REPORTAGE : au rythme des préparatifs de la Tabaski

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 8 Septembre 2016 à 17:50 modifié le Jeudi 8 Septembre 2016 17:54

A quelques jours de la fête de tabaski ou l’Aïd-el-kébir, les épices semblent être hors de portée des consommateurs. Pommes de terre, poivre, poivron vert, rouge et jaune, oignons verts sont  devenus presque inaccessibles.
L’ambiance est au rendez-vous dans les marchés de Dakar, à quelques jours de la Tabaski. Au marché Tilène, ail, poivrons, pommes de terre, oignons, poivre sont étalés au bord de la route. Il est même difficile de se frayer un chemin. Les différentes allées du marché sont bondées de monde. Vendeurs et clients se bousculent entre les étals et les cantines.  Portable à la main, Abdoul Mbaye est vendeur de  piments, d’ail et poivre. Selon lui, les prix de l’ail, du poivre et de la pomme de terre ont grimpé. Il affirme que le kilogramme de l’ail avoisine 2 000 francs Cfa tandis que celui du poivre est cédé à 6 500 francs.
Pour le prix de l’oignon, Abdoul Mbaye indique que celui-ci a baissé à 400 francs Cfa le kg, alors qu’il coûtait 500 francs.  «On n’y peut rien car nous achetons le sac de pommes de terre à 9 000 francs Cfa, le carton d’ail à 17 mille francs Cfa», précise-t-il. «Le prix du kilogramme du poivron vert est à 1 000 francs Cfa. Il coûtait 700 francs auparavant. Le kg du poivron qui se vendait à 800 francs Cfa, est cédé maintenant à 2 000 francs. Le tas d’oignons verts qui était vendu à 800 s’achète à 1 200 francs», renchérit Maty Mbaye assise à côté de sa table garnie de condiments.
Si la hausse des prix des condiments fait le bonheur des commerçants, du côté des consommateurs, les prix sont jugés excessifs. «Tout est cher sur le marché et il n’y a pas d’argent, mais  on est obligé d’acheter pour rendre heureuse la famille», lance Ami Mbaye, la quarantaine, trouvée au marché Tilène. C’est la même remarque faite par Nafi Maïssa, étudiante à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. «Tout est cher. Seul le prix de l’oignon a chuté. Sinon, les prix de la pomme de terre et de l’ail sont intouchables pendant la période de la Tabaski», indique Mademoiselle Maïssa. 
Quelques minutes plus tard au marché Castor… réputé pour ses produits jugés abordables, il grouille de monde. Fallou Fall est un vendeur d’oignons et de pommes de terre. Selon lui, le kg d’oignons a été réduit à 400 francs mais celui de la pomme de terre a connu une hausse. Un commerçant rencontré à quelques mètres de Fallou affirme : «Pendant la période de la Tabaski, les prix des condiments sont intouchables». Mame Coumba Camara est commerçante. Selon elle, le kilo de concombre est passé de 700 à 1 000 frs. «Le kilo du poivron vert se vend à 1 200 francs, celui du persil chinois à 2 000 frs», lance-t-elle.
Le petit business autour du mouton
Au quartier Liberté 6 Extension, beaucoup de personnes s’adonnent temporairement à la vente d’aliments de bétails et autres accessoires liés au mouton. Cheikh Mbow vient de Touba. Il fait partie des vendeurs de colliers de mouton et cordes le temps de la Tabaski. Il semble tirer son épingle du jeu. «Le prix d’un collier varie entre 500 et 1 000 franc Cfa », indique-t-il.  Avant d’ajouter que des fois, il peut vendre jusqu’à 15 mille francs Cfa, 20 mille francs voire 30 mille durant la journée. Il espère écouler sa marchandise d’ici la fin de la semaine. A quelques mètres de Cheikh, se trouve Mamadou Samaké, élève. Ce dernier se livre au lavage des moutons juste le temps de la Tabaski.
Chaque jour, il quitte Grand Yoff pour venir laver des bêtes à Liberté 6. «Je lave les moutons, juste à l’approche de la Tabaski », lance-t-il d’une voix rauque. De son avis, le prix de lavage d’un mouton varie entre 100 et 150 franc Cfa. Il indique que parfois il peut laver quatre, cinq voire 10 moutons par jour. Une partie de l’argent récolté lui  permet de préparer l’ouverture des classes. L’autre partie, Mamadou Samaké la destine à ses parents. «Vraiment, cela nous arrange. Car on arrive à subvenir à nos besoins sans pour autant voler ou mentir», fait-il savoir.
Moussa est menuisier. Mais actuellement, il s’adonne à la vente du foin et autres aliments de bétail. Cette pratique est devenue une tradition chez lui, à la veille de chaque fête de Tabaski. Car dit-il, cela lui permet de se faire de l’argent. Il affirme que le prix du sac de foin a connu une hausse. Car avant la fête de la Tabaski il le vendait à 4 mille franc Cfa mais actuellement il s’échange à 4 mille 500 franc Cfa, de l’avis de Moussa. «Il peut arriver que l’on vend cinq sacs ou plus par jour», affirme-t-il. De son avis, l’année 2016 a vu leur chiffre d’affaires diminuer. Parce que durant les années passées, les éleveurs faisaient la queue pour acheter du foin. Mais actuellement, le vendeur d’aliments de bétail précise qu’il peut passer une journée entière sans voir l’ombre d’un client.
    WALF
Cheikh Amidou Kane
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