Décidé à avoir un second mandat à la tête de l’État du Sénégal, le président Macky Sall a quasiment renié toutes les convictions qu’il avait vendues à ses concitoyens qui l’ont élu en 2012. De la transhumance à ses relations avec la classe maraboutique, en passant par la durée de son mandat, le chef de l’État sénégalais fait le grand reniement et intrigue plus d’un.
Au cours d’une conférence de presse tenue dans un hôtel dakarois entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012, Macky Sall, alors candidat de l’opposition, est interpellé sur le statut des marabouts sénégalais qui semblent bénéficier de privilèges inaccessibles aux autres citoyens. Et sa réponse a été sans appel : «Les marabouts sont des citoyens comme tous les autres et ils seront traités comme tel si je suis élu», avait assuré le chef de l’Alliance pour la république (APR). Quelques mois après son accession au pouvoir, Macky Sall pose un acte qui confirme ses propos.
C’est, en effet, sous son règne que le puissant marabout Cheikh Béthio Thioune est arrêté et envoyé en prison parce qu’accusé d’être impliqué dans l’assassinat de deux de ses talibés (disciple). Pour beaucoup de Sénégalais, cette arrestation sonne alors comme la fin de l’impunité dont jouissaient certains marabouts. Mieux, le Cheikh a passé plusieurs mois à la prison de Thiès avant de bénéficier d’une liberté provisoire pour raisons médicales.
Seulement, aujourd’hui, Macky Sall semble avoir complètement renié ses convictions d’hier, notamment son combat contre l’impunité. Il faut rappeler qu’en accordant la liberté provisoire à Cheikh Béthio Thioune, le juge lui avait aussi interdit tout rassemblement public. Pourtant, c’est exactement ce qu’a fait le Cheikh mouride ce vendredi à Mermoz, un quartier de Dakar où Béthio Thioune a organisé un rassemblement gigantesque auquel le président Macky Sall s’est fait représenter par une délégation gouvernementale comprenant, entre autres, les ministres Abdoulaye Diouf Sarr, Moustapha Diop, Mactar Bâ, les députés Moustapha Cissé Lô, Abdou Mbow, le secrétaire d’Etat Youssou Touré…
En posant un tel acte, Macky Sall et son pouvoir espèrent compter sur le soutien de Béthio Thioune et ses talibés pour une réélection en 2017 (ou 2019 ?). Mais il donne, en même temps, un sacré coup de nez à la justice sénégalaise. Les magistrats sénégalais auront certainement du mal à renvoyer Cheikh Béthio Thioune en prison, alors que l’affaire dans laquelle il est cité n’est toujours pas vidée. Et ce n’est pas le seul domaine où Macky Sall s’est renié.
Invité sur une chaîne de télévision privée sénégalaise, le candidat Macky Sall dénonce la transhumance qui, selon lui, manque d’éthique. Une position qu’il semble avoir abandonnée, préférant promouvoir la transhumance et compter sur ses nouveaux souteneurs pour être réélu. La preuve : au cours d’un entretien avec la presse sénégalaise, cette semaine dans la ville de Kaffrine , au centre du pays, Macky Sall défend les transhumants qui quittent l’opposition pour rejoindre son parti, l’Alliance pour la république (APR).
Mais ce reniement risque de lui coûter cher, puisqu’il est dénoncé par de nombreuses personnalités politiques de la société civile, mais aussi de ses alliés et de son propre camp. La société civile, notamment le mouvement Y’en a marre, attend encore le président de la République sur la réduction de son mandat. Un engagement qu’il avait pris avant son élection, mais qu’il semble avoir du mal à tenir aujourd’hui.
Abdoulaye DIOP (Times24.info)
Au cours d’une conférence de presse tenue dans un hôtel dakarois entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012, Macky Sall, alors candidat de l’opposition, est interpellé sur le statut des marabouts sénégalais qui semblent bénéficier de privilèges inaccessibles aux autres citoyens. Et sa réponse a été sans appel : «Les marabouts sont des citoyens comme tous les autres et ils seront traités comme tel si je suis élu», avait assuré le chef de l’Alliance pour la république (APR). Quelques mois après son accession au pouvoir, Macky Sall pose un acte qui confirme ses propos.
C’est, en effet, sous son règne que le puissant marabout Cheikh Béthio Thioune est arrêté et envoyé en prison parce qu’accusé d’être impliqué dans l’assassinat de deux de ses talibés (disciple). Pour beaucoup de Sénégalais, cette arrestation sonne alors comme la fin de l’impunité dont jouissaient certains marabouts. Mieux, le Cheikh a passé plusieurs mois à la prison de Thiès avant de bénéficier d’une liberté provisoire pour raisons médicales.
Seulement, aujourd’hui, Macky Sall semble avoir complètement renié ses convictions d’hier, notamment son combat contre l’impunité. Il faut rappeler qu’en accordant la liberté provisoire à Cheikh Béthio Thioune, le juge lui avait aussi interdit tout rassemblement public. Pourtant, c’est exactement ce qu’a fait le Cheikh mouride ce vendredi à Mermoz, un quartier de Dakar où Béthio Thioune a organisé un rassemblement gigantesque auquel le président Macky Sall s’est fait représenter par une délégation gouvernementale comprenant, entre autres, les ministres Abdoulaye Diouf Sarr, Moustapha Diop, Mactar Bâ, les députés Moustapha Cissé Lô, Abdou Mbow, le secrétaire d’Etat Youssou Touré…
En posant un tel acte, Macky Sall et son pouvoir espèrent compter sur le soutien de Béthio Thioune et ses talibés pour une réélection en 2017 (ou 2019 ?). Mais il donne, en même temps, un sacré coup de nez à la justice sénégalaise. Les magistrats sénégalais auront certainement du mal à renvoyer Cheikh Béthio Thioune en prison, alors que l’affaire dans laquelle il est cité n’est toujours pas vidée. Et ce n’est pas le seul domaine où Macky Sall s’est renié.
Invité sur une chaîne de télévision privée sénégalaise, le candidat Macky Sall dénonce la transhumance qui, selon lui, manque d’éthique. Une position qu’il semble avoir abandonnée, préférant promouvoir la transhumance et compter sur ses nouveaux souteneurs pour être réélu. La preuve : au cours d’un entretien avec la presse sénégalaise, cette semaine dans la ville de Kaffrine , au centre du pays, Macky Sall défend les transhumants qui quittent l’opposition pour rejoindre son parti, l’Alliance pour la république (APR).
Mais ce reniement risque de lui coûter cher, puisqu’il est dénoncé par de nombreuses personnalités politiques de la société civile, mais aussi de ses alliés et de son propre camp. La société civile, notamment le mouvement Y’en a marre, attend encore le président de la République sur la réduction de son mandat. Un engagement qu’il avait pris avant son élection, mais qu’il semble avoir du mal à tenir aujourd’hui.
Abdoulaye DIOP (Times24.info)