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Pachinko, la «drogue chinoise» qui fait des ravages à Dakar

Rédigé par Dakarposte le Samedi 16 Septembre 2017 à 23:26 modifié le Samedi 16 Septembre 2017 - 23:28

Pachinko, également appelé « la folie japonaise », a fini de mailler la capitale sénégalaise. On
parle là d’un jeu de hasard, qui allie flippeur et machine à sou, que les Chinois ont massivement implanté à Dakar. Il joint le ludique à l’argent et est trouvé dans tous les
quartiers dakarois.

Le phénomène a démarré en douce, depuis 2015. Le mode opératoire des opérateurs chinois est de démarcher les propriétaires de salle de jeux, qui complètent les décors des quartiers de Dakar, pour nouer partenariat avec eux. Les Chinois proposent à ces derniers d’installer la machine dans leur local, moyennant une somme mensuelle et une commission de 100 Fcfa sur chaque 500 Fcfa gagnés par le joueur. Une aubaine pour ces gérants, qui n’ont rien à perdre dans l’opération.

Trouvé à Hlm Grand-Yoff, ce gérant explique qu’en effet, c’est la proposition qui lui a été
faite il y a deux ans de cela. «Lorsque ces personnes sont venues me présenter leur projet, j’ai été un peu réticent. J’ai ensuite demandé conseil à mes clients. Ils m’ont dit qu’ils sont
preneurs et qu’ils en entendaient souvent parler». Aujourd’hui, les jeunes âgés de 15 ans et plus ne quittent pas la machine.

Un tour aux Parcelles assainies unité 4 a permis de faire le même constat. De loin, on aperçoit une salle équipée de babyfoot et de consoles de jeux. Dans un coin de la pièce, il y a un petit attroupement autour du fameux Pachinko. En s’approchant, ces jeunes aux regards rivés vers le moniteur du jeu répètent les mêmes gestes. Une pièce de 100 Fcfa est introduite dans une fente de l’appareil et on tapote vigoureusement des combinaisons sur le clavier. Après un petit moment de suspens, marqué par des sons et des lumières, la machine crache une foultitude de pièces de 100 Fcfa ou bien on n’obtient rien.

«Avec une pièce de cent, je me suis déjà fait 900 Fcfa en quelques instants», s’est réjoui un jeune âgé de 16 ans. Les gains de ce jeu vont de 300 Fcfa et peuvent monter jusqu’à 10 mille Fcfa ou plus. Tout dépend de la mise de départ, nous explique le propriétaire de la salle.

Quant aux propriétaires chinois, ils viennent récupérer leurs sous une fois par semaine. A
Camberène, un autre gérant de Pachinko nous dit que «ses collaborateurs passent tous les
dimanches matin, pour récolter l’argent contenu dans la machine. La machine en question est invulnérable. On ne peut pas l’ouvrir par la force. Mais eux (les Chinois) lorsqu’ils viennent, ils l’ouvrent discrètement et vont la vider dans leur voiture. Je ne me suis pas fait une idée de ce qu’ils gagnent, mais c’est d’importantes sommes. Parce qu’il est courant que des gens perdent mille Francs ou plus en quelques instants», dit-il prudent.

Nous avons parlé à un adepte de ce jeu. En classe de 4 ème secondaire, il indique y jouer
pour se faire un peu d’argent de poche. «Avec cet argent, je peux prendre un bon petit
déjeuner et grignoter des choses. Aussi, j’invite mes amis à jouer au babyfoot», explique-t- il avec un brin d’innocence.

Des scènes de violences sont souvent notées devant «la folie japonaise». Ce gérant explique que «ce jeu rend les nerfs tendus. On peut beaucoup y gagner, comme on peut tout y perdre. Il y a souvent des gens qui y laissent tout leur argent. Et là, pour un oui ou un non ils laissent éclater leur colère. Mais on comprend et ça passe».

À Hlm Grand-Yoff, «la fièvre» est tellement monté qu’une chanson populaire est
créée à l’honneur de la machine. Et il est clairement scandé, dans le refrain, que le Pachinko a le pouvoir de rendre dingue, d’un instant à l’autre…

Au Japon, le Pachinko caracole au rang des secteurs d’activités économiques les plus
importants du pays. Un japonais sur quatre y joue. Mais dans leur législation, il est interdit de monnayer sa mise avec de l’argent. Mais là aussi, ce sont des objets facilement vendables qui sont proposés comme récompense. Et il se trouve que ce jeu est une aubaine pour les Yakuzas, un groupe de criminels qui a pignon sur rue au pays du Soleil levant, chez les nippons.

 

 

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