Dakarposte.com - Le site des scoops

Dakarposte.com

Réponse à Pape Malick Ndour, ancien ministre de la Jeunesse sous le Président Macky Sall Par HADY TRAORE

Rédigé par Dakarposte le Dimanche 12 Janvier 2025 à 17:39 modifié le Dimanche 12 Janvier 2025 - 17:44

Réponse à Pape Malick Ndour, ancien ministre de la Jeunesse sous le Président Macky Sall Par HADY TRAORE
J’ai été surpris, pour ne pas dire choqué, de lire les propos de Pape Malick Ndour critiquant le Premier ministre Ousmane Sonko pour sa décision de centraliser les validations des dépenses budgétaires. Vos accusations, teintées d’une certaine nostalgie pour un mode de gestion dépassé, tentent de faire croire que cette approche va à l’encontre des principes de fixité budgétaire et des directives de l’UEMOA. Mais, à bien y réfléchir, ces critiques manquent de profondeur. Comment peut-on s’opposer à une réforme qui vise à rationaliser les dépenses publiques et à les aligner sur les véritables priorités du pays ? Prenons un moment pour démontrer pourquoi cette centralisation est non seulement nécessaire, mais salutaire pour un Sénégal en pleine mutation.

Permettez-moi tout d'abord de souligner une évidence : votre vision rigide du budget, où tout serait figé et immuable, n’a plus sa place dans la gouvernance moderne. Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui impose flexibilité et réactivité. Les crises imprévues, qu’elles soient économiques, climatiques ou sanitaires, sont devenues monnaie courante. La pandémie de COVID-19, par exemple, a exposé de manière éclatante les limites du modèle que vous défendez.

En 2020, face à l’urgence sanitaire mondiale, le président Macky Sall lui-même a dû faire voter en urgence des lois dérogatoires pour modifier un budget qui était pourtant déjà voté et en cours d’exécution. Des secteurs entiers ont dû être réorientés pour financer la réponse à la pandémie, notamment l’achat de matériel médical, le soutien aux ménages les plus vulnérables et la relance économique. Cette situation a démontré de façon incontestable que le principe de fixité budgétaire, que vous défendez avec tant d’ardeur, ne tient plus face aux réalités imprévisibles du monde moderne.
Ousmane Sonko, lui, a tiré les leçons de ces expériences. En centralisant les validations des dépenses stratégiques, il ne remet pas en cause la discipline budgétaire. Au contraire, il modernise la gestion publique pour répondre aux urgences tout en s’assurant que chaque franc dépensé ait un véritable impact sur la vie des Sénégalais. Cette démarche n’est pas une entorse à la fixité budgétaire, mais une adaptation nécessaire pour garantir que les ressources soient alignées sur les besoins prioritaires du pays, même dans les situations les plus imprévues.
Vous évoquez également la directive de l’UEMOA, en insistant sur le renforcement du rôle des ordonnateurs et la gestion axée sur les résultats (GAR). Il est vrai que cette directive promeut une responsabilisation accrue des ministres sectoriels. Mais elle ne dissocie pas pour autant leur rôle d’une supervision stratégique. Le budget-programme n’est pas une juxtaposition de projets gérés indépendamment par chaque ministère, mais une mosaïque où chaque pièce doit s’inscrire dans une vision cohérente. Qui mieux que le Premier ministre peut s’assurer que cette vision soit respectée ?

Lorsque Ousmane Sonko valide une dépense, il ne contredit pas l’esprit de la directive. Bien au contraire, il en garantit l’application en veillant à ce que chaque action budgétaire contribue aux objectifs stratégiques du Sénégal. Cette cohérence est particulièrement cruciale dans le cadre de Sénégal 2050, une ambition de transformation nationale qui exige que tous les ministères avancent dans la même direction.
Mais, soyons honnêtes, Monsieur Ndour. Sous l’ancien régime, cette "fixité" budgétaire que vous défendez aujourd’hui a souvent été un écran de fumée. Combien de fois les ressources publiques ont-elles été gaspillées dans des projets clientélistes ou des initiatives sans véritable impact sur la population ? Combien de priorités cruciales pour les Sénégalais ont-elles été sacrifiées sur l’autel des agendas partisans ? Ousmane Sonko, en centralisant les validations, rompt avec ces pratiques et s’assure que chaque dépense soit justifiée, alignée sur des objectifs concrets et orientée vers des résultats tangibles.

Contrairement à ce que vous insinuez, cette centralisation ne détruit pas le principe de discipline budgétaire. Imaginez un chef d’orchestre. Chaque ministre ordonnateur est un musicien jouant sa partition. Mais sans une direction centrale pour coordonner l’ensemble, la musique devient cacophonique. Le Premier ministre joue ici le rôle de chef d’orchestre, harmonisant les actions de chaque ministère pour garantir un résultat global cohérent et performant.

Votre critique, bien que respectable, trahit une certaine nostalgie pour un modèle de gestion qui a fait son temps. Les silos ministériels et les budgets gérés sans réelle coordination ont laissé le Sénégal avec des projets mal alignés, des ressources mal utilisées et des citoyens frustrés. Ousmane Sonko propose une rupture systémique : une gouvernance où les dépenses publiques sont maîtrisées, transparentes et stratégiquement alignées.

En fin de compte, cette réforme ne contredit pas la directive de l’UEMOA. Elle en renforce les principes en les adaptant aux défis actuels. La flexibilité budgétaire, sous supervision rigoureuse, est une nécessité dans un monde où les imprévus ne peuvent être ignorés.
Je vous invite, Monsieur Ndour, à revoir votre position. Ce que vous percevez comme une faiblesse est en réalité une force : une gouvernance audacieuse, orientée vers les résultats et tournée vers l’avenir.

Cette centralisation est bien plus qu’une réforme administrative. Elle est un véritable levier pour transformer le Sénégal et répondre aux aspirations des Sénégalais. Ceux qui s’accrochent aux méthodes du passé risquent de rester figés là où le monde avance. Soyons de ceux qui innovent, pas de ceux qui regrettent.



































HADY TRAORE
Consultant en gestion stratégique et politique publique/Canada

ACTUALITÉ | Le Billet du Jour | LES GENS... LES GENS... LES GENS... | Religion & Ramadan 2020 | Boy Town | Géo Consulting Services | REACTIONS | ÉCHOS DE LA PRÉSIDENTIELLE | Les Premières Tendances | International | PEOPLE & BUZZ | PHOTO | ENQUÊTES & REVELATIONS | CONTRIBUTIONS | COMMUNIQUE | VIDÉOS | Revue de presse | INTERVIEW | NÉCROLOGIE | Analyse | Insolite | Bien être | QUI SOMMES NOUS ? | PUB | Lu Ailleurs | PRÉSIDENTIELLE 2019 | Le billet de "Konetou"




Inscription à la newsletter






Vidéos & images