Prévention et gestion des inondations au Sénégal : l’environnementaliste Abdou Sané dénoue l’écheveau

Rédigé par Dakarposte le Samedi 20 Juillet 2024 à 15:17 modifié le Samedi 20 Juillet 2024 15:20

« La prévention et la gestion des inondations au Sénégal ont longtemps reposé sur une approche conjoncturelle et un pilotage à vue », C’est l’avis de lu géographe environnementaliste Abdou Sané. Pour cause, a-t-il fait comprendre, les structures en charge des inondations naissent et disparaissent selon la conjoncture, sans évaluation rigoureuse à la fin de leur mission. D’où son souhait de voir avec le nouveau régime la mise en place de stratégies efficaces et durables pour prévenir et gérer les inondations, comme pour garantir une reddition des comptes à chaque étape du processus.


Le géographe environnementaliste Abdou Sané est formel : « La multitude de structures d’intervention dans le domaine de la lutte contre les inondations édifie sur l’absence d’une vision claire et durable ». À titre d’exemple, relève-t-il, plusieurs structures ont agi au nom des inondations sans fournir de bilan exhaustif. « Il y a eu l’Agence nationale de lutte contre les inondations et les bidonvilles (ANLIB), le plan Jaxaay et le Projet de construction de logements sociaux et de lutte contre les bidonvilles (PCLSLB), la Commission nationale de gestion prévisionnelle des inondations (CONAGPI), créée en 2001 et remplacée en 2007 par la Commission nationale de prévention, de supervision et de suivi de la lutte contre les inondations (CNPSSLI), placée sous l’autorité du Premier Ministre et sous la coordination du Ministère de l’Intérieur ». Dans la foulée, l’environnementaliste Abdou Sané de révéler que « Le Comité national de lutte contre les inondations (CNLI), créé en 2010 sous l’égide du Ministère de l’Habitat et de la Construction, puis rattaché au Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement en 2012, est devenu en 2013 le Comité National de Gestion des inondations (CNGI) entre autres ». Et aujourd’hui, c’est la Direction de la prévention et de la gestion des inondations, en collaboration avec d’autres secteurs, qui est chargée de protéger les populations des désagréments liés aux inondations. Cependant, selon l’environnementaliste Abdou Sané, « cette multiplicité des structures dans ce domaine révèle l’absence d’une vision claire et durable ».

Et d’arguer : « Un arrêté ministériel n°5618 du 6 août 2012 a mis en place un Comité de gestion du projet « Fonds Spécial de Gestion des Inondations », à l’époque composé de Déthie Ndiaye, Directeur de l’Administration Générale et de l’Équipement du Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Président et gestionnaire du compte de dépôt , de Mamadou Alpha Sidibé, Secrétaire Exécutif du Comité National de lutte contre les Inondations et rapporteur du Comité de gestion et de Babacar Guèye, Conseiller technique au Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, membre ». Ledit comité est chargé, note-t-il de gérer l’utilisation des fonds mis à disposition du projet « Fonds Spécial de Gestion des Inondations » et ouvert dans les écritures du Trésorier Général. Malgré ces dispositions, les inondations persistent et la question de la transparence dans la gestion des ressources dédiées aux différents mécanismes de prévention et de gestion reste entière ».

Poussant sa réflexion, le géographe environnementaliste fera remarquer qu’un espoir de rupture avec cette approche inefficace est né avec l’avènement du nouveau régime. Et de noter que « Lors d’un récent conseil interministériel, le gouvernement a exprimé une volonté politique forte de s’attaquer aux causes structurelles des inondations en adoptant des solutions durables et en assurant une gestion transparente des ressources ». D’ailleurs, insiste-t-il, « La déclaration du Premier ministre Ousmane Sonko à Saint-Louis illustre cette nouvelle orientation prometteuse ».

Selon enfin le géographe environnementaliste, « La communauté espère que cette approche rigoureuse et transparente permettra enfin de mettre en place des stratégies efficaces et durables pour prévenir et gérer les inondations, et de garantir une reddition des comptes à chaque étape du processus ».























Sud Quotidien

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