L’alternance en Gambie est enfin effective. Un despote part. Un démocrate s’installe. Mais au-delà de l’euphorie et de la satisfaction de tous, ce démocrate, Adama Barrow, doit prouver à son peuple et au reste du monde qu’il a les hautes aptitudes et les grandes capacités d’un homme d’Etat qui sait mettre son pays sur une orbite, meilleure que celle qui a été défaite. Etant un néophyte de la gouvernance, il aura, donc, besoin d’une équipe alerte, d’un gouvernement ingénieux et d’un esprit d’avant-garde pour relever les mille défis qui l’attendent.
De très grands défis à relever
Le premier défi est l’organisation immédiate du retour des milliers de Gambiens qui se sont réfugiés au Sénégal, fuyant une intervention militaire qui n’a, heureusement, pas eu lieu. Le HCR révèle près de 50.000 Gambiens en terre sénégalaise. Organiser leur retour relève de la responsabilité et de l’humanitaire qui imposent le minimum d’assistance à des innocents et de protection de la dignité humaine, garanties par le droit humanitaire international. Adama Barrow doit, dans les plus brefs délais, y parvenir.
Le deuxième défi est la réconciliation nationale et l’instauration d’un Etat de droit, avec des Institutions intégralement démocratiques, quitte à humaniser et démocratiser par Référendum la Loi fondamentale de Gambie sous Jammeh. Cette Loi fondamentale doit avoir une physionomie en phase avec le climat actuel de la civilisation démocratique. Barrow doit prouver qu’il a une haute conscience que les peuples du 21ème siècle ne sont pas une multitude amorphe et une masse inerte à soumettre et à exploiter. Chaque personne a, aujourd’hui, le droit de se former une opinion sur la chose publique et de la faire valoir en harmonie avec le bien commun.
La Gambie doit donc impérativement changer et revenir aux Gambiens. Ce qui caractérise tous les peuples du monde, est le partage de valeurs qui sont sources de communion nationale. Avec la Gambie sous Barrow, cette communion nationale est à inscrire dans le cadre d’une autonomie démocratique indéniable à la liberté conquise des citoyens.
Le troisième défi de Barrow est une émergence économique pour ce petit pays. La géopolitique lui impose une politique de promotion humaine. Et son rayon d’action doit aussi s’étendre au-delà des frontières en intégrant la Gambie dans le système économique international. Y parviendra-t.-il ? C’est une énigme, surtout devant mille autres défis à relever.
Homme d’affaires plus qu’homme d’Etat
Adama Barrow n’est pas encore homme d’Etat. Il est un néophyte de la Gouvernance publique. Il est passé de l’informel à Promoteur immobilier en étant entre temps Gardien de sécurité puis Garde du corps. Mais avec finesse, il a créé et imposé son agence immobilière, le Majum Real State.
Une lecture de son parcours politique depuis 1996 et de sa traversée commerciale fait découvrir un homme qui suit plus ses instincts que ce que la logique lui impose. Il prend lui-même ses décisions et se tourne rarement vers les autres pour écouter leurs suggestions, explique un journaliste gambien qui le suit depuis longtemps.
Mais il est un homme rusé qui ne se laisse pas embobiner. C’est d’ailleurs cette ruse qui l’a amené à la Présidence de la République de Gambie. Son instinct l’a fait démissionner de son poste au parti UDP pour se présenter à des Primaires et être désigné candidat unique d’une coalition de sept partis, devenant le principal challenger de Jammeh. Le calcul rusé a porté ses fruits.
Il va diriger un Etat. Certes, il parle très bien, mais il ne communique pas beaucoup parce qu’il pèse chaque mot et agit avec modération. Il ne fait pas vite confiance, étant quelqu’un dont les passages d’un métier à un autre, d’un service à un autre et d’un parti à une coalition, illustrent un homme assez instable dans les idées, qui préfère plus travailler seul qu’en équipe.
Toutefois, Adama Barrow est un tacticien. La nomination d’Ouseinu Darbo au poste de Vice-président est illustrative d’un esprit qui reconnait le proche ou le collaborateur avec qui avancer. Seulement, il n’a jamais dirigé un Ministère, ni une Institution. Il s’est révolté contre la désinvolture despotique d’un aliéné et a fini par le terrasser par les urnes.
Ce qui est ignoré est qu’il est mystérieux. Personne ne sait quelles sont ses intentions devant certaines situations. Il est placide. Mais il dégage une force hypnotique qui l’amène à atteindre ses objectifs. Selon un vieux Socé gambien vivant à Dakar, « il y a quelque chose de mystérieux dans le combat politique qui a opposé Barrow et Jammeh. On est en Afrique », assène-t-il
Fantasme ? Supputation ? Illusion ? C’est à voir. Mais terrasser un homme aussi énigmatique et ténébreux que Yahya Jammeh, n’est pas une tasse de café à siroter. Adama Barrow y est parvenu et beaucoup indique en lui un stratège secret, ésotérique et sibyllin, prêt à tout pour atteindre ce qu’il vise. Il est aujourd’hui le Président de la République de Gambie. Il est un apprenti débutant à qui souhaiter un mandat de bâtisseur et à tenir aussi à l’œil.
