pas sur la liste alors qu’ils avaient leur carte. « A l’école Grand-Yoff, nous avons été confrontés à une quarantaine de cas comme ça depuis ce matin », explique Nene Diouf, suppléante pour la coalition Idy 2 019 dans le centre. A Guédiawaye, même problème pour Racine Ba, responsable de la coalition Benno Bokk yaakaar (BBY) dont certains militants n’ont pas non plus été autorisés à déposer leur bulletin dans l’urne.
Autre problème, l’« achat de conscience » dénoncé par certains mandataires de l’opposition. Ainsi, dans la commune de Djiddah Thiaroye Kao, les responsables de la coalition Idy 2 019 et Ousmane Sonko, de deux centres différents ont accusé les militants de BBY de stationner devant les bureaux de vote pour influencer les électeurs. Des accusations rejetées en bloc par ces derniers.
Hormis ces détails, le scrutin s’est déroulé sans heurt. Les forces de l’ordre ont été largement mobilisées et leur intervention rapide a calmé quelques tensions avant qu’elles ne s’amplifient. A noter aussi, que peu de retard a été enregistré à l’ouverture des bureaux avec un dispositif complet. Chose rare lors des précédents scrutins.