​"Pour le Gouvernement et le parti présidentiel, la justice doit être aux ordres" selon le PDS

Rédigé par Dakarposte le Dimanche 31 Mai 2015 à 23:37 modifié le Dimanche 31 Mai 2015 23:42


Madame Aïda Ndiongue, militante libérale, femme d’affaires dont le soutien financier à notre parti est connu avait été jetée en prison il y a 18 mois par Macky Sall et les antidémocrates du Gouvernement, en même temps que notre frère Abdou Aziz Diop Président de la Fédération des Cadres libéraux. Tous ses bijoux qu’elle avait gardés dans le coffre d’une banque avaient été enlevés.

Ce scandale avait soulevé l’indignation du peuple sénégalais. Malgré le combat mené par ses avocats, la machine de la justice manipulée de haut vol voulait la détruire.


Mais voilà qu’elle comparait devant un juge indépendant qui, en son âme et conscience, a prononcé sa relaxe pure et simple ainsi que celle de son compagnon d’infortune Abdou Aziz Diop en même temps qu’il ordonnait la restitution de tous ses biens.


Cette décision de la justice souveraine a soulevé un tollé dans les rangs du Parti au pouvoir et son Gouvernement. Le Procureur Général, violant la règle de la séparation des pouvoirs s’est permis de parler de décision « illégale et troublante », alors qu’il avait le droit, tout simplement, de faire appel. Ce scandale doit être sanctionné.


De son côté, le parti au pouvoir, APR, à travers son Secrétariat Exécutif National, a parlé de « verdict surprenant et incompréhensible ». La concomitance des deux déclarations montrent que nous sommes en pleine confusion des pouvoirs, à la place du principe sacro-saint de séparation des pouvoirs.


Ces communiqués illustrent une mentalité qu’on croyait révolue, mentalité de l’époque des partis uniques ou des partis dominants. Ainsi, pour le Gouvernement et le parti présidentiel, la justice doit être aux ordres.  


Il faut remonter loin dans l’histoire du Sénégal, pour trouver semblables confusions d’une aussi extrême gravité. Notre lutte pour la démocratie et le respect des droits de l’homme avait relégué, très loin, les conceptions aussi archaïques et rétrogrades. N’est-ce pas cette position politique qui fait que toutes les demandes de libertés provisoires de nos frères et sœurs sont systématiquement refusées, par des juges qui reçoivent des ordres du Parti au pouvoir par l’intermédiaire de son Gouvernement.  


Il fat se rendre à l’évidence. En voulant stigmatiser des décisions de juges qui n’ont fait que leur travail, en toute conscience, le Gouvernement et l’APR ont révélé leur véritable nature en s’attaquant, de façon si flagrante, au principe de la séparation des pouvoirs et à celui de l’indépendance de la justice.


Le PDS se félicite de la réaction indignée de l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS) défendant l’indépendance de la Justice. Ces magistrats font honneur à notre pays.


Le PDS interpelle Macky Sall qui semble avoir oublié qu’il a prêté le serment de respecter l’indépendance de la justice. Notre parti exige des sanctions et des poursuites pour outrage à magistrat.


Le PDS lance à Macky Sall un avertissement solennel pour qu’il mette fin à de telles dérives que nous n’acceptons pas et le peuple sénégalais avec nous.


Pour terminer, nous exigeons la libération immédiate,  et sans conditions, de tous nos frères et sœurs encore en prison. Pour éviter des affrontements susceptibles de compromettre la paix publique, Macky Sall doit brider son parti et ses amis dont la mentalité relève d’un autre âge.


Fait à Dakar, le 31mai 2015
Pour le Comité Directeur

Le Coordonnateur National
Cheikh Amidou Kane
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