La police danoise a annoncé lundi avoir retrouvé un torse de femme près de la baie de Køge, à environ 50 kilomètres au sud de Copenhague, là où le concepteur du sous-marin artisanal Nautilus a avoué avoir jeté à la mer le corps de la journaliste suédoise Kim Wall. "Quand je dis un torse, je parle d'un corps sans tête, sans bras et sans jambe", a déclaré la cheffe de la police Jens Moller Jensen lors d'une conférence de presse, ajoutant cependant qu'il était trop tôt pour dire s'il s'agissait de celui de la journaliste.
D'intenses recherches sont menées depuis plusieurs jours, effectuées à l'aide d'hélicoptères, de bateaux et de plongeurs, dans la zone où le Danois Peter Madsen se serait, selon ses dires, débarrassé du corps sans vie de Kim Wall, morte accidentellement à bord de son submersible. La journaliste était portée disparue depuis le 11 août, alors qu'elle effectuait un reportage au sujet de Peter Madsen, qu'elle avait rejoint dans son sous-marin.
Peter Madsen avait dans un premier temps assuré avoir déposé Kim Wall sur la pointe de l'île de Refshaleøen, à Copenhague, dans la soirée du 10 août. Présenté à un juge le 12 août, il a finalement "déclaré à la police et au tribunal qu'il y avait eu un accident à bord du sous-marin qui avait conduit à la mort de Kim Wall et qu'il l'avait ensuite jetée à la mer dans un lieu encore indéterminé dans la baie de Køge", a expliqué la police lundi.
Le sous-marin avait été localisé dans la journée du 11 août dans cette baie. Il pourrait, selon la police danoise, avoir été délibérément coulé. Après avoir été secouru, Peter Madsen, 46 ans, avait été soupçonné d'homicide involontaire, la journaliste ayant embarqué avec lui le 10 restant introuvable.
Le Nautilus était le plus grand submersible artisanal du monde au moment de sa construction en 2008 par Peter Madsen avec l'aide d'une poignée de bénévoles. Ceux-ci avaient eu un différend entre 2014 et 2015, avant que les membres du Conseil d'administration ne décident de transférer la propriété du navire à M. Madsen. Ce dernier avait envoyé un message à deux membres du Conseil en 2015, expliquant qu'il existait "une malédiction sur le Nautilus". "Cette malédiction, c'est moi. Il n'y aura jamais de sérénité sur le Nautilus, tant que j'existerai", avait écrit Peter Madsen dans son texto, selon un message posté en danois par les bénévoles.