Les Nations unies ont mis en garde contre une « catastrophe humanitaire » au Yémen, où les livraisons de fuel et d’aide humanitaire sont rendues très difficiles par les raids aériens, qui ne cessent pas depuis le début des hostilités, le 26 mars. Aux risques liés à ces raids s’ajoute la lenteur de l’acheminement des vivres, liée au contrôle strict de tous les cargos qui arrivent au Yémen en raison de l’embargo sur les armes auquel le pays est soumis.
Samedi, Johannes van der Klaauw, coordinateur humanitaire de l’ONU pour le Yémen, a ainsi déclaré que « les services encore en fonction dans le pays en termes de santé, d’eau et de nourriture sont en train de disparaître parce que le pétrole n’yentre plus ».
Selon les hôpitaux locaux, la guerre a déjà fait plus de 1 200 morts et 5 000 blessés dans le pays. L’ONU évalue à 300 000 le nombre de personnes qui ont été déplacées à cause du conflit et considère qu’il affecte un tiers de la population (7,5 millions de personnes).
Ces conséquences pour les civils attisent les critiques à l’égard de l’Arabie saoudite, à la tête de la coalition antirebelle. Riyad se défend en expliquant ses réticences par sa crainte de voir les houthistes tenter d’« exploiter les pauses dans les bombardements dans ces zones pour empêcher l’acheminement de l’aide » a précisé M. Al-Jubeir. Il a prévenu que la coalition riposterait par des « raids à tout mouvement suspect » de cette nature.