A beau chasser le naturel, il revient toujours au galop. A ceux qui croyaient qu’il suffisait d’inviter des patrons de presse copains au banquet de la République pour devenir l’ami des journalistes, Macky Sall vient de prouver le contraire. Le pouvoir n’a pas d’amis, il n’a que des courtisans et des serviteurs.
Des gens qui lui disent que tout va bien, que le peuple mange à sa faim, que les Finances publiques sont bien assainies, que ceux qui pensent le contraire sont des imbéciles, des frustrés et des mécontents. Tout le reste, tous ceux qui utilisent leur bougeotte et qui s’intéressent tant soit peu à la gestion des affaires de la cité sont des ennemis, des journalistes mal formés, des irresponsables qu’il faut embastiller.
Ca a commencé avec mes frères Alioune Badara Fall et Mamadou Seck, mais la liste des convoqués devant la Section de Recherches sera longue. Elle sera proportionnelle à celle des alliés du président. Pendant que Youssou Ndour et Madiambal Diagne sont proches des lambris du palais, voilà que Mouhamed Guèye du Quotidien, ABF et Seck Ndanane de l’Obs sont à la porte de Reubeus. Et on nous annonce un probable séjour de Mamoudou Wane de l’Enquête à la Caserne Samba Diéry Diallo.
Ceux qui, comme moi, les connaissent, savent que ABF comme Mamadou Seck ne sont pas des têtes brulées, ni des apprentis journalistes encore moins des irresponsables. Ce sont des patriotes convaincus de la nécessité de sauver le Sénégal. Ce sont des professionnels de la communication avec plus de 10 ans de métier derrière chacun d’eux.
A l’Obs où j’ai été leur collègue pendant 5 ans, ils ont fait la preuve de leur professionnalisme. De leur sens de la responsabilité. De leur amour du Sénégal. Et, sans entrer dans le détail technique de ce qu’est une information sensible, de ce qu’est la protection de la source du journaliste, ma conviction est que le régime prêche dans le vent.
Demander à un journaliste de donner sa source, c’est lui demander de scier la branche sur laquelle il est assise. Même devant la mort, un journaliste ne livre jamais sa source !
La sortie de Monsieur Augustin Tine, le ministre des Forces Armées promettant de traquer la source des journalistes, traduit son ignorance de l’éthique et de la déontologie qui fondent l’exercice du métier du journalisme.
Disons le clairement : toutes ces menaces de poursuites judiciaires ne sont juste qu’une tentative d’intimidation dont l’objectif est de rappeler aux journalistes que c’est Macky Sall qui détient le monopôle légitime de la violence. Mais, aussi, c’est pour créer un contre feu.
Et faire oublier le véritable scandale dont avait parlé la presse dernièrement et qui dans un Etat de droit ferait trembler le pouvoir et conduire à des mis en examen en cascade. Le Procureur de la République, s’il est aussi libre qu’il le prétend, doit s’auto saisir et entendre le Directeur général de la Sar qui part son dernier acte de gestion a commis un crime de trahison envers la Nation.
La semaine dernière, dans son unanimité et malgré les contingences et les intérêts personnels, la presse –surtout en ligne- avait évoqué le scandale qu’a constitué l’attribution de gré-à-gré du marché du butane par le directeur général de la Société africaine de Raffinage. Cette attribution -contre laquelle la ministre de l’Energie, Maïmouna Ndoye Seck, s’est insurgée au nom de l’intérêt supérieur de la nation et qui lui a valu son poste-, est une grosse gêne pour le pouvoir.
Le Yonou Yokouté a été dévoyée en Yonou Yakouté, Macky mis devant ses contradictions. Il poursuit des prévaricateurs des fonds publics –autant pour moi il ne s’agit que de Karim Wade seulement- et laisse à la Sar un prévaricateur des deniers nationaux. C’est la preuve par mille que Macky Sall et son régime sont entrain de reproduire le même schéma mafieux instauré par « son père», Abdoulaye Wade. Pratique dont la dénonciation par le peuple a permis à Macky Sall et à son équipe d’être là.
