Ces faits-divers qui éclaboussent politiques, sportifs, artistes, religieux…
Les scandales sexuels en tout genre secouent tous les milieux: politique, sportif, artistique, médiatique ou encore religieux. Ils détruisent la vie de couple ou la réputation de certaines célébrités, mais font également la renommée d’autres. L’affaire Mbathio Ndiaye, dernier cas en date qui continue d’embraser les réseaux sociaux, n’est que l’aboutissement d’un long feuilleton car, ces dix dernières années, plusieurs histoires de mœurs, qui aboutissent le plus souvent à de simples convocations à la Brigade des mœurs, ont éclaboussé le pays. Un prétexte saisi par Walf Quotidien pour invoquer la nouvelle législation en matière de diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs sur la toile, dans le cadre de la réforme des Codes pénaux.
Quand les affaires privées deviennent publiques
On aurait pu penser qu’après la récente publication de photos salaces d’une femme d’émigré sur la toile, à qui son mari reprochait d’infidélité, plus rien ne pouvait surprendre les Sénégalais. Ils sont habitués, depuis quelques années déjà, à voir leurs artistes, sportifs, hommes politiques, religieux et journalistes… faire les choux gras de la presse people. Nombreuses sont les célébrités à avoir fait couler beaucoup d’encre par des frasques sexuelles. Il n’en est rien. Le dernier cas, c’est l’affaire Mbathio Ndiaye, consécutive à une sextape dans laquelle on voit la danseuse se livrer à un jeu sexuel solitaire. Vêtue d’une nuisette rose, elle se fait photographier dans différentes positions, les unes aussi salaces que les autres. Ceux qui défendaient la thèse de photos montages ont vite fait de déchanter, devant la réalité des faits. Après la diffusion de la vidéo, les réseaux sociaux s’enflamment. Des Sénégalais se disent choqués et interpellent la Justice. Et la mobilisation des internautes s’articule autour d’un mot d’ordre : la convocation de Mbathio à la police.
Sur Watsapp, ses fans ont été très intrigués par une vidéo dans laquelle on la retrouve dans des postures que la décence interdit de relater. Ces images placent ainsi Mbathio au cœur d’un des plus gros scandales sexuels. Cependant, l’humiliation ne s’arrête pas là car l’affaire va connaître des rebondissements inattendus, avec son audition à la Brigade des mœurs. Horrible histoire qui risque de la conduire en prison car elle n’en est pas à sa première frasque. Pour la précédente, on pouvait voir qu’elle ne portait rien du tout sous sa mini-jupe. «Je suis jeune et je m’habille selon la mode du moment. Cela ne me dérange pas que mon slip apparaisse car je danse et je n’y peux rien. Mon nombril quant à lui doit être vu, car je ne vais pas y faire un piercing pour le cacher. On est jeune et il faut bien que jeunesse se passe», avait-elle réagi.
Toujours dans le milieu artistique, il y a eu l’affaire Goudi Town, consécutive à une danse obscène ayant impliqué Ndèye Guèye et ses affidées, en 2007. On se souvient également de l’histoire de la lesbienne (présumée ?) Khady Ndoye sur fond de chantage, ou encore les frasques de Ramatoulaye Diallo alias Déesse Major. Cette dernière s’est retrouvée au-devant de l’actualité, suite à une «danse attentatoire aux bonnes mœurs» dans une vidéo publiée sur Snapchat. Ce qui lui a valu une plainte du Comité pour la défense des valeurs morales, sans oublier le cas de Miss Diongoma 2013 qui avait exposé ses atours de femmes devant les caméras.
Le monde sportif éclaboussé
Mais il n’y a pas que le milieu artistique qui est concerné par les histoires de fesse. Dans le monde sportif, plusieurs scandales ont été dévoilés, avec notamment l’affaire Bruce Lee, du nom de ce jeune lutteur de Fass poursuivi par le Tribunal d’instance de Dakar (ex-Tribunal départemental), pour «viol suivi de grossesse». Il aura tout fait pour garder l’affaire secrète, sans succès. C’était en juillet 2009. Celui dont, du haut des gradins, on se pâmait de joie quand il faisait ses bakk a surpris tout le monde lorsqu’il s’est trouvé au centre de cette sale affaire. Mais au final, il s’est retrouvé avec une peine assortie du sursis, en acceptant la paternité du bébé. Janvier dernier, le lutteur Lac 2 a été surpris, par des policiers en patrouille, en train d’ouvrir la braquette d’une jeune fille, au Technopole. La serveuse de 23 ans avait son pantalon jean et son slip baissés jusqu’aux genoux… Après une nuit de garde à vue, il a été libéré, suite à de fortes pressions subies par la Police. Même si aucune accusation n’avait été portée contre lui par les tribunaux avant cette année, cette affaire continue d’entacher sa réputation et sa carrière.