Le Piroguier
De très grands défis à relever
Le premier défi est l’organisation immédiate du retour des milliers de Gambiens qui se sont réfugiés au Sénégal, fuyant une intervention militaire qui n’a, heureusement, pas eu lieu. Le HCR révèle près de 50.000 Gambiens en terre sénégalaise. Organiser leur retour relève de la responsabilité et de l’humanitaire qui imposent le minimum d’assistance à des innocents et de protection de la dignité humaine, garanties par le droit humanitaire international. Adama Barrow doit, dans les plus brefs délais, y parvenir.
Le deuxième défi est la réconciliation nationale et l’instauration d’un Etat de droit, avec des Institutions intégralement démocratiques, quitte à humaniser et démocratiser par Référendum la Loi fondamentale de Gambie sous Jammeh. Cette Loi fondamentale doit avoir une physionomie en phase avec le climat actuel de la civilisation démocratique. Barrow doit prouver qu’il a une haute conscience que les peuples du 21ème siècle ne sont pas une multitude amorphe et une masse inerte à soumettre et à exploiter. Chaque personne a, aujourd’hui, le droit de se former une opinion sur la chose publique et de la faire valoir en harmonie avec le bien commun.
La Gambie doit donc impérativement changer et revenir aux Gambiens. Ce qui caractérise tous les peuples du monde, est le partage de valeurs qui sont sources de communion nationale. Avec la Gambie sous Barrow, cette communion nationale est à inscrire dans le cadre d’une autonomie démocratique indéniable à la liberté conquise des citoyens.
Le troisième défi de Barrow est une émergence économique pour ce petit pays. La géopolitique lui impose une politique de promotion humaine. Et son rayon d’action doit aussi s’étendre au-delà des frontières en intégrant la Gambie dans le système économique international. Y parviendra-t.-il ? C’est une énigme, surtout devant mille autres défis à relever.
Homme d’affaires plus qu’homme d’Etat
Adama Barrow n’est pas encore homme d’Etat. Il est un néophyte de la Gouvernance publique. Il est passé de l’informel à Promoteur immobilier en étant entre temps Gardien de sécurité puis Garde du corps. Mais avec finesse, il a créé et imposé son agence immobilière, le Majum Real State.
Une lecture de son parcours politique depuis 1996 et de sa traversée commerciale fait découvrir un homme qui suit plus ses instincts que ce que la logique lui impose. Il prend lui-même ses décisions et se tourne rarement vers les autres pour écouter leurs suggestions, explique un journaliste gambien qui le suit depuis longtemps.
Mais il est un homme rusé qui ne se laisse pas embobiner. C’est d’ailleurs cette ruse qui l’a amené à la Présidence de la République de Gambie. Son instinct l’a fait démissionner de son poste au parti UDP pour se présenter à des Primaires et être désigné candidat unique d’une coalition de sept partis, devenant le principal challenger de Jammeh. Le calcul rusé a porté ses fruits.
Il va diriger un Etat. Certes, il parle très bien, mais il ne communique pas beaucoup parce qu’il pèse chaque mot et agit avec modération. Il ne fait pas vite confiance, étant quelqu’un dont les passages d’un métier à un autre, d’un service à un autre et d’un parti à une coalition, illustrent un homme assez instable dans les idées, qui préfère plus travailler seul qu’en équipe.
Toutefois, Adama Barrow est un tacticien. La nomination d’Ouseinu Darbo au poste de Vice-président est illustrative d’un esprit qui reconnait le proche ou le collaborateur avec qui avancer. Seulement, il n’a jamais dirigé un Ministère, ni une Institution. Il s’est révolté contre la désinvolture despotique d’un aliéné et a fini par le terrasser par les urnes.
Ce qui est ignoré est qu’il est mystérieux. Personne ne sait quelles sont ses intentions devant certaines situations. Il est placide. Mais il dégage une force hypnotique qui l’amène à atteindre ses objectifs. Selon un vieux Socé gambien vivant à Dakar, « il y a quelque chose de mystérieux dans le combat politique qui a opposé Barrow et Jammeh. On est en Afrique », assène-t-il
Fantasme ? Supputation ? Illusion ? C’est à voir. Mais terrasser un homme aussi énigmatique et ténébreux que Yahya Jammeh, n’est pas une tasse de café à siroter. Adama Barrow y est parvenu et beaucoup indique en lui un stratège secret, ésotérique et sibyllin, prêt à tout pour atteindre ce qu’il vise. Il est aujourd’hui le Président de la République de Gambie. Il est un apprenti débutant à qui souhaiter un mandat de bâtisseur et à tenir aussi à l’œil.
Le Piroguier