Il s’en est fallu de peu pour que la visite du ministre Alioune Ndoye tourne au vinaigre, sur le quai de pêche de Joal-Fadiouth.
En effet, alors qu’Alioune Ndoye effectuait, dans le calme le plus plat, une visite sur les sites du secteur de la pêche, hier, une bonne partie des acteurs présents sur le quai de pêche s’est vite transformée en manifestants pour exprimer leur colère à l’autorité de tutelle. Selon certains de ces acteurs qui se sont rassemblés de façon spontanée, l’information ne circule pas correctement entre la tutelle et la base. Arborant des brassards rouges et lançant à tue-tête des cris contre Alioune Ndoye, ces pêcheurs et acteurs de la pêche ont réclamé plus de considération et une meilleure gestion de leur activité. Malgré la chaleur d’un soleil peu clément et l’heure avancée de la journée de ramadan, les acteurs ont franchi la barrière des forces de l’ordre qui voulaient les empêcher de prendre langue avec leur ministre qui a eu la grandeur d’aller vers eux pour les écouter.
‘’Nous voulons que le ministre nous écoute et qu’il trouve le moyen de discuter avec les pêcheurs, parce que nous ne voulons plus d’intermédiaires entre lui et nous. Nous voulons qu'il nous donne la considération que nous méritons et qu'il arrête de nous faire des promesses que les vrais acteurs de pêche ne voient jamais’’, a martelé Ousmane Fall, pêcheur à Joal.
Ainsi, ils ont profité de cette visite pour exposer une kyrielle de problèmes rencontrés dans l’exercice de leur métier. Dans ce sens, Abdoulaye Sarr explique : ‘’Nous manifestons aujourd’hui, parce que nous constatons qu’il y a de moins en moins de poissons. Les bateaux nous causent beaucoup de dégâts. Cette année, il y a eu beaucoup d’accidents avec des bateaux qui renversent nos pirogues sans être inquiétés. Ensuite, il y a le problème de la surpêche des bateaux qui ne déclarent pas la quantité exacte de poissons pêchés. Sans parler des bateaux qui franchissent leurs zones et empiètent dans les zones réservées à la pêche artisanale’’, a dénoncé le pêcheur.
Le ministre, après les avoir écoutés, a tenu à éclairer leur lanterne. ‘’Les complaintes, c’est plutôt des soucis qu’il y a entre associations d’acteurs. Certains acteurs pensent que nous sommes venus avec des industriels ; ce qui est une erreur. Et cela a fait qu’il y a eu des réactions par rapport à ce qui touche aux industriels et à leurs activités, notamment les bateaux en mer. Des embarcations dont les pêcheurs artisanaux dénoncent les pratiques en mer qui leur créent énormément de soucis. Et ils ont l’impression que la rareté de la ressource est de la responsabilité de ces bateaux’’, a-t-il expliqué.
‘’Pour l’instant, les données qui sont là montrent qu’il n’y a que 15 % des débarquements qui sont de la pêche industrielle. Néanmoins, nous sommes dans une phase de réorganisation de ce secteur et je leur donnais juste un exemple : d’une année à une autre, si les licences de pêche ont eu à baisser de 33 %, cela veut dire qu’il y a eu un effort de rationalisation, d’organisation et de mise en conformité avec nos textes qui est en train d’être fait’’.
Dès lors, poursuit-il, ‘’je leur demande de juger le gouvernement par rapport aux actes qu’il pose ; c’est très important. Une population, on l’écoute et quand on l’a entendu, il faut voir les actes qui sont posés et ne pas rester dans la complainte initiale’’.
Les assurances du ministre
Le ministre, prenant la parole, a d’abord expliqué que cette visite s’inscrit dans le cadre de la poursuite d’une série de rencontres et de visites de sites que le ministère de la Pêche a construits et où il y a des acteurs. ‘’Il fallait, a-t-il dit, venir très tôt pour pouvoir rencontrer les acteurs, parce qu’il faut les écouter pour entendre ce qu’ils ont à dire. Cette visite était également l’occasion de voir l’état des infrastructures, la situation au niveau de tous ces sites, ainsi que la situation de nos agents qui sont souvent en sous-effectifs, etc. Il est important de mettre un œil sur tout cela’’.
