Le retour annoncé de l’ancien Président Wade fait couler beaucoup d’encre, au point d’ailleurs qu’Aïda Mbodji a réussi un coup médiatique en menaçant de plainte ceux qui l’auraient poussé à revenir sur le terrain politique. Evidemment, une telle plainte serait irrecevable et relève, de la part de son auteur, de l’intention de bénéficier de ce que nous appelons « le label Wade ».
Me Wade a construit un système d’opposition, façonné des hommes et des femmes pour animer ses stratégies en ramenant tout à sa personne. C’est le culte de la personnalité et c’est loin d’être nouveau en politique.
Si « Wada formula » n’a pas fonctionné en matière scientifique comme on parlerait du théorème de Thalès, il n’en demeure pas moins que l’ancien Président a réussi à marquer l’histoire politique du Sénégal, de l’Afrique et partant du monde entier par sa manière singulière de faire.
La preuve, aujourd’hui, au Sénégal, nombre de coalitions aux législatives revendiquent son héritage. Farba Senghor et Pape Samba Samba n’ont pas hésité à appeler leur coalition, « Mbollo Wade », pour des gens qui ont été défénestrés manu militari, par le maître des lieux.
C’est dire à tel point ce label a prospéré, suscitant admiration de la part de nombre de Sénégalais qui, soit ont eu à cheminer avec lui, soit ont bénéficié de ses largesses.
Cette même marque d’attention est largement perceptible dans l’opinion publique. Il se susurre que nombre d’individus regrettent son départ.
C’est vrai que Wade, c’est une vision, des idées grandioses, fantasmagoriques même. C’est aussi l’audace, le courage de ses idées, etc.
D’aucuns ont pensé que, comme Senghor, il a voulu à tout prix marquer l’histoire, ne jamais se faire oublier. Il a réussi de belles choses, mais a eu aussi des échecs cuisants.
Mais, aujourd’hui, que reste-t-il de tout cela ? Cette question est d’autant plus importante que son retour est annoncé à grande pompe par ses partisans de la coalition gagnante Wattu senegaal.
Il faut cesser, d’emblée, de dire qu’ils ont obligé ou poussé Wade à être tête de liste. Il n’en est rien. Tout le monde sait qu’au Pds, c’est Wade, « la seule constante » qui tire les ficelles. C’est alors lui qui a demandé à diriger la liste. Tout a été manigancé par lui. Personne ne peut et n’ose même pas essayer de l’obliger à faire quoi que ce soit. Wade est resté le même.
Mais la question est de savoir si le contexte politique est resté le même. Certes, les électeurs lui ont tourné le dos en 2012 avec une large majorité de 65% à son adversaire, mais ils ne rejettent pas tout son bilan. Wade a alors entendu tellement des Sénégalais dire qu’ils regrettaient son départ qu’il s’est convaincu de retourner sur le terrain pour continuer à marquer l’histoire en haranguant les foules. Wade, « cet éternel opposant », ne saurait faire autrement. Il a besoin des foules, des contradictions et contestations et autres galimatias pour vivre.
Il peut faire très mal. Et le régime le sait. C’est pour cela que nombre de listes, et par seulement Wattu senegaal, sont en train de jouer sur son image et sa popularité.
Jeu dangereux
Toutefois, ce jeu est dangereux pour Wade. Il a certes bâti un mythe autour de sa personne, mais son retour sur le terrain pourrait lui être défavorable. Les erreurs de stratégies, de langages et les manquements dans une campagne de ce genre pourraient se retourner contre lui.
Si Wade est « banalisé », il aura tout perdu, y compris l’image que beaucoup se faisaient de lui.
Alors, c’est à ses risques et périls qu’il réinvestit un terrain glissant, changeant et plein d’obstacles. Car, Wade ne saurait oublier que Macky est loin d’être un tocard en la matière.
Au fil de ces 5 dernières années, il a su, méthodiquement, tisser sa toile en liquidant systématiquement ses potentiels et réels adversaires par nombre de quolibets et d’attaques ayant abouti à l’implosion de la plupart des partis traditionnels et à l’embastillement de certains opposants.
Il a aussi théorisé et encouragé la transhumance au point que le Pds de 2017 a perdu de beaucoup de sa superbe. Il ne reste que des inconditionnels autour de Wade et le parti n’a aujourd’hui aucune idée sur sa force politique réelle.
