«Une très grande déception», m’écrit par Sms un de ses proches, parmi les plus proches. «Il a encore raté une grosse chance d’entrer dans l’histoire», commente désespérément notre interlocuteur, qui s’attendait tout sauf à «cette rétractation», rajoute-t-il, exaspéré par cette valse hésitation. Et pourtant, «pour cette fois, nous étions à 90% sûrs qu’il s’était décidé à descendre dans l’arène». En effet, argue-t-il, «toutes les conditions étaient réunies pour lancer la campagne», se désole t-il.
Tout fraîchement rentré du dernier pèlerinage aux Lieux saints de l’Islam, El Hadji Mamadou Lamine Loum avait quasiment obtenu tous les visas. Ceux de membres influents des Assises nationales, l’appui de près d’une vingtaine de partis et mouvements, le soutien politique et logistique de la Ld Debout, prête à utiliser son réseau national pour lui collecter les signatures nécessaires au parrainage, des familles religieuses, des chefs d’entreprises, des communicateurs de toutes souches. Et qui plus est, un éventuel soutien de Khalifa Sall qu’il devait, s’il ne l’a déjà fait, rencontré en prison. Une autorisation officielle lui ayant été déjà délivrée... Par-dessus tout, le coefficient personnel du vrai-faux candidat pouvait lui ouvrir bien des perspectives intéressantes.
Autre atout, et non des moindres: «Sa stature internationale, tirée de ses fonctions anciennes et actuelles, aurait pu lui servir de sérieuse caution, pour des soutiens, notamment au Mali, en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Niger, au Fmi, à la Banque mondiale», se lamente notre interlocuteur. «Et, il aurait eu tout l’appui de l’administration, des militants socialistes et même du Remwi», confie un ancien cadre supérieur. D’ailleurs, il aurait récemment rencontré Idrissa Seck, venu s’imprégner des conclusions des Assises et de l’expérience du cadre de haut niveau. Le leader de Rewmi ignorait tout des intentions prêtées à Loum.
LES PARENTS BIOLOGIQUES CRAINDRAIENT DES ATTAQUES VIOLENTES CONTRE LEUR ICÔNE, JUSQU’ICI ÉPARGNÉE PAR LA CASCADE D’HUMILIATIONS QUE SUBISSENT LES HOMMES POLITIQUES...
«Lui seul pouvait tenir la dragée haute au Président Macky Sall», lâche, mortifié un proche. «Personne ne comprend pourquoi il a tourné casaque après avoir suscité tant d’espoirs dans nos rangs, et certainement chez les Sénégalais en manque de figure emblématique pour croiser le fer avec l’actuel Président», renchérit-il, le moral aux talons. «C’est le candidat idéal, expérimenté, sans casseroles connues, rangé, discret, compétent, éloquent, persuasif et libre», affiche avec redondance voulue, un de mes informateurs bien introduits. Certes, récemment, au cours de la très référencée émission Grand Jury, animée alors par le désormais ex-Dg de Gfm, M. I. Kane, le dernier Pm d’Abdou Diouf exprimait clairement son rejet de toute velléité à entrer en lice dans la course pour le Palais… Mais les nombreuses et fortes pressions, venues de toutes parts, n’avaient réussi à infléchir sa position. Et ce, en dépit des sévères critiques faites au Pse et à la mise en œuvre des conclusions des Assises nationales, accréditées et signées, «sans réserve», par le Président Sall, selon lui.
En apparence, ce serait au cours d’une rencontre à caractère familial, à l’occasion de l’anniversaire d’une grande figure politique que des personnalités de haut niveau auraient cherché à persuader Mamadou Lamine Loum de prendre son destin en main. L’ancien Pm aurait rappelé ses engagements publics à la radio et sa volonté de rester à l’écart de péripéties politiques actuelles. Devant l’insistance de ses co-invités, il aurait accepté de revoir sa position avec une forte probabilité de donner corps à leur amicale pression. Le groupe Fippu en fut informé. Et aussitôt, toute une kyrielle de réseaux est activée. À l’intérieur du mouvement, des remous s’expriment, certains jubilent, d’autres sont circonspects. Les candidats les plus en vue, Boubacar Camara et le professeur Sylla, se posent des questions sur le sérieux de ce retournement de situation.