Sur cette lancée, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime a ajouté que de cette visite concerne aussi le site de transformation des produits halieutiques des femmes de Joal-Fadiouth. Dans ce sens, il a déclaré : ‘’Dans tous les sites de transformation, les besoins sont les mêmes. Les femmes demandent à être assistées et à disposer de clés de séchage plus modernes, pour avoir plus d’hygiène dans ce qu’elles font. Il y a souvent un déficit d’eau ou de caisses isothermes pour garder leurs produits ; il y a parfois un défaut d’éclairage dans certains sites’’.
A ce propos, Alioune Ndoye, estimant que ce sont des problématiques qui reviennent, a indiqué que des solutions vont bientôt être trouvées. ‘’On est ici dans un site où il y a quelque 400 femmes qui bougent. Ce qui est important pour notre économie, mais aussi pour notre équilibre alimentaire. Il faut donc les aider à mieux organiser leurs activités et à agir avec beaucoup plus d’hygiène et peut-être même demain, dans le conditionnement, pour pouvoir transporter ces produits très loin de leurs sites de transformation’’.
S’agissant de la gestion des infrastructures visitées, il a déclaré : ‘’On peut toujours améliorer et il faudra même que le département pense à former les gestionnaires de nos infrastructures, pour intégrer la notion d’entretien et d’amortissement des ouvrages que l’État investit et met à leur disposition.’’ Avant de continuer : ‘’L’État investit des milliards dans des infrastructures qu’il donne en concession aux mairies qui les rétrocèdent aux GIE interprofessionnels. C’est la démarche du gouvernement pour avoir une gestion inclusive, participative qui met l’acteur au cœur de tout ce qu’on est en train de faire’’.
Mais derrière cela, précise Alioune Ndoye, ‘’il faut que les GIE interprofessionnels maitrisent ce pourquoi on leur a confié ces outils. Maintenant, il y a parfois des problèmes de ressources. Il faut analyser tout cela et voir comment les accompagner davantage pour que ces GIE nous aident à mieux entretenir ces infrastructures, parce qu’ils constituent nos bras, quelque part. Et à Joal, le GIE a fait des investissements importants qui sont à saluer. Et c’est ce que j’attends de tous les GIE interprofessionnels’’.
Enquête Quotidien
En effet, alors qu’Alioune Ndoye effectuait, dans le calme le plus plat, une visite sur les sites du secteur de la pêche, hier, une bonne partie des acteurs présents sur le quai de pêche s’est vite transformée en manifestants pour exprimer leur colère à l’autorité de tutelle. Selon certains de ces acteurs qui se sont rassemblés de façon spontanée, l’information ne circule pas correctement entre la tutelle et la base. Arborant des brassards rouges et lançant à tue-tête des cris contre Alioune Ndoye, ces pêcheurs et acteurs de la pêche ont réclamé plus de considération et une meilleure gestion de leur activité. Malgré la chaleur d’un soleil peu clément et l’heure avancée de la journée de ramadan, les acteurs ont franchi la barrière des forces de l’ordre qui voulaient les empêcher de prendre langue avec leur ministre qui a eu la grandeur d’aller vers eux pour les écouter.
‘’Nous voulons que le ministre nous écoute et qu’il trouve le moyen de discuter avec les pêcheurs, parce que nous ne voulons plus d’intermédiaires entre lui et nous. Nous voulons qu'il nous donne la considération que nous méritons et qu'il arrête de nous faire des promesses que les vrais acteurs de pêche ne voient jamais’’, a martelé Ousmane Fall, pêcheur à Joal.
Ainsi, ils ont profité de cette visite pour exposer une kyrielle de problèmes rencontrés dans l’exercice de leur métier. Dans ce sens, Abdoulaye Sarr explique : ‘’Nous manifestons aujourd’hui, parce que nous constatons qu’il y a de moins en moins de poissons. Les bateaux nous causent beaucoup de dégâts. Cette année, il y a eu beaucoup d’accidents avec des bateaux qui renversent nos pirogues sans être inquiétés. Ensuite, il y a le problème de la surpêche des bateaux qui ne déclarent pas la quantité exacte de poissons pêchés. Sans parler des bateaux qui franchissent leurs zones et empiètent dans les zones réservées à la pêche artisanale’’, a dénoncé le pêcheur.
