Macky Sall accuse ouvertement Ousmane Sonko et les membres de PASTEF d’être liés à des mouvements islamistes : « Ce sont des faits que tout le monde connait », affirme-t-il devant les médias français. Il réitère ses discours contre la force de destabililation islamiste, devant le Khalif de la confrérie tidiane, en faisant allusion à Sonko et ses souteneurs.
L’analyse du discours spécifique du président Macky Sall sur l’islam depuis son accession à la magistrature suprême et ses déclarations sur l’islam laisse perplexe.
Ce discours inquiétant a commencé dès l’éclatement de la crise malienne, au début de son magistère, et surtout aux lendemains de la destruction des mausolées de Tombouctou. Un véritable débat idéologique s’était posé sur la différenciation entre confréries et autres expressions islamiques.
La participation active à la marche à Paris, le 11 janvier 2015, en hommage aux victimes de Charles Hebdo est l’expression de son parti pris idéologique et surtout d’une politisation d’un terrorisme islamiste qui pourtant n’a jamais existé au Sénégal. Néanmoins Macky en fait fermement son cheval de bataille.
‘’Le Sénégal, par ma voix, réaffirme sa détermination sans failles »
Macky Sall a martelé ‘’l’engagement du Sénégal dans la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme sous toutes ses formes ».
C’est comme si le soufisme, comme modèle religieux le plus courant au Sénégal, s’était senti menacé. Il faudra remarquer dès lors l’instrumentalisation politique que fit Macky de ces évènements pour au moins deux raisons : justifier l’engagement, à côté de la France des forces sénégalaises dans la lutte contre le terrorisme et trouver un argument plus intelligible aux mesures liberticides qu’il prenait.
Les marabouts sénégalais qu’ils essayent de rallier politiquement, vont jouer, tout au moins dans son discours, le rôle d’avant-garde de cette «guerre contre le terrorisme». Ils vont aussi jouer des rôles politiques en contrepartie des bonus à leur obédience et une lutte féroce à l’islam «étranger». «On a assez de confréries», «le Sénégal n’a pas besoin d’un islam importé !» (Le nouveau Président dixit).
Le président Macky Sall, donnait une légitimité exclusive de l’islam aux marabouts, au point que les sorties étaient de plus en plus stigmatisantes, et une traque ouverte de toute personne «suspecte» !
En 2015, les autorités sénégalaises ont lancé une vaste opération de prévention du terrorisme religieux, en s’attaquant, pour la première fois, au milieu sensible des imams et prédicateurs, considérés jusqu’ici comme intouchable, avec le soutien actif de la presse sénégalaise.
C’est dans ce cadre que l’un des ténors du mouvement Ibadou Rahmane Ahmad Lô s’exprimera dans une longue interview après s’être senti sujet à une plus étroite surveillance et à des allusions, dans les médias, l’accusant indirectement d’être le potentiel instigateur d’une# idéologie qui pourrait un jour se rapprocher du djihadisme.
Alioune Badara Ndao, imam influent d’une mosquée de Kaolack, à l’ouest du Sénégal, a été incarcéré le 27 octobre 2015 pour apologie du terrorisme.
Le frères de Imam Alioune Ndao d’affirmer : » Le président Macky Sall doit laisser tomber cette politique visant à emprisonner des personnes innocentes qui n’ont rien à voir avec le terrorisme. Je pense aussi que les priorités sont ailleurs telles l’insécurité galopante dans nos rues surtout avec le phénomène de vol de nos enfants… Imam Alioune Ndao n’a rien fait. Il est accusé de façon arbitraire et injuste ! «
En prélude à l’élection de 2019, alors que Sonko était un candidat montant, des accusations sur son obédience religieuse fait surface.
Lors de la présentation à Dakar de son livre-programme, « Solutions – pour un Sénégal nouveau », le 16 septembre, le candidat Ousmane Sonko a été interpellé par Cheikh Yerim Seck, sur ses convictions religieuses. Sonko a dénoncé sa stigmatisation religieuse. « Je suis le seul homme politique sénégalais à qui on pose des questions sur sa foi, si je fais partie du mouvement Ibadou Rahmane parce que j’ai la barbe et que mes deux femmes sont voilées. Cette question induit à une stigmatisation d’une catégorie de Sénégalais », s’est-il indigné.
Depuis lors, Sonko a subi de nombreuses attaques de responsables politiques. Fatou Thiam, ancien député de Benno Bokk Yakar l’a même qualifié d’« islamiste ». Elle sera suivie d’autres responsables politiques. Ahmed Khalifa Niass, un leader politique et chef religieux de la famille des Niassènes affirme qu’Ousmane Sonko est un « salafiste », appartenant au groupe « Salman Al Ouda et Al Karni ». « Il y a lieu de savoir que l’idéologie de Sonko est la même qui a sévi dans la zone de Mopti et au nord du Mali et au Burkina Faso », a-t-il soutenu.
Thomas Diatta, juriste et enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar soutient que « quand la religion est au cœur du débat politique, ça devient inquiétant pour toute personne sensée.
Pour Maitre Kabou, le président est effectivement allé trop loin dans la stigmatisation, l’instrumentalisation politicienne de la religion et dans la fracturation de la société.
