Scandale suprême à la Cour suprême !!!

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 25 Janvier 2018 à 13:51 modifié le Jeudi 25 Janvier 2018 13:53

 C’est le quotidien L’As qui lève un coin du voile sur des pratiques répréhensibles qui ont cours à la Cour suprême. Dans sa livraison du 25 janvier 2018, ce confrère fait des révélations terrifiantes sur la plus haute juridiction du pays. Le quotidien évoque « des bizarreries au sujet du Fonds de la formation continue des magistrats, le recours abusif aux demandes de renseignements de prix, des interrogations autour du marché d’achat d’ascenseurs et des tenues des chauffeurs ». Et ajoute qu’aucune trace de l’exécution de certains marchés n’est visible, comme c’est le cas de l’achat d’ascenseurs dans un bâtiment que la Cour a tout bonnement loué.

Le Temple suprême de Thémis serait-il donc le sanctuaire de malversations de toutes sortes ? Le constat n’est pas grave, il est terrifiant et fait froid dans le dos. L’institution chargée de juger en dernier ressort toutes les affaires, dont celles de corruption, serait-elle elle-même corrompue ?

S’ils sont avérés, ces faits, relatés avec précision par le journal, sont plus scandaleux que le scandale. Ils méritent une enquête approfondie et, le cas échéant, des sanctions alourdies par des circonstances aggravantes.

La justice vit décidément une crise morale aiguë. Des scandales à répétition éclatent en son sein. Il n’y a guère longtemps, un magistrat en charge d’un dossier a été frontalement accusé par une partie de lui avoir soutiré du cash !



Cette révélation de L’As sur la juridiction suprême illustre bien cet adage de la sagesse populaire qui enseigne que « le poisson pourrit par la tête ». Si les magistrats aux grades les plus élevés ne sont pas au-dessus de tout soupçon, on comprend – sans évidemment approuver – les comportements au niveau des autres strates de leur corps.

La suspicion légitime de malversations donne raison, après coup, à Nafi Ngom Keïta, brutalement éjectée de la tête de l’Ofnac pour avoir, entre autres péchés, réclamé sa déclaration de patrimoine à Badio Camara, président de la Cour suprême, qui gère un milliard de francs cfa de fonds publics.

En guise de réponse, le sieur Camara avait recouru au président de la République, dont il est notoirement proche, pour lui demander d’instruire la dame Keïta de le laisser tranquille. Ce qui fut fait.

Pourquoi cette curieuse réaction face à une formalité exigée de lui par une loi ? Avait-il des choses à cacher, M. Camara ? Seraient-ce ces faits aujourd’hui dévoilés ? En tout état de cause, ces soupçons soulevés doivent a minima susciter des actes. Macky Sall a désormais l’obligation de demander à Badio Camara de déposer sa déclaration de patrimoine, mais aussi de commettre une inspection pour voir clair dans la gestion de la Cour suprême.

Cheikh Yérim Seck

Yerimpost.com
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