En Gambie, la commission d’enquête autour des affaires financières de Yahya Jammeh pourra siéger plus longtemps que le délai initial de 3 mois. Le ministre de la Justice gambien Aboubacarr Tambadou a annoncé cette semaine que son mandat serait prolongé pour un minimum de 6 mois, soit jusqu’en mai 2018. Chaque jour, les sessions sont suivies avec beaucoup d’attention par les Gambiens, à la télévision ou sur les réseaux sociaux. Mise en place par l’exécutif et composée d’un avocat, d’un banquier, et d’une comptable, cette commission a pour mission d’établir si l’ancien président a pioché dans des fonds publics au cours de ses 22 ans au pouvoir. Une mission qui prend donc un peu plus de temps que prévu.
Selon le ministre de la Justice, l’émergence de nouvelles preuves a conduit la commission à rallonger la liste des témoins. Et à cause de la complexité des documents collectés, il va falloir faire appel à de nouveaux experts comptables. Ces six mois supplémentaires ne seront donc pas de trop pour démêler ces nombreuses affaires.
Ces dernières semaines, la commission a étudié principalement les comptes de la société de sécurité sociale et de financement des logements. D’après son directeur financier, Abdoulie Cham, la société a prêté près de 30 millions d’euros au groupe de Yahya Jammeh, Kanilai International, sans que la somme ne soit jamais remboursée.
La commission s’applique également ces derniers jours à questionner Muhammed Bazzi. Cet homme d’affaires belgo-libanais, proche de l’ancien président, s’est enrichi grâce à l’importation de carburant, et à l’extraction de sable, deux secteurs qui intéressent particulièrement les enquêteurs.
Un mandat plus long donc, pour des travaux approfondis, mais aussi un coût plus élevé : un peu moins de 10 000 euros supplémentaires seront versés à chacun des trois membres de cette commission d’enquête.