Caporal-chef dans l’armée tchadienne, Marabi Toudjibedje a été affecté à la Dds de N’Djamena en 1984, comme agent pénitentiaire, puis, Directeur adjoint de la prison. Un poste qu’il va quitter le 9 janvier 1985 pour se retrouver derrière les barreaux. Son seul crime, assure-t-il c’est d’avoir donné à manger aux détenus qui mourraient de faim. ‘’Ce jour là, dit-il alors que je servais du pain et de la viande aux prisonniers, je suis tombé nez à nez sur le Directeur de la DDS, Saleh Younouss qui faisait le contrôle de cellules . Il m’a dit, on amène les gens ici pour mourir, toi, tu les donnes à manger. Je lui ai dit que même s’ils vont mourir, ce n’est pas une raison de ne pas les donner à manger. Il a ordonné mon arrestation sur le champ". Après 1 an et 6 mois de détention, il a été relaxé. Une page sombre de son histoire qu’il n’est pas prêt à oublier. Devant la barre, Marabi Toudjibedje révèle toujours avoir vu "les prisonniers les pieds attachés en haut et la tête suspendue en bas. Ils sont fouettés à tour de rôle par les agents de la Dds, pour les extorquer des aveux".
Interpellé par le Parquet général, sur le taux de mortalité dans cette prison de la DDS, le témoin assure que "chaque jour, quatre à cinq personnes meurent. Les cadavres sont ramassés puis transportés à bord d’un Toyata bâchée pour y être enterrés dans une fosse commune".
Marabi Toudjibedje a révélé que l’ancien président Hisein Habré se rendait deux fois dans le mois à la Direction de la documentation et de la sécurité en compagnie du Directeur des lieux, Salleh Younouss, auprès de qui les "tortionnaire"s recevaient l’ordre.
Le second témoin Outman Moussa, pour sa part, accuse, Habré d’en être le seul et unique responsable de tous les exactions commis sur les prisonniers. "Je confirme qu’Habré donnait des ordres. Il est aux commandes de l’appareil de l’Etat, il est responsable de tout (...) Mon grand-frère de même père et mère a été arrêté et exécuté" lance-t-il, en réponse à un des avocats de la défense, qui l’interpellait sur la responsabilité de Habré.
Receveur des Postes à Abéché, ville tchadienne frontalière du Soudan, Moussa a été arrêté lors de la répression des Hadjaraïs. Sur les constances de son arrestation, il dit avoir été piégé par une fausse lettre. A l'en croire, c'est Hissein Farah, un jeune postier par ailleurs membre des renseignements, qui a glissée dans sa boite aux lettres un courrier anonyme, supposé provenir des rebelles basés au Soudan. Et dans la lettre, on lui remerciait pour sa contribution à hauteur de dix (10) millions de FCFA et on lui annonçait que les ennemis pris avaient été exécutés.
Contrairement à Marabi Toudjibedje, Outman Moussa n’a fait qu'une semaine en détention à la Dds d’Abéché et au camp des martyrs de Ndjaména. Et durant cette courte séjour carcérale, il affirme avoir vécu l'horreur. "On m'a mis dans une cellule avec trois hommes qui ont été tellement torturés qu'ils avaient la langue qui pendait. Je les ai vus de mes propres yeux, tabassés et torturés" raconte Outman Moussa, les yeux pleins de larmes.
Interpellé par le Parquet général, sur le taux de mortalité dans cette prison de la DDS, le témoin assure que "chaque jour, quatre à cinq personnes meurent. Les cadavres sont ramassés puis transportés à bord d’un Toyata bâchée pour y être enterrés dans une fosse commune".
Marabi Toudjibedje a révélé que l’ancien président Hisein Habré se rendait deux fois dans le mois à la Direction de la documentation et de la sécurité en compagnie du Directeur des lieux, Salleh Younouss, auprès de qui les "tortionnaire"s recevaient l’ordre.
Le second témoin Outman Moussa, pour sa part, accuse, Habré d’en être le seul et unique responsable de tous les exactions commis sur les prisonniers. "Je confirme qu’Habré donnait des ordres. Il est aux commandes de l’appareil de l’Etat, il est responsable de tout (...) Mon grand-frère de même père et mère a été arrêté et exécuté" lance-t-il, en réponse à un des avocats de la défense, qui l’interpellait sur la responsabilité de Habré.
Receveur des Postes à Abéché, ville tchadienne frontalière du Soudan, Moussa a été arrêté lors de la répression des Hadjaraïs. Sur les constances de son arrestation, il dit avoir été piégé par une fausse lettre. A l'en croire, c'est Hissein Farah, un jeune postier par ailleurs membre des renseignements, qui a glissée dans sa boite aux lettres un courrier anonyme, supposé provenir des rebelles basés au Soudan. Et dans la lettre, on lui remerciait pour sa contribution à hauteur de dix (10) millions de FCFA et on lui annonçait que les ennemis pris avaient été exécutés.
Contrairement à Marabi Toudjibedje, Outman Moussa n’a fait qu'une semaine en détention à la Dds d’Abéché et au camp des martyrs de Ndjaména. Et durant cette courte séjour carcérale, il affirme avoir vécu l'horreur. "On m'a mis dans une cellule avec trois hommes qui ont été tellement torturés qu'ils avaient la langue qui pendait. Je les ai vus de mes propres yeux, tabassés et torturés" raconte Outman Moussa, les yeux pleins de larmes.