La dilapidation des ressources forestières en Casamance évolue et sans répit en dépit de tous les effets d’annonce du gouvernement du Sénégal de juguler le mal par la racine. Une situation de désolation indescriptible de l’agonie des forêts casamançaises ne dédouane ni les Autorités étatiques ni le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC). Même si ces derniers se rejettent la responsabilité, ils doivent avoir conscient que la « Verte Casamance » flirte désormais avec le désert qui est aux portes de la Gambie.
La destruction des ressources forestières en Casamance a atteint le seuil de non retour. Toutes les nuits des centaines de charrettes entrent dans la forêts et en ressortent avec des troncs d’arbre sous le regard impuissant des populations. Et malgré l’incinération de 120 charrettes à Diarone sur la route nationale numéro 5 en présence des autorités locales et des Ministres des forces armées, de l’intérieur et de l’environnement, la situation n’a point évolué. Ainsi la quasi-totalité des réserves forestières casamançaises sont menacées de disparition. La « Verte Casamance » flirt désormais avec le désert qui est aux portes de la Gambie. D’après une universitaire américaine, spécialisée dans la surveillance de l’évolution des forêts, la forêt casamançaise est passée entre 2010 et 2015 de 40.000 ha à 30.000 ha soit une perte de 10.000 ha en moins de 5 ans. Des statistiques qui font froid au dos et qui ont poussé l’État à impliquer l’armée dans la bataille. Dans son interview, le Lieutenant des Eaux et forêts de Bignona, Younouss Diédhiou a salué la décision du chef de l’État d’impliquer l’armée dans le combat, de recruter 200 forestiers dont 15 pour Bignona. « C’est précisément au nord de Bignona où on note la recrudescence de ce phénomène. Cette zone est contrôlée par des bandes armées qui sont fortement impliquées dans l’exploitation du bois créant ainsi des zones inaccessibles », fait savoir le lieutenant Diédhiou. Mais une thèse balayé d’un revers de main par le chef de « Atika » de la branche armée du MFDC, Salif Sadio. « Le MFDC ne peut pas lutter pour la sauvegarde des intérêts de la Casamance et parallèlement entreprend un programme de destruction des richesses de la Casamance. C’est abject et ça n’a pas de sens » rétorquera-t-il à ceux qui accusent les combattants du MFDC de pillage des forêts casamançaises. A l’en croire, « C’est à l’État du Sénégal de fournir des explications aux populations ». « Je m’en veux pour preuve l’affaire des camions de Caparan. Le chef de ce village avait arrêté des camions chargés des troncs d’arbres en partance pour la Gambie et il était allé avertir l’armée basée à Tendième qui a réagi aussitôt. Mais au bout de quelques heures, l’ordre est venu de Dakar les ordonnant de libérer les camions immédiatement », a dénoncé Salif Sadio. Et le chef de « Atika » de dire, »Dites-nous si c’est le MFDC qui a ordonné la libération des camions ». « Pourquoi le ministre Ali Aïdar a été destitué, parce qu’il fait un excellent travail en Casamance », révélera M. Sadio. Pis, alertera l’ancien de l’Environnement Ali Aidar, « Tous les jours ce sont des dizaines de camions qui quittent la Casamance pour Dakar ou la Gambie sous la bénédiction des gens placés au plus haut sommet de l’État ».
Malamine SANE/BIGNONA
senpressenet@gmail.com
La destruction des ressources forestières en Casamance a atteint le seuil de non retour. Toutes les nuits des centaines de charrettes entrent dans la forêts et en ressortent avec des troncs d’arbre sous le regard impuissant des populations. Et malgré l’incinération de 120 charrettes à Diarone sur la route nationale numéro 5 en présence des autorités locales et des Ministres des forces armées, de l’intérieur et de l’environnement, la situation n’a point évolué. Ainsi la quasi-totalité des réserves forestières casamançaises sont menacées de disparition. La « Verte Casamance » flirt désormais avec le désert qui est aux portes de la Gambie. D’après une universitaire américaine, spécialisée dans la surveillance de l’évolution des forêts, la forêt casamançaise est passée entre 2010 et 2015 de 40.000 ha à 30.000 ha soit une perte de 10.000 ha en moins de 5 ans. Des statistiques qui font froid au dos et qui ont poussé l’État à impliquer l’armée dans la bataille. Dans son interview, le Lieutenant des Eaux et forêts de Bignona, Younouss Diédhiou a salué la décision du chef de l’État d’impliquer l’armée dans le combat, de recruter 200 forestiers dont 15 pour Bignona. « C’est précisément au nord de Bignona où on note la recrudescence de ce phénomène. Cette zone est contrôlée par des bandes armées qui sont fortement impliquées dans l’exploitation du bois créant ainsi des zones inaccessibles », fait savoir le lieutenant Diédhiou. Mais une thèse balayé d’un revers de main par le chef de « Atika » de la branche armée du MFDC, Salif Sadio. « Le MFDC ne peut pas lutter pour la sauvegarde des intérêts de la Casamance et parallèlement entreprend un programme de destruction des richesses de la Casamance. C’est abject et ça n’a pas de sens » rétorquera-t-il à ceux qui accusent les combattants du MFDC de pillage des forêts casamançaises. A l’en croire, « C’est à l’État du Sénégal de fournir des explications aux populations ». « Je m’en veux pour preuve l’affaire des camions de Caparan. Le chef de ce village avait arrêté des camions chargés des troncs d’arbres en partance pour la Gambie et il était allé avertir l’armée basée à Tendième qui a réagi aussitôt. Mais au bout de quelques heures, l’ordre est venu de Dakar les ordonnant de libérer les camions immédiatement », a dénoncé Salif Sadio. Et le chef de « Atika » de dire, »Dites-nous si c’est le MFDC qui a ordonné la libération des camions ». « Pourquoi le ministre Ali Aïdar a été destitué, parce qu’il fait un excellent travail en Casamance », révélera M. Sadio. Pis, alertera l’ancien de l’Environnement Ali Aidar, « Tous les jours ce sont des dizaines de camions qui quittent la Casamance pour Dakar ou la Gambie sous la bénédiction des gens placés au plus haut sommet de l’État ».
Malamine SANE/BIGNONA
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