Entre défections et défaites, entre suppositions autour de sa candidature et superstitions sur fond de paranoïa sécuritaire qui se crée des obstacles réels ou imaginaires, il urge de poser le débat afférent au poids électoral de Malick Gackou. L’homme n’a été élu qu’une seule fois, c’était en 2009, grâce au quota de l’Afp dans Benno Siggil Senegaal. Il peine à remporter la moindre élection à Guédiawaye depuis lors. Est-il un sérieux prétendant au fauteuil présidentiel en dehors de la bulle médiatique qui le soulève vers la renommée ?
En déclarant que Idrissa Seck peut être le candidat de substitution de Manko en cas d’empêchement de Khalifa Sall, Bamba Fall a dressé l’ex-maire de Thiès contre les partisans de Malick Gackou qui ont vite fait de présenter celui-ci comme « l’homme du recours » face à Macky Sall en 2019. Si le but recherché était d’amener l’opinion à poser les contours d’une dualité entre Idy et l’ancien ministre du Commerce, on peut dire que la manœuvre a porté ses fruits. Gackou, qui était aphone depuis sa défaite aux dernières législatives, reprend l’initiative pour mieux se repositionner en direction de la prochaine présidentielle.
Toutefois, quelles sont les chances du leader du Grand parti ? Une question légitime : Gackou a subi deux revers à Guédiawaye successivement au référendum de 2016 et aux législatives de 2017 face à Aliou Sall pourtant cible, à juste raison, d’un vrai lynchage médiatique devant l’impossibilité où est l’enfant de Fatick de justifier d’une légitimité historique loin des bergs du Sine. En outre, de nombreux responsables locaux du Gp, sensibles au chant des sirènes, ont été débauchés par le frère du président de la République. Cette saignée dépasse le cadre de la banlieue, car même au plan national, des personnalités de la trempe de Mamadou Goumbala ont quitté le navire au milieu du gué.
Avant la naissance de son parti, Gackou, qui n’avait pas osé se présenter aux locales de 2014, n’a été élu qu’une seule fois. C’était en 2009 grâce au quota de l’Alliance des forces de progrès dans Benno Siggil Senegaal et dans un contexte de fin de règne du Pds. Suprême paradoxe : la ville de Guédiawaye était dirigée par un maire socialiste après ces locales. L’Afp avait hérité du Conseil régional et de la ville de Pikine. Sous ce rapport, nous devons à la vérité de rappeler que les résultats de la présidentielle de 2012 indiquent que l’Apr était plus forte que le parti progressiste à Guédiawaye. A l’issue du premier tour de cette élection-là, Macky Sall avait obtenu 25 560 voix loin devant Moustapha Niasse qui s’était retrouvé avec 15 758 voix. Si Malick Gackou est devenu patron, en théorie, de Benno Bokk Yakaar, au lendemain de cette élection, il doit une fière chandelle à sa dignité de ministre.
De plus, même le score de Niasse de 13,20 % obtenu en 2012 est à reconsidérer. Pour les plus jeunes : le score de l’actuel président de l’Assemblée nationale avait chuté de 17 % à 5,93 % entre 2000 et 2007. Cette remontée du candidat de l’Alliance des forces de progrès s’explique par l’éclatement du Benno originel sur les décombres du projet avorté de candidature unique. On se rappelle que l’écrasante majorité des leaders de Benno Siggil Senegaal avaient renforcé le camp de l’Afp, qui, de facto, avait conservé les symboles de cette coalition, poussant le patron des socialistes à se contenter de Benno Ak Tanor.
En définitive, Malick Gackou n’a pas encore prouvé une quelconque représentativité électorale à l’aune de ses ambitions présidentielles. Cependant, la politique des raccourcis, dont il s’est rendu maître depuis qu’il a fondé un courant de centre-gauche dans le Parti socialiste en 1997, est aussi une bonne rampe de lancement.
En déclarant que Idrissa Seck peut être le candidat de substitution de Manko en cas d’empêchement de Khalifa Sall, Bamba Fall a dressé l’ex-maire de Thiès contre les partisans de Malick Gackou qui ont vite fait de présenter celui-ci comme « l’homme du recours » face à Macky Sall en 2019. Si le but recherché était d’amener l’opinion à poser les contours d’une dualité entre Idy et l’ancien ministre du Commerce, on peut dire que la manœuvre a porté ses fruits. Gackou, qui était aphone depuis sa défaite aux dernières législatives, reprend l’initiative pour mieux se repositionner en direction de la prochaine présidentielle.
Toutefois, quelles sont les chances du leader du Grand parti ? Une question légitime : Gackou a subi deux revers à Guédiawaye successivement au référendum de 2016 et aux législatives de 2017 face à Aliou Sall pourtant cible, à juste raison, d’un vrai lynchage médiatique devant l’impossibilité où est l’enfant de Fatick de justifier d’une légitimité historique loin des bergs du Sine. En outre, de nombreux responsables locaux du Gp, sensibles au chant des sirènes, ont été débauchés par le frère du président de la République. Cette saignée dépasse le cadre de la banlieue, car même au plan national, des personnalités de la trempe de Mamadou Goumbala ont quitté le navire au milieu du gué.
Avant la naissance de son parti, Gackou, qui n’avait pas osé se présenter aux locales de 2014, n’a été élu qu’une seule fois. C’était en 2009 grâce au quota de l’Alliance des forces de progrès dans Benno Siggil Senegaal et dans un contexte de fin de règne du Pds. Suprême paradoxe : la ville de Guédiawaye était dirigée par un maire socialiste après ces locales. L’Afp avait hérité du Conseil régional et de la ville de Pikine. Sous ce rapport, nous devons à la vérité de rappeler que les résultats de la présidentielle de 2012 indiquent que l’Apr était plus forte que le parti progressiste à Guédiawaye. A l’issue du premier tour de cette élection-là, Macky Sall avait obtenu 25 560 voix loin devant Moustapha Niasse qui s’était retrouvé avec 15 758 voix. Si Malick Gackou est devenu patron, en théorie, de Benno Bokk Yakaar, au lendemain de cette élection, il doit une fière chandelle à sa dignité de ministre.
De plus, même le score de Niasse de 13,20 % obtenu en 2012 est à reconsidérer. Pour les plus jeunes : le score de l’actuel président de l’Assemblée nationale avait chuté de 17 % à 5,93 % entre 2000 et 2007. Cette remontée du candidat de l’Alliance des forces de progrès s’explique par l’éclatement du Benno originel sur les décombres du projet avorté de candidature unique. On se rappelle que l’écrasante majorité des leaders de Benno Siggil Senegaal avaient renforcé le camp de l’Afp, qui, de facto, avait conservé les symboles de cette coalition, poussant le patron des socialistes à se contenter de Benno Ak Tanor.
En définitive, Malick Gackou n’a pas encore prouvé une quelconque représentativité électorale à l’aune de ses ambitions présidentielles. Cependant, la politique des raccourcis, dont il s’est rendu maître depuis qu’il a fondé un courant de centre-gauche dans le Parti socialiste en 1997, est aussi une bonne rampe de lancement.