Depuis des décennies au nom d’ententes mafieuses dont ne bénéficie que les régimes en place, M. Baba Diao dont l’associé n’est autre que Moustapha Niasse, un autre proche du Président- piétine toutes les règles de la bonne gestion et pille nos maigres ressources avec la complicité des politiques.
Pendant que partout dans le monde les dirigeants pensent à l’intérêt de leur public, chez nous on vole le public pour le privé. Je le dis et le martèle, le goulot d’étranglement imposé par Itoc -qui met plus de 13 dollars par tonne sur le prix du marché international- ne peut plus continuer. Les Sénégalais ne peuvent plus accepter de laisser un groupe de dirigeants s’enrichir sur le dos de millions d’autres.
Cette accointance malsaine doit cesser. Ca a trop duré et les politiques sénégalais doivent revoir leur relation avec les hommes d’affaires. Et cesser de se laisser transformer en simples collaborateurs. D’Abdou Diouf à Abdoulaye Wade en passant par Macky Sall, Idrissa tous ont été redevables à Itoc. Et ce n’est pas un hasard si la première nomination faite par l’actuel locataire du palais a été de bombarder Baba Diao comme conseiller Spécial du Président.
Et cette presse insolente qui a osé mettre cette relation trouble sur la place publique doit être sanctionnée. C’est la seule véritable raison de l’arrestation des journalistes. La première vague de gardés-à-vues, qu’a constitué mes anciens collègues de l’Obs, sera suivie par celle de ceux qui ont osé publier ces lettres confidentielles de la ministre à son directeur de société.
Après la publication des PV d’adition de Thione Seck, la publication d’informations sensibles sur l’Armée, d’autres journalistes seront poursuivis pour la diffusion des informations confidentielles sur l’Energie. C’est la suite logique du passage des agneaux du sacrifice devant l’autel de…la korité. Pardon des intérêts du pouvoir.
lindependantnews.com
independantnews
Des gens qui lui disent que tout va bien, que le peuple mange à sa faim, que les Finances publiques sont bien assainies, que ceux qui pensent le contraire sont des imbéciles, des frustrés et des mécontents. Tout le reste, tous ceux qui utilisent leur bougeotte et qui s’intéressent tant soit peu à la gestion des affaires de la cité sont des ennemis, des journalistes mal formés, des irresponsables qu’il faut embastiller.
Ca a commencé avec mes frères Alioune Badara Fall et Mamadou Seck, mais la liste des convoqués devant la Section de Recherches sera longue. Elle sera proportionnelle à celle des alliés du président. Pendant que Youssou Ndour et Madiambal Diagne sont proches des lambris du palais, voilà que Mouhamed Guèye du Quotidien, ABF et Seck Ndanane de l’Obs sont à la porte de Reubeus. Et on nous annonce un probable séjour de Mamoudou Wane de l’Enquête à la Caserne Samba Diéry Diallo.
Ceux qui, comme moi, les connaissent, savent que ABF comme Mamadou Seck ne sont pas des têtes brulées, ni des apprentis journalistes encore moins des irresponsables. Ce sont des patriotes convaincus de la nécessité de sauver le Sénégal. Ce sont des professionnels de la communication avec plus de 10 ans de métier derrière chacun d’eux.
A l’Obs où j’ai été leur collègue pendant 5 ans, ils ont fait la preuve de leur professionnalisme. De leur sens de la responsabilité. De leur amour du Sénégal. Et, sans entrer dans le détail technique de ce qu’est une information sensible, de ce qu’est la protection de la source du journaliste, ma conviction est que le régime prêche dans le vent.
Demander à un journaliste de donner sa source, c’est lui demander de scier la branche sur laquelle il est assise. Même devant la mort, un journaliste ne livre jamais sa source !