Le ministre, après les avoir écoutés, a tenu à éclairer leur lanterne. ‘’Les complaintes, c’est plutôt des soucis qu’il y a entre associations d’acteurs. Certains acteurs pensent que nous sommes venus avec des industriels ; ce qui est une erreur. Et cela a fait qu’il y a eu des réactions par rapport à ce qui touche aux industriels et à leurs activités, notamment les bateaux en mer. Des embarcations dont les pêcheurs artisanaux dénoncent les pratiques en mer qui leur créent énormément de soucis. Et ils ont l’impression que la rareté de la ressource est de la responsabilité de ces bateaux’’, a-t-il expliqué.
‘’Pour l’instant, les données qui sont là montrent qu’il n’y a que 15 % des débarquements qui sont de la pêche industrielle. Néanmoins, nous sommes dans une phase de réorganisation de ce secteur et je leur donnais juste un exemple : d’une année à une autre, si les licences de pêche ont eu à baisser de 33 %, cela veut dire qu’il y a eu un effort de rationalisation, d’organisation et de mise en conformité avec nos textes qui est en train d’être fait’’.
Dès lors, poursuit-il, ‘’je leur demande de juger le gouvernement par rapport aux actes qu’il pose ; c’est très important. Une population, on l’écoute et quand on l’a entendu, il faut voir les actes qui sont posés et ne pas rester dans la complainte initiale’’.
Les assurances du ministre
Le ministre, prenant la parole, a d’abord expliqué que cette visite s’inscrit dans le cadre de la poursuite d’une série de rencontres et de visites de sites que le ministère de la Pêche a construits et où il y a des acteurs. ‘’Il fallait, a-t-il dit, venir très tôt pour pouvoir rencontrer les acteurs, parce qu’il faut les écouter pour entendre ce qu’ils ont à dire. Cette visite était également l’occasion de voir l’état des infrastructures, la situation au niveau de tous ces sites, ainsi que la situation de nos agents qui sont souvent en sous-effectifs, etc. Il est important de mettre un œil sur tout cela’’.
Sur cette lancée, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime a ajouté que de cette visite concerne aussi le site de transformation des produits halieutiques des femmes de Joal-Fadiouth. Dans ce sens, il a déclaré : ‘’Dans tous les sites de transformation, les besoins sont les mêmes. Les femmes demandent à être assistées et à disposer de clés de séchage plus modernes, pour avoir plus d’hygiène dans ce qu’elles font. Il y a souvent un déficit d’eau ou de caisses isothermes pour garder leurs produits ; il y a parfois un défaut d’éclairage dans certains sites’’.
A ce propos, Alioune Ndoye, estimant que ce sont des problématiques qui reviennent, a indiqué que des solutions vont bientôt être trouvées. ‘’On est ici dans un site où il y a quelque 400 femmes qui bougent. Ce qui est important pour notre économie, mais aussi pour notre équilibre alimentaire. Il faut donc les aider à mieux organiser leurs activités et à agir avec beaucoup plus d’hygiène et peut-être même demain, dans le conditionnement, pour pouvoir transporter ces produits très loin de leurs sites de transformation’’.
S’agissant de la gestion des infrastructures visitées, il a déclaré : ‘’On peut toujours améliorer et il faudra même que le département pense à former les gestionnaires de nos infrastructures, pour intégrer la notion d’entretien et d’amortissement des ouvrages que l’État investit et met à leur disposition.’’ Avant de continuer : ‘’L’État investit des milliards dans des infrastructures qu’il donne en concession aux mairies qui les rétrocèdent aux GIE interprofessionnels. C’est la démarche du gouvernement pour avoir une gestion inclusive, participative qui met l’acteur au cœur de tout ce qu’on est en train de faire’’.
Mais derrière cela, précise Alioune Ndoye, ‘’il faut que les GIE interprofessionnels maitrisent ce pourquoi on leur a confié ces outils. Maintenant, il y a parfois des problèmes de ressources. Il faut analyser tout cela et voir comment les accompagner davantage pour que ces GIE nous aident à mieux entretenir ces infrastructures, parce qu’ils constituent nos bras, quelque part. Et à Joal, le GIE a fait des investissements importants qui sont à saluer. Et c’est ce que j’attends de tous les GIE interprofessionnels’’.
Enquête Quotidien