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Pacte social : Diomaye Faye recopie les erreurs de Macky Sall

Rédigé par Dakarposte le Jeudi 9 Janvier 2025 à 11:07 modifié le Jeudi 9 Janvier 2025 - 13:08

Pacte social : Diomaye Faye recopie les erreurs de Macky Sall
Le président de la République a invité le Gouvernement, hier en conseil des ministres, « à asseoir une stabilité sociale dans tous les secteurs en évaluant avec les parties prenantes les doléances syndicales et patronales ». Dans cette dynamique Bassirou Diomaye Faye, a indiqué à son équipe « la nécessité de la conclusion, avant la prochaine fête du travail, d’un nouveau pacte social avec les Centrales syndicales et les organisations d’employeurs ».

C’est à se demander si le chef de l’Etat a fait le bilan des pactes sociaux signés par le régime précédent avec les centrales syndicales. Le Président Faye est parti pour répéter les erreurs de Macky Sall en matière de dialogue social. En effet, durant ces deux mandats, le président Sall a signé des pactes sociaux avec les centrales syndicales. Certes, cela lui a permis de rendre amorphe lesdites organisations, mais ça n’a jamais apaisé le front social. Au contraire, il s’est retrouvé avec des grèves dans tous les secteurs.

L’absence de revendications portées par les centrales a fait naître une multitude de plateformes revendicatives venues des syndicats de base. Le cas des enseignants en est un exemple patent. Pendant deux ans, on a frôlé une année blanche avec des figures comme Mamadou Lamine Dianté. Ce dernier, devenu président du Haut conseil du dialogue social, est bien placé pour dire au gouvernement qu’il ne sert à rien de signer un pacte social, si ce n’est d’accorder des avantages indus à des retraités qui refusent de libérer la place. Les autorités peuvent aussi se référer à Dame Mbodji, leur autre allié.



En 2016 et 2022, les années scolaires ont été sauvées de justesse par des colmatages qui vont immanquablement poursuivre les élèves dans leur cursus. Las de cette perturbation interminable, le président Macky Sall a décidé d’accorder une augmentation substantielle de salaire aux enseignants. Et c’est ce qui a pacifié le secteur depuis lors. La même chose dans le secteur de la justice. Dans le sous-secteur de l’enseignement supérieur…

Pendant ce temps, la grève se multiplie dans le secteur de la santé (même si des efforts ont été faits) et surtout des collectivités territoriales. Les travailleurs des collectivités se montrent intraitables depuis des années. Il est aujourd’hui difficile de se procurer un papier d’état civil du fait d’une grève qui n’a que trop duré. Sur toutes ces questions, les centrales syndicales ont été invisibles. Ces leaders d’un autre âge n’ont jamais réussi à jouer les médiations encore moins à calmer le front.

Le seul bilan à leur actif reste une toute petite augmentation des salaires dans le privé avec le relèvement du Smig qui, de toute façon, ne correspond plus à rien comparé au niveau de vie actuel ; et quelque 5 200 F de plus sur l’indemnité de transport. Le tout fait à peine 75 000 F. A titre comparatif, les enseignants sont passés de 150 000 à plus de 300 000 d’augmentation net en fonction du grade, grâce au combat mené par le G7 (groupe des 7 syndicats les plus représentatifs à l’issue des élections syndicales). La satisfaction a été telle qu’à l’issue de cette affaire, l’ancien SG du Saemss, Saourou Sène a été nommé conseiller du président Macky Sall.

Au vu de tout ce qui précède, le régime actuel a intérêt à comprendre qu’il ne gagnera rien dans un pacte de stabilité sociale avec les centrales. Autant les travailleurs se sont affiliés à des syndicats de base, autant ils se désintéressent des centrales qui ne portent plus leurs préoccupations. Et c’est ce qui fait que la force syndicale s’est déplacée des centrales vers les syndicats de branche.

D’ailleurs beaucoup de syndicats ont pris l’option de n’intégrer aucune centrale, faute de s’y retrouver. La Csa ne dira pas le contraire, elle qui lors de son congrès en septembre dernier, a manifesté sa volonté « à insuffler une nouvelle dynamique pour remédier à l’essoufflement du mouvement syndical ». En vérité, dans leur fonctionnement actuel, les centrales sont des coquilles vides qu’un petit groupe manipule pour ses intérêts. L’absence d’alternance (Cnts, Unsas, Cnts/Fc et maintenant Csa), la guerre de succession après décès du SG (Unsas, Fgts/B) et les scissions en sont les preuves patentes.

Les socialistes comme le régime de Wade ont créé des centrales syndicales pour contrer d’autres qui ne voulaient pas s’aligner. Aujourd’hui, il ne sert à rien d’en créer une puisque la puissance syndicale a déserté, chassée par des intérêts personnels. De la même manière, il ne sert à rien de les subventionner sous prétexte d’un pacte social et à la fin se retrouver avec une multitude de mouvements venues de la base. Le président Diomaye a donc intérêt à revoir sa copie sur ce sujet.





























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