Le fils de Cheikh Anta Diop, Massamba, parlant au nom de sa famille dit sa satisfaction pour deux raisons fort émouvantes : « cette œuvre est d’abord fidèle sur le plan de la représentation. Ensuite, elle emplit nos cœurs d’émotion parce que c’est ce chemin où trône cette belle œuvre que Cheikh Anta Diop empruntait tous les jours pour se rendre au laboratoire ». C’est donc dans ce lieu rempli d’histoire et de symboles que l’artiste-peintre portugais, Alexandro Farto, plus connu sous le nom de Vhils, célèbre le « pharaon noir ».
Le ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye, y voit une belle manière de lutter, par la créativité à laquelle il nous invitait, contre l’oubli d’une œuvre et d’un homme. Cela est d’autant plus estimable, selon lui, que c’est un « prodige portugais », fils d’une Europe jadis opposée à sa pensée qui immortalise Cheikh Anta Diop, ennemi déclaré d’une certaine pensée occidentale.
Mbagnick Ndiaye a salué les efforts personnels de l’ambassadeur du Portugal à Dakar, Paulo Jorge Nacimento, dans l’aboutissement d’un projet culturel qui donne plus de dynamisme aux relations entre les deux pays.
Dynamisme des relations culturelles
Il a invité la direction de l’Ifan à donner plus d’éclat aux lieux qui accueillent cette œuvre magistrale. Celui qui en est le directeur, Hamady Bocoum, s’est, dans ce sens, réjoui des actions importantes du ministre de la Culture. Souhaite-t-il juste que des actions soient entreprises pour enlever les obstacles visuels afin de mettre davantage en lumière « la précision de l’artiste et cette façade qui porte le visage serein d’un grand homme ».
L’ambassadeur du Portugal à Dakar, Paulo Jorge Nacimento, s’est dit heureux de voir une collaboration entre deux pays qui aboutit à la venue au Sénégal d’un artiste de cette dimension et de célébrer une personnalité sénégalaise de premier plan. « La culture rapproche les peuples. La dynamique des rapports culturels aujourd’hui de ses agents est beaucoup plus intense que ce que l’on imagine. La globalisation se fait aussi dans la culture », souligne-t-il, non sans indiquer les nombreux échanges entre le Portugal et le Sénégal. Il a notamment cité les collaborations dans les domaines du cinéma et de l’éducation avec plus de 46.000 apprenants de la langue portugaise au Sénégal.
La venue de Vhils au Sénégal est également une occasion pour les artistes sénégalais de nouer des partenariats et d’échanger sur des techniques. Sous ce rapport, l’artiste portugais est attendu au Sénégal au mois d’avril de l’année 2017 dans le cadre du « Festigraff », selon le graffeur sénégalais Docta. Celui-ci veut, avec lui, explorer d’autres pistes pour inviter des artistes de divers horizons guidés par une créativité poétique au service de la quête de sens et de référence pour une humanité moins fiévreuse.
Alassane Aliou MBAYE
A. A. MBAYE
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Auteur: lesoleil - SenewebNews-RP