Au sein de Fippu, les défections voient le jour. Le tonitruant Ousmane Sonko, après quelques apparitions, retrouvent ses pénates et se met en orbite, voyant que le choix du porte-drapeau ne sera fixé sur sa personne. Il prend ses distances. Idem pour Cheikh Bamba Dièye, offusqué par l’attitude jugée suspecte et déloyale d’un responsable influent du groupe qu’il accuse d’être en collusion avec un richissime candidat indépendant, qu’il chercherait, selon lui, à imposer au groupe. Le suspecté se dresse contre cette accusation «infondée» et ralentit ses activités dans le groupe, non sans avoir remis au groupe un apport financier non négligeable du bailleur. De son côté Madièye Mbodji de Baatu Askan wi (ex AJ) peine à convaincre ses partisans de mettre dans le starting box, un autre candidat que lui. La Ld debout pose le débat en son sein et attend d’en savoir plus, pour activer sa force de frappe, supposée ou réelle. Il en est ainsi de Cheikh Tidiane Dièye, ex compagnon de Mame Adama Guèye, en dissidence, lui aussi en congé du groupe.
C’est au moment où le groupe Fippu s’apprêtait à démêler cet écheveau que le rétropédalage de Loum tombe, prenant à contrepied adversaires et partisans. En somme, tout le monde ! Du coup, Boubacar Camara qui avait retiré le dossier de parrainage au nom du groupe, se remet en selle. Les autres rongent leurs freins en attendant que le groupe désigne enfin son champion.
En attendant, les commentaires sur la rétractation vont bon train. Les spéculations essaiment et enflent. L’une des raisons avancées par Loum serait l’opposition de sa famille (frères, sœurs, cousins et enfants). Les parents biologiques craindraient des attaques violentes contre leur icône, jusqu’ici épargnée par la cascade d’humiliation que subissent les hommes politiques... Pour d’autres, ce serait une personnalité marquante du Ps qui aurait dissuadé Loum, craignant que cette candidature la mette dans une posture difficile, compte tenu de ses relations avec le pouvoir. Aucune de ses hypothèses n’est accréditée par le principal intéressé, qui s’est emmuré dans un mutisme lourd. Une seule certitude ! Voilà au moins un candidat sérieux dont on ne dira pas qu’il a été écarté par des moyens "illicites"….
Par Momar Seyni Ndiaye (paru dans le quotidien Tribune)
Tout fraîchement rentré du dernier pèlerinage aux Lieux saints de l’Islam, El Hadji Mamadou Lamine Loum avait quasiment obtenu tous les visas. Ceux de membres influents des Assises nationales, l’appui de près d’une vingtaine de partis et mouvements, le soutien politique et logistique de la Ld Debout, prête à utiliser son réseau national pour lui collecter les signatures nécessaires au parrainage, des familles religieuses, des chefs d’entreprises, des communicateurs de toutes souches. Et qui plus est, un éventuel soutien de Khalifa Sall qu’il devait, s’il ne l’a déjà fait, rencontré en prison. Une autorisation officielle lui ayant été déjà délivrée... Par-dessus tout, le coefficient personnel du vrai-faux candidat pouvait lui ouvrir bien des perspectives intéressantes.
Autre atout, et non des moindres: «Sa stature internationale, tirée de ses fonctions anciennes et actuelles, aurait pu lui servir de sérieuse caution, pour des soutiens, notamment au Mali, en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Niger, au Fmi, à la Banque mondiale», se lamente notre interlocuteur. «Et, il aurait eu tout l’appui de l’administration, des militants socialistes et même du Remwi», confie un ancien cadre supérieur. D’ailleurs, il aurait récemment rencontré Idrissa Seck, venu s’imprégner des conclusions des Assises et de l’expérience du cadre de haut niveau. Le leader de Rewmi ignorait tout des intentions prêtées à Loum.
LES PARENTS BIOLOGIQUES CRAINDRAIENT DES ATTAQUES VIOLENTES CONTRE LEUR ICÔNE, JUSQU’ICI ÉPARGNÉE PAR LA CASCADE D’HUMILIATIONS QUE SUBISSENT LES HOMMES POLITIQUES...
