Pourquoi certains hauts magistrats à la retraite restent-ils encore en poste ?

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 18 Janvier 2017 à 13:17 modifié le Mercredi 18 Janvier 2017 16:01

C’est la grogne au sein de la Magistrature. Depuis un certain temps des nominations sont attendues à des postes prestigieux, les candidats se bousculent au portillon mais, le président de la République qui doit signer les décrets pour le remplacement de ceux qui sont en droit de prétendre à une retraite méritée tarde encore à le faire. Du coup, il se susurre auprès de certains observateurs que le locataire du Palais de la République fait exprès de se «hâter lentement» car il n’est pas sûr que les prétendants puissent être aussi  "dociles" que ceux qu’ils pourraient remplacer.
Il en est ainsi du poste de Premier président du Conseil constitutionnel dont l’actuel occupant, Pape Ousmane Sakho a atteint l’âge limite depuis… six mois. Le président de la République le sait mais, jusqu’à présent il feint de l’ignorer ou, à tout le moins il n’est guère pressé de le faire remplacer. Pour quelles raisons ? Mystère et boule de gomme. Dans le cercle aujourd’hui très large de la magistrature, il ne manque guère de personnalités au profil adapté à ce poste, ils font même légion ceux qui sont en droit de postuler à ce poste prestigieux. C’est le même cas de figure à Saint-Louis où le Premier président de la Cour d’appel, Cheikh Ndiaye est toujours en poste alors qu’il devait céder le poste et aspirer à une retraite paisible depuis plusieurs mois.
Il nous revient de sources au fait de ce qui se trame dans la magistrature que le décret de Cheikh Ndiaye aurait été déjà signé par celui qui tient les manettes du pouvoir Exécutif sous nos cieux. « Mais, les gens se posent la question de savoir pourquoi la chancellerie refuse de lui notifier la mesure. Il y’a quelque chose qui ne tourne pas rond » fait savoir un auxilaire de justice avec lequel nous avons taillé une bavette.

 Pourquoi le président de la République se montre-t-il si peu empressé de les faire remplacer par les décrets attendus ? Ce ne sont pas seulement les observateurs qui se posent cette question car l’attitude présidentielle intrigue même au sein de la Magistrature. Aussi l’on se demande pourquoi la proposition de Moustapha Niasse de choisir deux membres de la Magistrature ou de la société civile devant siéger au Conseil constitutionnel tarde encore à se concrétiser. Il y a manifestement anguille sous roche.
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