Une altercation a apposé des militaires Gambiens et des agents des eaux et forêts Sénégalais. Le commandant de la zone militaire n°6 a dû intervenir pour calmer les nerfs.
Mercredi 24 avril, l’inspecteur régional des eaux et forêts de Kolda, le capitaine Diop, était en tournée de suivi au nouveau poste de contrôle de Manda Douanes en construction. Au sortir du village de Saré Diouldé, dans la commune de Sinthiang Koundara, département de Vélingara, accompagné du lieutenant chef de division reboisement des eaux et forêts de Kolda, ils ont rencontré une moto tricycle en train de traverser le goudron avec une importante quantité de troncs d’arbres.
Poursuivi, le conducteur s’est enfui vers la frontière Sénégalo-Gambienne, laissant sur place la moto et les troncs d’arbres. Les agents des eaux et forêts ont alors voulu récupérer la moto et la ramener à leur poste de commandement. Mais c’était sans compter avec les militaires gambiens, alertés par le délinquant fuyard. Lourdement armés, les soldats ont rappliqué sur les lieux. Et se sont farouchement opposés à ce que les bérets verts sénégalais ramènent la moto au niveau de leur poste.
Pis, les militaires gambiens ont voulu ramener le chef de division reboisement et son chauffeur, qui accompagnaient l’inspecteur régional dans sa tournée, dans leur base. Il s’en est suivi une chaude altercation entre bérets verts et militaires gambiens à l’issue de laquelle les militaires gambiens ont confisqué deux bérets et un ceinturon de l’inspecteur régional et du lieutenant chef de division reboisement à Kolda. C’était en présence d’un agent de renseignement gambien qui jouait la carte de l’apaisement.
Les militaires gambiens se sont finalement retirés dans leur base avec les deux bérets et le ceinturon.
Informés, le commandant de la zone militaire n°6 de Kolda, accompagné du chef de corps de bataillon, ont quitté Kolda pour se rendre aussitôt à la frontière, non loin de la route nationale pour arrondir les angles avec le commandant gambien.
Après plusieurs tours d’horloge d’échanges entre militaires sénégalais et gambiens, ces derniers se sont finalement résolus à rendre les deux bérets et le ceinturon qu’ils avaient confisqué.
Il faut signaler que ce phénomène est très récurrent dans cette zone et que les plus hautes autorités des deux pays doivent se pencher sur cette question pour éviter que le pire ne se produise entre les forces de sécurité et de défense du Sénégal et de la Gambie. L’on constate que 99% des personnes interpellées pour trafic de bois sont des sénégalais qui exportent les troncs d’arbre vers la Gambie et les militaires sont prompts à intervenir dans les minutes qui suivent l’arrestation d’un fossoyeur de l’environnement pour essayer de le tirer d’affaire et acheter leur « marchandise » frauduleuse.
IGFM