Deux élues de la Chambre des représentants américaine ont affirmé mardi qu'au moins deux parlementaires siégeant actuellement, mais non nommés, s'étaient livrés à du harcèlement sexuel au Congrès.
Après Hollywood et le monde des médias, la politique américaine n'est pas épargnée par le fléau du harcèlement. Au Capitole, la parole se libère contre des pratiques longtemps tues, notamment chez 1.500 anciens collaborateurs parlementaires qui ont écrit une lettre ouverte appelant à réformer les procédures internes pour gérer ce type d'affaires.
Jackie Speier, élue démocrate de Californie, a déclaré lors d'une audition consacrée au sujet que deux parlementaires, un républicain et un démocrate, "se sont livrés à du harcèlement sexuel". "J'ai fait de nombreuses réunions et eu de nombreuses conversations téléphoniques avec des collaborateurs, actuels et anciens, femmes et hommes, qui ont subi ce comportement inexcusable et souvent illégal", a-t-elle déclaré.
Les parties intimes des victimes attrapées dans l'hémicycle
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Elle a décrit l'atmosphère de prédation sexuelle régnant au Capitole et le cas de "victimes dont les parties intimes ont été attrapées dans l'hémicycle de la Chambre". Elle-même, alors qu'elle était assistante parlementaire il y a plusieurs décennies, a été victime de tels agissements. "Nombre d'entre nous connaissons la situation car le Congrès a trop longtemps été le terreau d'un environnement professionnel hostile", a-t-elle déclaré dans une vidéo en octobre.
Sa collègue républicaine Barbara Comstock a également pris la parole pour raconter le cas d'une jeune assistante parlementaire chargée d'apporter des papiers au domicile privé de son élu. Quant il ouvrit la porte, il n'était vêtu que d'une serviette. "A cet instant, il a décidé de s'exhiber. Elle est partie puis a démissionné", a raconté Mme Comstock. Cet élu semblait être l'un des deux cités par Jackie Speier, mais aucun nom n'a été donné.
Réforme
Les élus veulent réformer la procédure interne au Congrès, actuellement très longue et complexe, pour permettre aux victimes de harcèlement de rapporter les faits sans crainte de représailles. Les chefs parlementaires veulent envoyer le message que ce type de méfaits est inacceptable et ils ont parallèlement coupé les ponts avec un candidat républicain au Sénat dans l'Alabama, Roy Moore, un ancien magistrat ultra-conservateur accusé d'attouchements sexuels sur deux mineures il y a près de 40 ans. L'élection est prévue le 12 décembre mais M. Moore, qui nie toute agression sexuelle, a refusé à ce stade de se désister, comme les responsables du parti le lui demandent pourtant. Le président de la Chambre, Paul Ryan, s'est joint aux appels au retrait mardi.