«Lui seul pouvait tenir la dragée haute au Président Macky Sall», lâche, mortifié un proche. «Personne ne comprend pourquoi il a tourné casaque après avoir suscité tant d’espoirs dans nos rangs, et certainement chez les Sénégalais en manque de figure emblématique pour croiser le fer avec l’actuel Président», renchérit-il, le moral aux talons. «C’est le candidat idéal, expérimenté, sans casseroles connues, rangé, discret, compétent, éloquent, persuasif et libre», affiche avec redondance voulue, un de mes informateurs bien introduits. Certes, récemment, au cours de la très référencée émission Grand Jury, animée alors par le désormais ex-Dg de Gfm, M. I. Kane, le dernier Pm d’Abdou Diouf exprimait clairement son rejet de toute velléité à entrer en lice dans la course pour le Palais… Mais les nombreuses et fortes pressions, venues de toutes parts, n’avaient réussi à infléchir sa position. Et ce, en dépit des sévères critiques faites au Pse et à la mise en œuvre des conclusions des Assises nationales, accréditées et signées, «sans réserve», par le Président Sall, selon lui.
En apparence, ce serait au cours d’une rencontre à caractère familial, à l’occasion de l’anniversaire d’une grande figure politique que des personnalités de haut niveau auraient cherché à persuader Mamadou Lamine Loum de prendre son destin en main. L’ancien Pm aurait rappelé ses engagements publics à la radio et sa volonté de rester à l’écart de péripéties politiques actuelles. Devant l’insistance de ses co-invités, il aurait accepté de revoir sa position avec une forte probabilité de donner corps à leur amicale pression. Le groupe Fippu en fut informé. Et aussitôt, toute une kyrielle de réseaux est activée. À l’intérieur du mouvement, des remous s’expriment, certains jubilent, d’autres sont circonspects. Les candidats les plus en vue, Boubacar Camara et le professeur Sylla, se posent des questions sur le sérieux de ce retournement de situation.
Au sein de Fippu, les défections voient le jour. Le tonitruant Ousmane Sonko, après quelques apparitions, retrouvent ses pénates et se met en orbite, voyant que le choix du porte-drapeau ne sera fixé sur sa personne. Il prend ses distances. Idem pour Cheikh Bamba Dièye, offusqué par l’attitude jugée suspecte et déloyale d’un responsable influent du groupe qu’il accuse d’être en collusion avec un richissime candidat indépendant, qu’il chercherait, selon lui, à imposer au groupe. Le suspecté se dresse contre cette accusation «infondée» et ralentit ses activités dans le groupe, non sans avoir remis au groupe un apport financier non négligeable du bailleur. De son côté Madièye Mbodji de Baatu Askan wi (ex AJ) peine à convaincre ses partisans de mettre dans le starting box, un autre candidat que lui. La Ld debout pose le débat en son sein et attend d’en savoir plus, pour activer sa force de frappe, supposée ou réelle. Il en est ainsi de Cheikh Tidiane Dièye, ex compagnon de Mame Adama Guèye, en dissidence, lui aussi en congé du groupe.
C’est au moment où le groupe Fippu s’apprêtait à démêler cet écheveau que le rétropédalage de Loum tombe, prenant à contrepied adversaires et partisans. En somme, tout le monde ! Du coup, Boubacar Camara qui avait retiré le dossier de parrainage au nom du groupe, se remet en selle. Les autres rongent leurs freins en attendant que le groupe désigne enfin son champion.
En attendant, les commentaires sur la rétractation vont bon train. Les spéculations essaiment et enflent. L’une des raisons avancées par Loum serait l’opposition de sa famille (frères, sœurs, cousins et enfants). Les parents biologiques craindraient des attaques violentes contre leur icône, jusqu’ici épargnée par la cascade d’humiliation que subissent les hommes politiques... Pour d’autres, ce serait une personnalité marquante du Ps qui aurait dissuadé Loum, craignant que cette candidature la mette dans une posture difficile, compte tenu de ses relations avec le pouvoir. Aucune de ses hypothèses n’est accréditée par le principal intéressé, qui s’est emmuré dans un mutisme lourd. Une seule certitude ! Voilà au moins un candidat sérieux dont on ne dira pas qu’il a été écarté par des moyens "illicites"….
Par Momar Seyni Ndiaye (paru dans le quotidien Tribune)