Hissène Habré a été presque porté jusqu’à sa chaise pour assister aux plaidoiries. Le président du tribunal a vérifié la présence de toutes les parties et a ensuite demandé aux avocats des victimes d’engager cette phase clé de ce procès.
L’avocat sénégalais, Me Yaré Fall, a été le premier à se présenter. A la barre, il charge l’ancien président tchadien : « Cet accusé a mis entre parenthèses les institutions de la République du Tchad lorsqu’il est arrivé au pouvoir. Il a créé ses propres appareils qu’il dirigeait de main de maître. »
« C’est lui qui libérait, c’est lui qui faisait exécuter, assène Me Fall. Un chef d’Etat qui créait des prisons jusque dans la cour de sa maison, il peut aujourd’hui vous dire qu’il n’était pas au courant ? Qui ose aujourd’hui dire que pendant cette période, il y avait une autre autorité que celle de l’accusé au Tchad ? »
Une autre avocate tchadienne représentant les parties civiles enchaîne et s’adresse directement au président de la Cour, M. Kam, pour qu’il prenne ses responsabilités : « Doit-on continuer à dire que cet homme n’a rien fait ? »
« Monsieur le président, dit-elle, c’est grave. Je dirais donc que vous avez la lourde responsabilité de rendre justice à tout ce monde qui vous regarde. Parce que, M. le président, chaque famille au Tchad a perdu au moins l’un des leurs. »
Après ces premières déclarations assez générales, les avocats sont entrés dans le vif du sujet. Et les actes d’accusation, crime contre l’humanité, crime de guerre et actes de torture sont plaidés de façon distincte. Maître Michel s’est ainsi concentré sur les tortures. Il a longuement listé les différentes formes : électricité, technique de l’arbatatcha lorsque le corps est serré avec des bâtons, les brûlures, l’intoxication notamment en utilisant les gaz d’échappement d’une voiture, les bastonnades.
« Monsieur le président, vous pensez que tout ce qui se fait c’est par un coup de hasard ? Non ! C’est qu’il y a un concepteur, il y a un supérieur hiérarchique qui encourage cela. Il y a des éléments suffisants qui laissent croire que monsieur Hissène Habré est coupable de crimes, de tortures, en sa qualité de responsable hiérarchique », a conclu l’avocat.
Le débat est posé, toute la difficulté de ce procès sera de prouver ou non l’implication directe Hissène Habré dans ses exactions. Le prévenu, caché derrière ses lunettes de soleil et son turban blanc, est en tout cas resté toute la matinée de marbre.
L’avocat sénégalais, Me Yaré Fall, a été le premier à se présenter. A la barre, il charge l’ancien président tchadien : « Cet accusé a mis entre parenthèses les institutions de la République du Tchad lorsqu’il est arrivé au pouvoir. Il a créé ses propres appareils qu’il dirigeait de main de maître. »
« C’est lui qui libérait, c’est lui qui faisait exécuter, assène Me Fall. Un chef d’Etat qui créait des prisons jusque dans la cour de sa maison, il peut aujourd’hui vous dire qu’il n’était pas au courant ? Qui ose aujourd’hui dire que pendant cette période, il y avait une autre autorité que celle de l’accusé au Tchad ? »
Une autre avocate tchadienne représentant les parties civiles enchaîne et s’adresse directement au président de la Cour, M. Kam, pour qu’il prenne ses responsabilités : « Doit-on continuer à dire que cet homme n’a rien fait ? »
« Monsieur le président, dit-elle, c’est grave. Je dirais donc que vous avez la lourde responsabilité de rendre justice à tout ce monde qui vous regarde. Parce que, M. le président, chaque famille au Tchad a perdu au moins l’un des leurs. »
Après ces premières déclarations assez générales, les avocats sont entrés dans le vif du sujet. Et les actes d’accusation, crime contre l’humanité, crime de guerre et actes de torture sont plaidés de façon distincte. Maître Michel s’est ainsi concentré sur les tortures. Il a longuement listé les différentes formes : électricité, technique de l’arbatatcha lorsque le corps est serré avec des bâtons, les brûlures, l’intoxication notamment en utilisant les gaz d’échappement d’une voiture, les bastonnades.
« Monsieur le président, vous pensez que tout ce qui se fait c’est par un coup de hasard ? Non ! C’est qu’il y a un concepteur, il y a un supérieur hiérarchique qui encourage cela. Il y a des éléments suffisants qui laissent croire que monsieur Hissène Habré est coupable de crimes, de tortures, en sa qualité de responsable hiérarchique », a conclu l’avocat.
Le débat est posé, toute la difficulté de ce procès sera de prouver ou non l’implication directe Hissène Habré dans ses exactions. Le prévenu, caché derrière ses lunettes de soleil et son turban blanc, est en tout cas resté toute la matinée de marbre.