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Pape Diokhané, Boubacar Bangoura et Ngouda Cissé risquent 10 ans

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 13 Octobre 2016 à 20:35 modifié le Jeudi 13 Octobre 2016 - 20:37

Pape Diokhané, Boubacar Bangoura et Ngouda Cissé risquent 10 ans
Le parquet a requis mardi 10 ans de prison ferme contre les prisonniers Pape Diokhané, Boubacar Bangoura et Ngouda Cissé accusés d’avoir tué leur codétenu Cheikh Maleyni Sané, en décembre 2013, à la Maison d’arrêt de Rebeuss où il était en détention préventive.

 

Jugé par le tribunal des flagrants délits de Dakar pour offre et cession de drogue, en décembre 2013, Cheikh Maleyni Sané était dans l’attente du délibéré de son procès. Mais avant que l’affaire ne soit vidée, il a trouvé la mort, dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 décembre 2013, à la cellule 9 de la Maison d’arrêt de Rebeuss. Dès les premières heures de l’enquête, deux gardes pénitentiaires et trois prisonniers ont été suspectés. Mais, au bout l’instruction, les matons ont bénéficié d’un non-lieu, alors que les détenus Pape Diokhané, Boubacar Bangoura et Ngouda Cissé ont été renvoyés en jugement. Le premier prévenu était en détention pour vol aggravé dont il a été acquitté. Le second, inculpé pour vol aggravé et viol, est dans l’attente de son procès. Le troisième, Ngouda Cissé, a été condamné, en juillet dernier, aux travaux forcés à perpétuité pour vol aggravé, viol suivi de meurtre.

Le parquet voulait qu’ils comparaissent devant la Chambre criminelle mais le juge d’instruction les a renvoyés en audience correctionnelle pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. En effet, l’enquête révèle que le trio a battu à mort Maleyni Sané, mais les prévenus contestent en pointant un doigt accusateur sur les gardes.

Entendu le premier, Pape Diokhané, qui était le chef de chambre, soutient qu’aux environs de 2 heures du matin, Maleyni est tombé de son couchage et a commencé à donner des coups de poing aux autres détenus. A l’en croire, deux gardes sont venus le chercher, avant de le ramener 15 à 20 minutes plus tard, en le rouant de coups. Toujours, selon ses dires, le même scénario s’est reproduit et Maleyni s’est calmé définitivement à son retour. Ses coprévenus ont abondé dans le même sens, en laissant entendre qu’ils n’ont pas levé la main sur la victime décédée, selon eux, à l’infirmerie. ‘’C’est le garde qui l’a battu avec un fil électrique’’, assure Bangoura. Ngouda Cissé affirme lui qu’il dormait profondément et donc il n’a rien entendu.

Les prévenus enfoncés par les témoignages et le certificat médical

Sauf que, d’après le témoin Yatma Ndiaye, au petit matin, son ami Maleyni était allongé près de la porte de la salle, les mains ligotées avec un filet destiné au lavage et la bouche bâillonnée avec un morceau de tissu. Après plusieurs tergiversations dues à la peur et surtout, après avoir été menacé par le juge d’être traduit pour faux témoignage, le témoin a finalement consenti à confirmer ses déclarations faites à l’instruction, à savoir que Pape Diokhané et ses lieutenants ont battu le défunt. ‘’Maleyni tapait à la porte en disant qu’il voulait appeler sa famille pour leur faire part de l’argent qu’il avait gardé.

Diokhané est venu le raisonner et j’ai voulu intervenir mais il (Diokhané) m’a insulté, alors je suis retourné à ma place. Diokhané et ses ‘’encadreurs’’ ont commencé à le battre. A mon réveil, j’ai entendu les gens dire que Ngouda Cissé lui a marché sur le cou’’, raconte l’ex-détenu. Le témoin soutient également que Maleyni n’avait aucune blessure, comme allégué par les prévenus. Ces derniers ont déclaré que la victime avait des égratignures à la nuque et au visage à son arrivée en prison. ‘’Il n’avait aucune blessure, car les policiers ne nous avaient pas battu au moment de la garde-à-vue’’, ajoute le témoin dont les propos sont corroborés par le père et le frère du défunt.

Ce dernier a déclaré à l’instruction n’avoir constaté aucune blessure, lorsqu’il s’est rendu en prison. Conforté par ces témoignages et ceux de deux autres détenus et surtout par le certificat de genre de mort qui fait état de strangulation et de traces d’hématomes, Me Ousmane Thiam s’est indigné de l’attitude des prévenus. ‘’Quelles que puissent être les perturbations que Maleyni a commises, le sort qui lui a été réservé ne se fait même pas pour un animal’’, a fulminé l’avocat. Après avoir parcouru le certificat médical, il a ajouté que les prévenus ont ôté à son client la possibilité d’avoir une mort douce.

Sur sa lancée, il a demandé au tribunal de comprendre les variations du principal témoin qui, dit-il, craint pour sa vie. Pour la réparation, il a demandé au tribunal de réserver les intérêts de la victime. Le substitut Pape Ismaël Diallo a abondé dans le même sens, en soutenant que  ‘’la victime a souffert avant de rendre l’âme, au regard certificat médical’’. A son avis, les dénégations des prévenus ne sont corroborées par aucun élément et compte tenu de la gravité des faits, les prévenus méritent 10 ans ferme.

Mais, pour Me Iba Mar Diop, il n’y a aucune preuve contre ses clients. Il estime qu’ils doivent être relaxés à défaut, une application bienveillante de la loi. L’affaire sera vidée le 8 novembre prochain.

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