C’est dans ce contexte qu’il faudra accueillir Wade qui, au risque de déplaire, doit s’adapter au niveau contexte, renouveler son discours afin de faire encore rêver.
Car, ce dont les Sénégalais rêvent, c’est de rêver.
Assane Samb
Me Wade a construit un système d’opposition, façonné des hommes et des femmes pour animer ses stratégies en ramenant tout à sa personne. C’est le culte de la personnalité et c’est loin d’être nouveau en politique.
Si « Wada formula » n’a pas fonctionné en matière scientifique comme on parlerait du théorème de Thalès, il n’en demeure pas moins que l’ancien Président a réussi à marquer l’histoire politique du Sénégal, de l’Afrique et partant du monde entier par sa manière singulière de faire.
La preuve, aujourd’hui, au Sénégal, nombre de coalitions aux législatives revendiquent son héritage. Farba Senghor et Pape Samba Samba n’ont pas hésité à appeler leur coalition, « Mbollo Wade », pour des gens qui ont été défénestrés manu militari, par le maître des lieux.
C’est dire à tel point ce label a prospéré, suscitant admiration de la part de nombre de Sénégalais qui, soit ont eu à cheminer avec lui, soit ont bénéficié de ses largesses.
Cette même marque d’attention est largement perceptible dans l’opinion publique. Il se susurre que nombre d’individus regrettent son départ.
C’est vrai que Wade, c’est une vision, des idées grandioses, fantasmagoriques même. C’est aussi l’audace, le courage de ses idées, etc.
D’aucuns ont pensé que, comme Senghor, il a voulu à tout prix marquer l’histoire, ne jamais se faire oublier. Il a réussi de belles choses, mais a eu aussi des échecs cuisants.
Mais, aujourd’hui, que reste-t-il de tout cela ? Cette question est d’autant plus importante que son retour est annoncé à grande pompe par ses partisans de la coalition gagnante Wattu senegaal.
Il faut cesser, d’emblée, de dire qu’ils ont obligé ou poussé Wade à être tête de liste. Il n’en est rien. Tout le monde sait qu’au Pds, c’est Wade, « la seule constante » qui tire les ficelles. C’est alors lui qui a demandé à diriger la liste. Tout a été manigancé par lui. Personne ne peut et n’ose même pas essayer de l’obliger à faire quoi que ce soit. Wade est resté le même.
Mais la question est de savoir si le contexte politique est resté le même. Certes, les électeurs lui ont tourné le dos en 2012 avec une large majorité de 65% à son adversaire, mais ils ne rejettent pas tout son bilan. Wade a alors entendu tellement des Sénégalais dire qu’ils regrettaient son départ qu’il s’est convaincu de retourner sur le terrain pour continuer à marquer l’histoire en haranguant les foules. Wade, « cet éternel opposant », ne saurait faire autrement. Il a besoin des foules, des contradictions et contestations et autres galimatias pour vivre.
Il peut faire très mal. Et le régime le sait. C’est pour cela que nombre de listes, et par seulement Wattu senegaal, sont en train de jouer sur son image et sa popularité.
Jeu dangereux
Toutefois, ce jeu est dangereux pour Wade. Il a certes bâti un mythe autour de sa personne, mais son retour sur le terrain pourrait lui être défavorable. Les erreurs de stratégies, de langages et les manquements dans une campagne de ce genre pourraient se retourner contre lui.
Si Wade est « banalisé », il aura tout perdu, y compris l’image que beaucoup se faisaient de lui.
Alors, c’est à ses risques et périls qu’il réinvestit un terrain glissant, changeant et plein d’obstacles. Car, Wade ne saurait oublier que Macky est loin d’être un tocard en la matière.
Au fil de ces 5 dernières années, il a su, méthodiquement, tisser sa toile en liquidant systématiquement ses potentiels et réels adversaires par nombre de quolibets et d’attaques ayant abouti à l’implosion de la plupart des partis traditionnels et à l’embastillement de certains opposants.
Il a aussi théorisé et encouragé la transhumance au point que le Pds de 2017 a perdu de beaucoup de sa superbe. Il ne reste que des inconditionnels autour de Wade et le parti n’a aujourd’hui aucune idée sur sa force politique réelle.
C’est dans ce contexte qu’il faudra accueillir Wade qui, au risque de déplaire, doit s’adapter au niveau contexte, renouveler son discours afin de faire encore rêver.
Car, ce dont les Sénégalais rêvent, c’est de rêver.
Assane Samb