« Quelle honte! Un Président de la République qui ergote et divague sur des sujets sensibles qu’il ne maîtrise pas et, plus grave encore, sans se soucier des répercussions désastreuses sur l’image de son pays. Ce pays a comme menu principal le mensonge et la calomnie à volonté. »
Ibrahima Mbengue, sociologue
L’analyse du discours spécifique du président Macky Sall sur l’islam depuis son accession à la magistrature suprême et ses déclarations sur l’islam laisse perplexe.
Ce discours inquiétant a commencé dès l’éclatement de la crise malienne, au début de son magistère, et surtout aux lendemains de la destruction des mausolées de Tombouctou. Un véritable débat idéologique s’était posé sur la différenciation entre confréries et autres expressions islamiques.
La participation active à la marche à Paris, le 11 janvier 2015, en hommage aux victimes de Charles Hebdo est l’expression de son parti pris idéologique et surtout d’une politisation d’un terrorisme islamiste qui pourtant n’a jamais existé au Sénégal. Néanmoins Macky en fait fermement son cheval de bataille.
‘’Le Sénégal, par ma voix, réaffirme sa détermination sans failles »
Macky Sall a martelé ‘’l’engagement du Sénégal dans la lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme sous toutes ses formes ».
C’est comme si le soufisme, comme modèle religieux le plus courant au Sénégal, s’était senti menacé. Il faudra remarquer dès lors l’instrumentalisation politique que fit Macky de ces évènements pour au moins deux raisons : justifier l’engagement, à côté de la France des forces sénégalaises dans la lutte contre le terrorisme et trouver un argument plus intelligible aux mesures liberticides qu’il prenait.
Les marabouts sénégalais qu’ils essayent de rallier politiquement, vont jouer, tout au moins dans son discours, le rôle d’avant-garde de cette «guerre contre le terrorisme». Ils vont aussi jouer des rôles politiques en contrepartie des bonus à leur obédience et une lutte féroce à l’islam «étranger». «On a assez de confréries», «le Sénégal n’a pas besoin d’un islam importé !» (Le nouveau Président dixit).
Le président Macky Sall, donnait une légitimité exclusive de l’islam aux marabouts, au point que les sorties étaient de plus en plus stigmatisantes, et une traque ouverte de toute personne «suspecte» !
En 2015, les autorités sénégalaises ont lancé une vaste opération de prévention du terrorisme religieux, en s’attaquant, pour la première fois, au milieu sensible des imams et prédicateurs, considérés jusqu’ici comme intouchable, avec le soutien actif de la presse sénégalaise.
C’est dans ce cadre que l’un des ténors du mouvement Ibadou Rahmane Ahmad Lô s’exprimera dans une longue interview après s’être senti sujet à une plus étroite surveillance et à des allusions, dans les médias, l’accusant indirectement d’être le potentiel instigateur d’une# idéologie qui pourrait un jour se rapprocher du djihadisme.
Alioune Badara Ndao, imam influent d’une mosquée de Kaolack, à l’ouest du Sénégal, a été incarcéré le 27 octobre 2015 pour apologie du terrorisme.
Le frères de Imam Alioune Ndao d’affirmer : » Le président Macky Sall doit laisser tomber cette politique visant à emprisonner des personnes innocentes qui n’ont rien à voir avec le terrorisme. Je pense aussi que les priorités sont ailleurs telles l’insécurité galopante dans nos rues surtout avec le phénomène de vol de nos enfants… Imam Alioune Ndao n’a rien fait. Il est accusé de façon arbitraire et injuste ! «
En prélude à l’élection de 2019, alors que Sonko était un candidat montant, des accusations sur son obédience religieuse fait surface.
Lors de la présentation à Dakar de son livre-programme, « Solutions – pour un Sénégal nouveau », le 16 septembre, le candidat Ousmane Sonko a été interpellé par Cheikh Yerim Seck, sur ses convictions religieuses. Sonko a dénoncé sa stigmatisation religieuse. « Je suis le seul homme politique sénégalais à qui on pose des questions sur sa foi, si je fais partie du mouvement Ibadou Rahmane parce que j’ai la barbe et que mes deux femmes sont voilées. Cette question induit à une stigmatisation d’une catégorie de Sénégalais », s’est-il indigné.
Depuis lors, Sonko a subi de nombreuses attaques de responsables politiques. Fatou Thiam, ancien député de Benno Bokk Yakar l’a même qualifié d’« islamiste ». Elle sera suivie d’autres responsables politiques. Ahmed Khalifa Niass, un leader politique et chef religieux de la famille des Niassènes affirme qu’Ousmane Sonko est un « salafiste », appartenant au groupe « Salman Al Ouda et Al Karni ». « Il y a lieu de savoir que l’idéologie de Sonko est la même qui a sévi dans la zone de Mopti et au nord du Mali et au Burkina Faso », a-t-il soutenu.
Thomas Diatta, juriste et enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar soutient que « quand la religion est au cœur du débat politique, ça devient inquiétant pour toute personne sensée.
Pour Maitre Kabou, le président est effectivement allé trop loin dans la stigmatisation, l’instrumentalisation politicienne de la religion et dans la fracturation de la société.
« Quelle honte! Un Président de la République qui ergote et divague sur des sujets sensibles qu’il ne maîtrise pas et, plus grave encore, sans se soucier des répercussions désastreuses sur l’image de son pays. Ce pays a comme menu principal le mensonge et la calomnie à volonté. »
Ibrahima Mbengue, sociologue