Mais pourquoi la Guinée Equatoriale ? Cette destination n'est pourtant pas celle qui avait été la plus évoquée au cours des négociations.
Selon plusieurs sources proches des négociateurs, la Mauritanie était sur les rangs pour accueillir Yahya Jammeh. Mais c'est la proposition marocaine qui était le plus sérieusement envisagée jusqu'à vendredi. Le Maroc, qui multiplie les offensives diplomatiques au moment où il souhaite réintégrer l'Union Africaine, aurait notamment eu la préférence de l'épouse guinéo-marocaine de Yahya Jammeh.
Ce n'est que vendredi, au cours des ultimes négociations, que le président Obiang aurait offert l'asile à l'ex-chef d'Etat gambien, une offre qui aurait eu le double avantage de rassurer Yahya Jammeh face à d'éventuelles poursuites judiciaires, et de rassurer aussi l'équipe d'Adama Barrow et la Cédéao : " Il fallait mieux qu'il soit le plus éloigné géographiquement possible de Banjul", s'accordent nos interlocuteurs.
Toujours selon ces sources, l'option du Nigeria, proposée mi-janvier par le Parlement, aurait été écartée par Jammeh lui-même, d'une part parce que le Nigeria a été un des premiers pays à mobiliser ses troupes pour une intervention et d'autre part car Yahya Jammeh aurait craint d'être éventuellement rattrapé par la justice. En effet, du temps du président Obasanjo, Abuja avait offert l'asile au Libérien Charles Taylor, avant finalement de le livrer au Tribunal spécial pour la Sierra Léone.
De plus, le Nigeria est membre de la Cour pénale internationale, tout comme la Guinée. Conakry n'était, comme annoncé par dakarposte, qu'une étape.
En un mot comme en mille, Jammeh a choisi la Guinée Equatoriale, qui, faut-il, le rappeler, n'est pas membre de la CPI. En clair, l'autocrate ee Kanilaï évite des poursuites judiciaires.
L'on garde, en tout cas, en mémoire qu'au cours d'une conférence de presse le Pr Téodoro Obiang Nguéma a exhorté depuis Malabo le retrait de tous les Etats africains de la Cour pénale internationale (CPI) invoquant "le traitement discriminatoire que cette organisation réserve au continent".
" LAfrique doit sortir de la CPI, tous les Etats africains membres de cette Cour, doivent voir avec l'Union africaine comment en sortir" avait indiqué devant un parterre de journalistes le président de Guinée équatoriale ajoutant :" Je le crie haut et fort que les Etats africains membres se retirent de la Cour pénale internationale (CPI) qui ne juge que les Africains "
Pour rappel, la Gambie (sous Jammeh ) a tourné le dos à la Cour pénale internationale (CPI), après l’Afrique du Sud et le Burundi, la Guinée Equatoriale... Et, c'est le ministre de gambien de l’Information de l'époque, qui avait fait une déclaration. C'était le 25 octobre 2016 pour annoncer la décision de son pays.
" A partir de ce jour, mardi 25 octobre, nous ne sommes plus membres de la CPI et avons entamé le processus prescrit par le statut fondateur pour nous en retirer" , avait déclaré Sheriff Bojang. Le ministre Jammeh accusait la juridiction internationale de "persécution envers les Africains, en particulier leurs dirigeants".
La question que d'aucuns se posent est de savoir si Jammeh, qui aurait fui avec la bagatelle de 11 millions de dollars, va échapper à des poursuites de la CPI?
Le tempsn meilleur juge, nous édifiera bien...