La sortie de Monsieur Augustin Tine, le ministre des Forces Armées promettant de traquer la source des journalistes, traduit son ignorance de l’éthique et de la déontologie qui fondent l’exercice du métier du journalisme.
Disons le clairement : toutes ces menaces de poursuites judiciaires ne sont juste qu’une tentative d’intimidation dont l’objectif est de rappeler aux journalistes que c’est Macky Sall qui détient le monopôle légitime de la violence. Mais, aussi, c’est pour créer un contre feu.
Et faire oublier le véritable scandale dont avait parlé la presse dernièrement et qui dans un Etat de droit ferait trembler le pouvoir et conduire à des mis en examen en cascade. Le Procureur de la République, s’il est aussi libre qu’il le prétend, doit s’auto saisir et entendre le Directeur général de la Sar qui part son dernier acte de gestion a commis un crime de trahison envers la Nation.
La semaine dernière, dans son unanimité et malgré les contingences et les intérêts personnels, la presse –surtout en ligne- avait évoqué le scandale qu’a constitué l’attribution de gré-à-gré du marché du butane par le directeur général de la Société africaine de Raffinage. Cette attribution -contre laquelle la ministre de l’Energie, Maïmouna Ndoye Seck, s’est insurgée au nom de l’intérêt supérieur de la nation et qui lui a valu son poste-, est une grosse gêne pour le pouvoir.
Le Yonou Yokouté a été dévoyée en Yonou Yakouté, Macky mis devant ses contradictions. Il poursuit des prévaricateurs des fonds publics –autant pour moi il ne s’agit que de Karim Wade seulement- et laisse à la Sar un prévaricateur des deniers nationaux. C’est la preuve par mille que Macky Sall et son régime sont entrain de reproduire le même schéma mafieux instauré par « son père», Abdoulaye Wade. Pratique dont la dénonciation par le peuple a permis à Macky Sall et à son équipe d’être là.
Depuis des décennies au nom d’ententes mafieuses dont ne bénéficie que les régimes en place, M. Baba Diao dont l’associé n’est autre que Moustapha Niasse, un autre proche du Président- piétine toutes les règles de la bonne gestion et pille nos maigres ressources avec la complicité des politiques.
Pendant que partout dans le monde les dirigeants pensent à l’intérêt de leur public, chez nous on vole le public pour le privé. Je le dis et le martèle, le goulot d’étranglement imposé par Itoc -qui met plus de 13 dollars par tonne sur le prix du marché international- ne peut plus continuer. Les Sénégalais ne peuvent plus accepter de laisser un groupe de dirigeants s’enrichir sur le dos de millions d’autres.
Cette accointance malsaine doit cesser. Ca a trop duré et les politiques sénégalais doivent revoir leur relation avec les hommes d’affaires. Et cesser de se laisser transformer en simples collaborateurs. D’Abdou Diouf à Abdoulaye Wade en passant par Macky Sall, Idrissa tous ont été redevables à Itoc. Et ce n’est pas un hasard si la première nomination faite par l’actuel locataire du palais a été de bombarder Baba Diao comme conseiller Spécial du Président.
Et cette presse insolente qui a osé mettre cette relation trouble sur la place publique doit être sanctionnée. C’est la seule véritable raison de l’arrestation des journalistes. La première vague de gardés-à-vues, qu’a constitué mes anciens collègues de l’Obs, sera suivie par celle de ceux qui ont osé publier ces lettres confidentielles de la ministre à son directeur de société.
Après la publication des PV d’adition de Thione Seck, la publication d’informations sensibles sur l’Armée, d’autres journalistes seront poursuivis pour la diffusion des informations confidentielles sur l’Energie. C’est la suite logique du passage des agneaux du sacrifice devant l’autel de…la korité. Pardon des intérêts du pouvoir.
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