L’élection du 24 février 2019 est assurément une mascarade électorale. Elle est planifiée de longue date par Macky SALL qui, pour obtenir sa réélection, a modifié la constitution, la loi électorale, condamné, emprisonné et exilé des leaders politiques qui pouvaient valablement lui faire face et le battre dans une élection digne de ce nom. Le parrainage que Macky SALL a introduit dans le processus électoral apparait maintenant aux yeux de tous comme une opération machiavélique pour choisir les candidats qu’il pourrait accepter dans une élection qu’il a déjà gagnée. J‘avais, dès mon retour à Dakar, demandé aux sénégalais de s’opposer à la tenue de cette élection. J’ai parcouru le pays et partout les sénégalais, mobilisés comme jamais, m’ont montré leur affection et leur détermination à combattre Macky SALL. J’ai fait la concession, à la suite de la demande pressante de chefs religieux et de chefs d’états voisins, d’opposer une résistance, somme toute ferme mais pacifique, à ce qui apparait comme une élection truquée dès le départ. Mais personne ne doit douter que lorsque tous les sénégalais comprendront que cette élection mascarade n’est qu’une énorme farce de mauvais goût de Macky SALL pour organiser sa réélection, le peuple souverain se dressera pour organiser une véritable élection présidentielle. Je rappelle que depuis deux ans déjà, le PDS et ses alliés avaient exprimé dans un livre blanc portant sur le bilan des élections législatives de juillet 2017, en décidant de ne plus participer « …à l’avenir à aucune élection ou consultation (…) organisée et supervisée par un gouvernement de Macky SALL ; à tout le moins, (ils s’opposeront) par tous les moyens à toute tentative de Macky SALL d’organiser sur le territoire national une semblable mascarade ». Cet engagement du PDS et ses alliés a été repris par toute l’opposition regroupée au sein du Front de Résistance Nationale et du C25 qui s’est engagée non seulement à s’opposer à tout scrutin organisée par un ministre de l’intérieur partisan, mais aussi à mettre en place dans tous les quartiers et villages des comités de résistance populaire chargés de défendre la démocratie et la liberté du citoyen de choisir ses représentants à l’issue de scrutins transparents. Le PDS n’a pas changé d’options et reste fidèle à une position qu’il s’est évertué à expliquer et faire partager par le plus grand nombre. Aujourd’hui, personne ne doute qu’un scrutin organisé par le gouvernement de Macky SALL, qui s’est évertué à en exclure 22 des 27 candidats sélectionnés, manque totalement de sérieux tant les manquements et violations des droits et libertés sont manifestes. Notre candidat, Karim WADE librement choisi à l’issue d’un congrès a été empêché par Macky SALL de se présenter au scrutin de ce dimanche 24 février alors qu’il a gagné toutes ses procédures à l’international. Nous attendons avec confiance et sérénité le délibéré de la Cour de Justice de la CEDEAO. Le PDS n’a pas changé d’option et il ne saurait accorder quelque crédit à un scrutin organisé dans ces conditions et ne se rendra pas complice d’un viol du suffrage des citoyens dont le « président » qui en sera issu n’aura assurément aucune légitimité et ne pourra jamais être reconnu. Il lance un appel solennel pour arrêter un processus qui ne peut que mener le Sénégal vers le chaos. Il est encore temps d’entreprendre de larges consultations pour réinstaurer la nécessaire confiance préalable à l’organisation d’une élection ouverte, juste, transparente et incontestable susceptible de permettre aux citoyens d’exprimer librement leurs choix. Dans ces conditions, il va de soi que je ne voterai pas le 24 février 2019 et je demande aux militantes et militants de notre parti, aux sympathisants, de ne pas participer à ce simulacre d’élection. Je peux comprendre tous ceux qui parmi nous pensent qu’ils pourront défaire Macky SALL en soutenant un des candidats de l’opposition (Idrissa SECK, Ousmane SONKO ou Issa SALL), même si ce n’est pas la position du parti. Nous nous retrouverons après l’élection pour en faire le bilan et mieux armer notre parti. Avec le parti, je demande au candidat du PDS, Karim WADE librement choisi à l’issue d’un congrès de continuer le combat, avec les militants, les sympathisants et les mouvements de soutien pour le report du scrutin de dimanche prochain et qu’il soit rétabli dans ses droits pour participer à l’élection présidentielle et se faire élire si les citoyens lui accordent leur confiance. Fait à Dakar le 21 février 2019 Maitre Abdoulaye WADE Ancien Président de la République Secrétaire Général National
Présidentielle 2019 / Me Abdoulaye Wade ne soutient aucun candidat et déclare : « je ne voterai pas le 24 février 2019 et je demande aux militantes et militants de notre parti, aux sympathisants, de ne pas participer à ce simulacre d’élection ».
Mamadou Ndiaye
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