La mort du détenu Ali Bâ au Camp pénal ce mercredi à 5 heures du matin á la chambre 12, a mis ses copensionnaires de cette prison de Dakar dans tous leurs états. La tension était montée d’un cran et les prisonniers étaient même privés de téléphone toute la journée d’hier.
Selon l’Association pour le soutien et la réinsertion des détenus (ASRED) qui donne l’information, les prisonniers ont déploré le fait que le sieur Aly Bâ, asthmatique, n’a pas bénéficié des soins appropriés qui requéraient son état surtout après qu’une seconde évacuation eut été nécessaire et que les gardes pénitenciers avaient refusé de le faire.
Du coup, les détenus ont choisi la date du mardi 29 août pour organiser une marche devant le Ministère de la Justice pour réclamer le respect de leurs droits garantis par la Constitution.
Ils demandent notamment à leurs familles de se joindre à cette manifestation et surtout de sursoir à leurs visites de ce mardi et de se rendre au lieu indiqué.
Mieux, ces détenus promettent d’entamer une grève de la faim jusqu’à ce que leurs droits soient respectés.
On voit bien le caractère insolite de la situation. On ne peut pas être en détention et organiser une marche.
Nous ne disons pas que l’initiative n’est pas louable, elle l’est pour des raisons évidentes liées à la promiscuité légendaire des prisons, la qualité défectueuse des infrastructures, l’insuffisance du personnel, des prisons, la mauvaise qualité des repas, etc.
Toutefois, nous pensons que l’Association qui désire organiser cette marche et qui en a le droit et peut être même l’obligation aurait dû davantage prendre ses responsabilités en en assumant entièrement l’organisation. En laissant la paternité aux détenus qui ne sont pas libres de leurs mouvements, ils viennent de donner, aux autorités, l’occasion de l’interdire.
Eh bien, cette manifestation ne sera pas autorisée. Car, aucun État sérieux n’autorisera l’organisation d’une marche par des détenus. C’est maladroit de dire que ce sont les détenus qui organisent la marche et d’appeler leurs parents et des membres d’une association à y participer.
Ce qui ne veut nullement dire qu’une enquête ne doit pas être ouverte sur la mort du détenu Ali Bâ afin de situer la responsabilité de l’administration pénitentiaire pour voir dans quelle mesure elle a failli à ses devoirs comme le prétendent les détenus. C’est l’attitude d’un État sérieux.
Au demeurant, il est impératif pour l’État de respecter ses promesses envers les détenus notamment la construction très attendue de nouvelles prisons, le recrutement de personnels suffisants et surtout l’humanisation des conditions de détention.
Rappelons en effet que contrairement à ce que beaucoup pensent, l’objectif poursuivi par le droit répressif ou pénal sénégalais et non pas la punition, mais la réinsertion sociale de ceux qui sont incarcérés.
Assane Samb/Rewmi quotidien
Selon l’Association pour le soutien et la réinsertion des détenus (ASRED) qui donne l’information, les prisonniers ont déploré le fait que le sieur Aly Bâ, asthmatique, n’a pas bénéficié des soins appropriés qui requéraient son état surtout après qu’une seconde évacuation eut été nécessaire et que les gardes pénitenciers avaient refusé de le faire.
Du coup, les détenus ont choisi la date du mardi 29 août pour organiser une marche devant le Ministère de la Justice pour réclamer le respect de leurs droits garantis par la Constitution.
Ils demandent notamment à leurs familles de se joindre à cette manifestation et surtout de sursoir à leurs visites de ce mardi et de se rendre au lieu indiqué.
Mieux, ces détenus promettent d’entamer une grève de la faim jusqu’à ce que leurs droits soient respectés.
On voit bien le caractère insolite de la situation. On ne peut pas être en détention et organiser une marche.
Nous ne disons pas que l’initiative n’est pas louable, elle l’est pour des raisons évidentes liées à la promiscuité légendaire des prisons, la qualité défectueuse des infrastructures, l’insuffisance du personnel, des prisons, la mauvaise qualité des repas, etc.
Toutefois, nous pensons que l’Association qui désire organiser cette marche et qui en a le droit et peut être même l’obligation aurait dû davantage prendre ses responsabilités en en assumant entièrement l’organisation. En laissant la paternité aux détenus qui ne sont pas libres de leurs mouvements, ils viennent de donner, aux autorités, l’occasion de l’interdire.
Eh bien, cette manifestation ne sera pas autorisée. Car, aucun État sérieux n’autorisera l’organisation d’une marche par des détenus. C’est maladroit de dire que ce sont les détenus qui organisent la marche et d’appeler leurs parents et des membres d’une association à y participer.
Ce qui ne veut nullement dire qu’une enquête ne doit pas être ouverte sur la mort du détenu Ali Bâ afin de situer la responsabilité de l’administration pénitentiaire pour voir dans quelle mesure elle a failli à ses devoirs comme le prétendent les détenus. C’est l’attitude d’un État sérieux.
Au demeurant, il est impératif pour l’État de respecter ses promesses envers les détenus notamment la construction très attendue de nouvelles prisons, le recrutement de personnels suffisants et surtout l’humanisation des conditions de détention.
Rappelons en effet que contrairement à ce que beaucoup pensent, l’objectif poursuivi par le droit répressif ou pénal sénégalais et non pas la punition, mais la réinsertion sociale de ceux qui sont incarcérés.
Assane Samb/Rewmi quotidien