Ziguinchor : Khadim Rassoul, personne à mobilité réduite, arrêté lors des dernières manifs, raconte sa mésaventure

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 16 Février 2024 à 23:56 modifié le Samedi 17 Février 2024 03:50

Khadim Rassoul Badji, personne à mobilité réduite, a été parmi les premières personnes interpellées lors des dernières manifestations contre le report de l'élection présidentielle à Ziguinchor. Libéré lundi dernier après 72 heures de détention, Khadim, dans un entretien vidéo avec nos confrères du Groupe Médias du Sud (GMS) est revenu sur son arrestation le vendredi 9 février 2024.

Khadim Rassoul Badji farouche combattant de la paix, toujours avec son drapeau du Sénégal et un autre immaculé, est revenu sur le film de son arrestation et les bavures des forces de l'ordre.
Dans son témoignage, il confie que ce jour-là, sur une route de son quartier, il a été intercepté par les policiers. Ces derniers lui ont intimidé l'ordre de rebrousser chemin.

"J'ai été arrêté par les policiers qui m'ont dit qu'il n'y a pas de rassemblement. J'ai répondu que j'étais seul et qu'un rassemblement suppose au moins deux personnes. Nous sommes venus pour une marche pacifique. L'un d'entre eux me dit : 'On n'a pas autorisé pour que tu te mettes là et en plus à parler. Et puis toi tu es têtu. On nous a donné ton nom depuis Dakar, afin de te brutaliser si toutefois on te trouve ici, et que te défère".
Khadim raconte qu'un des policiers a demandé de le laisser, car il n'a ni lancé de pierre ni manifesté, à part les drapeaux du Sénégal et de la paix qu'il a.

Khadim révèle que cette brutalité a continué jusqu'à ce que ses drapeaux soient déchirés et fauteuil roulant soit endommagé. Parti le réparer, il tente de rebrousser chemin en passant par un détour pour éviter les forces de l'ordre. Peine perdue, relate Khadim : il sera intercepté par un policier. Ce dernier l'empoigne par son polo à l'effigie de l'ex-Pastef, lui demande s'il ne sait pas que ce parti n'existe plus et qu'il est interdit ? Pour toute réponse, Khadim demande au policier de le laisser partir, même si le Pastef n'existe plus et qu'il n'a rien brûlé ou jeté de pierre.
Khadim raconte que c'est à ce moment que les bastonnades ont commencé.

La situation dégénère lorsque Khadim Rassoul lâche cette phrase : "L'histoire retiendra."
Aussitôt, les FDS se déchaînent sur lui par des agressions physiques et l'insulte à la bouche.

Cette séance de bastonnade a continué jusqu'à ce qu'il soit introduit dans la fourgonnette de la police, de 17 h à 20 h. Et tout le long du trajet le conduisant au camp GMI, souligne Khadim Rassoul, qui affirme qu'ils étaient 11 policiers, dont une femme à le violenter jusqu'à son déferrement au commissariat central.

Sur cette vidéo de nos confrères de GMS, Khadim Rassoul Badji revient en détail en wolof sur le film de son arrestation.









































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