Sénégal: Quel dialogue et quels termes de références ?

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 15 Novembre 2017 à 08:59 modifié le Mercredi 15 Novembre 2017 09:01

Qui vont dialoguer et quels seront les sujets abordés et les objectifs ? Les préoccupations des populations c’est-à-dire un conciliabule national, ou un dialogue politique, en d’autres termes des sujets exclusivement politiques ? D’or et déjà, les préalables à ce tête-à-tête divisent et cela ne présage rien de bien serein vu l’état d’esprit des uns et des autres. 

Rokia Pédro 

Cheikh Sadibou Diop, liveur et activiste, a «mis les pieds sans le plat» en invitant la société civile et les politiques à son direct sur facebook, lors d’un débat contradictoire sur le sujet. Le constat est que jamais un appel au dialogue n’avait suscité autant de questions préalables. Quels termes de référentiels ? Les avis tanguent entre la gouvernance de façon global, le contentieux électoral, les questions d’envergure nationale avec au cœur des préoccupations de l’opposition, le processus électoral et la garantie d’une sincérité dans cet appel. A travers cet entretien initié par l’actuel ministre de l’Intérieur Ali Ngouille Ndiaye, certains n’y voient qu’une parodie d’un dialogue. 

Mouhamed Khoutoub Bob, responsable de l’Apr ; 

«Il faut pas que ce soit un dialogue entre des partis politiques» 

(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Pour cet apériste, les termes doivent plutôt mener vers un dialogue national pour éviter d’extirper ce qui relatif à a démocratie et à la représentativité. Il penche pour un dialogue inclusif ; «le président Macky Sall a déjà insufflé un dialogue national en instituant en la journée du 28 mai comme journée du dialogue national. Le dialogue national auquel le président Macky Sall invite les acteurs est un dialogue inclusif citoyen, républicain qui va au-delà du dialogue politique. Il ne faut pas que ce soit un dialogue entre des partis politiques.» Pareil, Karim Fofona membre de l’Apr et directeur du patrimoine bâti qui abonde dans le même sens que ses alliés et camarades politiques ; «le terme dialogue politique est restreint alors que le président de la république a appelé à un dialogue national. Plusieurs segments de problèmes à aborder dont bien sur celui politique». 

Malick Diop de l’AFP, ancien maire de Point E et porte parole de l’AFP et de la coalition BBY s’est aussi prononcé : «le dialogue fait partie du système démocratique. Sans ce dialogue entre majorité et opposition le plus important ne sera jamais atteint. Et le plus important c’est que ceux qui constituent les référentiels politiques des populations ne pourront pas atteindre les populations dans leurs aspirations». 

Bassirou Diomaye Faye, membre du parti Pastef les Patriotes 

«Je suis désolé de voir les gens de la mouvance présidentielle entretenir une dichotomie qui est en réalité une sorte d’arnaque intellectuelle. Quand on fait une différence entre le dialogue national et le dialogue politique, je me dis que la conception de ce que la politique a été originellement a été alors dévoyée. Parce que tant que la politique reste la gestion des affaires de la cité, un dialogue politique est forcément un dialogue qui intéresse la nation et par conséquent un dialogue national. Je rappelle que ce dialogue dit politique a été initié par le ministre de l’Intérieur Ali Ngouille Ndiaye. C’est lui qui a dit après sa nomination, je cite, qu’il allait convoquer dans les plus brefs délais, tous les acteurs impliqués dans les questions électorales, partis politiques comme société civile à des discussions qui aboutiront à l’établissement des termes de référence du dialogue politique indispensable dans une démocratie, fin de citation. Il faut qu’on revienne aux objectifs quand on appelle à un dialogue politique. C’est pour aboutir à un consensus fort, pour essayer d’identifier et d’enrayer toutes les causes de conflits afin de pacifier l’espace politique…
 
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Cheikh Amidou Kane
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