Une vague de réactions à la visite de Sarkozy en Tunisie

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 24 Juillet 2015 à 15:49 modifié le Vendredi 24 Juillet 2015 15:51

Du 19 au 21 juillet, Nicolas Sarkozy s'est rendu en Tunisie. Il a rencontré le président Béji Caïed Essebsi, visité les mémoriaux en hommage aux victimes des attentats du Bardo et de Sousse, a visité les souks de Tunis et a participé à un meeting avec les membres de Nidaa Tounes et des Français résidents à l'étranger.

Ces 36 heures bien remplies ont suscité de vives réactions dans la presse et chez les internautes, majoritairement négatives

Avant même son arrivée, certains affichaient expressément leur rejet. Les réactions les plus virulentes sont celles du caricaturiste et rédacteur en chef de lapressenews.tn Lotfi Ben Sassi et de Nizar Bahloul, directeur de rédaction du site Business News.

Dans La Presse, le caricaturiste avait publié dès le 15 juillet un article incendiaire intitulé "Monsieur Sarkozy, vous n'êtes pas le bienvenu ". Il tient le chef de parti pour responsable des massacres perpétrés en Irak, en Syrie et en Libye.

"Moi quand j’entends le mot Sarkozy, je dis tout de suite le grossiste du chaos et de la mort dans le monde et le sponsor officiel de tous les groupuscules et partis très spéciaux, que vous avez couvés à Paris, pour qu’ils nous reviennent sur la figure."

 
 

Dans l"hebdomadaire Jeune Afrique, Marwane Ben Yahmed, directeur de publication du journal, titre le 13 juillet:
"En Tunisie, Hollande doit réparer la faute de Sarkozy  ". Lui aussi tient Sarkozy pour responsable du massacre libyen et appelle la France à tenir les promesses faites par le passé.

"Pour autant que l’on sache, ce sont Nicolas Sarkozy et Bernard-Henri Lévy – à l’époque son quasi-ministre des Affaires étrangères – qui sont en grande partie responsables de l’effroyable fiasco libyen."

 
 

Nizar Bahloul dénonce de son côté directement ceux qui apprécient Sarkozy.

"Bon à souligner, les cadres de Nidaa qui aiment le plus rencontrer Sarkozy sont les adeptes d’une politique de droite et de fermeté en Tunisie. Et cette aile est loin d’être majoritaire au sein de Nidaa et encore moins dans le pays."

 
 

Il affirme par la suite que:

"Pour des raisons politiques, mais également pour des raisons d’affinité personnelle, Nicolas Sarkozy sera en terrain ami à Carthage."

 
 
Sur les réseaux sociaux, les réactions ont été toutes aussi vives. Vincent Geisser, politologue et sociologue français, affiche en lettres capitales "SARKOZY, DEGAGE".Un autre observateur s'est déchaîné durant tout le séjour du chef de parti en publiant une quantité importante de tweets. En voici quelques-uns :Certaines phrases de Sarkozy, particulièrement percutantes, ont fait les gros titres.Discours de Sarkozy au Bardo (COMPLET)
 

Après avoir parlé de son amitié pour la Tunisie et avoir justifié l'intervention en Libye, Nicolas Sarkozy a mis le feu aux poudres avec un commentaire sur l'Algérie, par ailleurs sa prochaine destination: «  la Tunisie est frontalière avec l'Algérie, la Libye. Ce n'est pas nouveau, vous n'avez pas choisi votre emplacement ». Cette déclaration aurait été faite "d'un air navré" par le chef de parti, note Tout sur l'Algérie. "Il semblerait que la situation précaire de la Tunisie soit liée à sa région, selon l’ancien président français".

Il demeure malgré tout des opinions élogieuses envers l'attitude de Sarkozy.
Le site électronique Espace Manager a notamment fait l'éloge  d'Habib Essid en le comparant à Sarkozy.

"ll partage avec l’ancien président français beaucoup de qualités comme l’ambition et le rêve présidentiel, mais des défauts aussi comme l’orgueil. [...] Il a, également, pour lui la volonté, une qualité sans laquelle, on ne pourrait pas réussir ni en politique ni dans la vie."

 
 

Ce bref séjour, vivement contesté, a abouti à un résultat : la conclusion d'un accord de jumelage entre le parti Les Républicains et Nidaa Tounes.

Cheikh Amidou Kane
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