Dans le cercle politique, comment ne pas se souvenir de l’affaire Diombass Diaw qui avait fait grand bruit en 2011. C’est un scandale politico-sexuel ayant impliqué les libéraux de Dagana. Une histoire de mœurs qui plaçait Khadija Mbaye au centre, parce qu’on lui a reproché d’avoir entretenu des relations intimes avec Diombass (ingénieur en génie informatique), au moment où les ébats ont été filmés à l’aide de son téléphone portable, à l’insu celui-ci. En contrepartie, on lui a promis cinq millions Frs Cfa, un passeport diplomatique et une villa. Ensuite, les images feront l’objet de publication sur le net. Engluée dans ce scandale, la jeune fille de déclarer, au procès, avoir agi sur instructions des adversaires politiques de Diombass, à savoir l’ex-ministre Oumar Sarr et ses proches collaborateurs. Si le premier jugement mettait Oumar Sarr hors de cause, ce ne fut pas le cas pour certains prévenus condamnés à six mois ferme et à payer dix millions Frs Cfa à la partie civile. Aujourd’hui, réhabilité par le régime en place, Diombass a été nommé chef du bureau économique à l’ambassade du Sénégal en Pologne.
Sur les traces de… Diombass
Le secteur des médias n’est guère mieux loti, car on se souvient des affaires Cheikh Yérim Seck, Tamsir Jupiter Ndiaye ou encore l’histoire de Mame Penda Guissé alias Yama, partie civile dans une affaire de viol. Yérim a été condamné à trois ans pour viol, avant que la peine ne soit réduite d’un an en appel. Quelques mois de détention auront suffi pour qu’il recouvre la liberté, à la faveur d’une libération conditionnelle. C’est cependant au printemps suivant seulement que le scandale de Jupiter a été révélé dans les médias, poursuivi pour pratiques homosexuelles qui lui ont valu quatre ans, avant de connaître le même sort que Yérim. Quant à la troisième, la vedette de télé-réalité qui a entamé une poursuite judiciaire contre son violeur s’est dite humiliée et a pris une pause de la vie publique, en raison des réactions des spectateurs. Mais elle a su surmonter cette épreuve et est vite revenue sous le feu des projecteurs. Son violeur, le Guinéen Thierno Amadou Diallo, va se retrouver avec 2 ans ferme et 500 mille Frs d’amende, pour «tentative de viol».
La sphère religieuse est loin d’être l’exception. Que dire de l’affaire Serigne Bara Doli, cette histoire de sexe arrosé d’argent dont le procès s’est tenu à huis clos, à Dakar. En 2011, il a été condamné à un mois ferme et à payer 5 millions à son ex-amante, Zakia Nasr (mère de quatre enfants) qui l’accusait de chantage, suite à des ébats sexuels filmés. Outre ce cas, on se rappelle des nombreux procès impliquant imams et maîtres coraniques, poursuivis soit pour pédophilie, soit pour actes contre-nature.
Hormis ces affaires signalées, d’autres frasques ont eu lieu sous nos cieux. Celles qui ont impliqué le célèbre lécheur de Ouagou Niayes, les lesbiennes de Grand-Yoff et celles de l’ex-bar Piano-Piano. S’y ajoutent le scandale à la mairie de Médina ainsi que l’ex-consul de Marseille, Tamsir Faye, qui s’est fait distinguer par de l’exhibitionnisme. Toutes ces histoires aboutissent ou pas à un procès. Certaines ont été portées en Justice, mais d’autres sont prescrites, souvent parce qu’elles ont été couvertes ou étouffées. Parfois des arrangements financiers sont trouvés, ou bien la procédure s’arrête par manque de preuves ou de témoignages. Qu’elles aient été condamnées ou innocentées, les noms de ces célébrités auront été associés à un scandale sexuel car étant allé au-delà de ce que la loi autorise.
Les premiers scandales sexuels ont éclaté au début des années 2000, avec l’affaire Goudi Town, survenue en 2007. Le régime d’alors avait décidé de réprimer cette forme de licence des mœurs, pour ainsi donner des gages à la communauté musulmane, dans un contexte marqué par la tenue du sommet de l’Organisation pour la conférence islamique (Oci), en 2008. Entre temps, il y a eu de retentissants procès, comme celui, en 2008, des homosexuels de Mbao et, auparavant, le cas du travesti Maniang Kassé, considéré (à tort ou à raison) comme le plus célèbre homosexuel du Sénégal. En quelques années seulement, le pays de la Teranga aura découvert le côté pervers de sa société, longtemps attachée à certaines valeurs cardinales.
Par Pape NDIAYE ( Walf Quotidien)