Sécurité routière : Un rapport de 500 millions de Wade jeté à la poubelle

Rédigé par Dakarposte le Samedi 11 Février 2017 à 11:55 modifié le Samedi 11 Février 2017 11:57

Le Premier ministre, Mahammad Dionne, a présidé jeudi dernier un conseil interministériel sur la sécurité routière. Une batterie de mesures a été adoptée. Pourtant, il y a quelques années, Abdoulaye Wade avait commandé un rapport sur la même question. L’étude avait coûté 500 millions au contribuable sénégalais, mais ses conclusions ont été jetées à la poubelle.
Partant des principales causes des accidents (excès de vitesse, ivresse due à l’alcool ou aux médicaments, problèmes mécaniques, etc.), Consia, le cabinet danois qui avait réalisé l’étude, avait fait un certain nombre de recommandations. Il avait proposé le renforcement du contrôle des auto-écoles dont le nombre est passé de 20 en 1993 à 117 en 2010.
Les enquêteurs avaient aussi suggéré le remplacement des examinateurs pour l’obtention du permis de conduire. La plupart d’entre eux n’ayant pas été remplacés après leur départ à la retraite.
Les enquêteurs ont fait un focus sur les chauffeurs professionnels, qui sont impliqués dans 70 % des accidents de la circulation. Ils ont demandé que ces derniers soient considérés comme une catégorie socioprofessionnelle spécifique répondant à des standards de qualité élevés et des normes professionnelles rigoureuses. Et, de ce point de vue, qu’ils bénéficient d’une formation supplémentaire leur permettant d’assurer le transport des personnes dans les meilleures conditions de sécurité possible.
Dans ce sens, l’étude a préconisé la restructuration du Centre de formation professionnelle, « qui délivrera des formations complémentaires à tous les candidats ayant leur permis et voulant exercer la profession de chauffeur professionnel ».     
L’éducation à la sécurité routière à l’école fait aussi partie des mesures proposées par le cabinet danois. « Les enfants ont une meilleure capacité d’apprentissage et d’assimilation que les adultes, ont posé les auteurs du rapport. Leur éducation dès le plus jeune âge permet de changer leur comportement de futurs usagers. »
Il a été aussi demandé aux autorités sénégalaises la création d’une brigade pour la sécurité routière. Mission de celle-ci : accorder une attention particulière sur les surcharges des poids lourds et les hors gabarits.
Toutes ces propositions sont restées lettre morte. Elles ont été tout bonnement envoyées à la poubelle. Malgré leur coût et leur pertinence.
(Source : L’Observateur)
Cheikh Amidou Kane
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