PS : Senghor secoué, Diouf meurtri la trahison des héritiers

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 6 Janvier 2017 à 13:04 modifié le Vendredi 6 Janvier 2017 13:06

Au PS, depuis la perte du pouvoir en 2000, on assiste à l’épanouissement hideux des trahisons, à la marche triomphale des traîtres et à la honteuse éclosion des conspirations. Et les auteurs sont de tous les camps, de celui de Khalifa Sall comme celui d’Ousmane Tanor Dieng.

Les uns veulent demeurer dans le Macky et s’y assouvir. Ils veulent surtout jouir des privilèges, et du parti, et de l’internationale socialiste. Les autres veulent conquérir eux-mêmes le pouvoir. Ils refusent de s’assujettir à une coalition qui les annihilerait sous l’autorité d’une force présidentielle adverse qui indique la voie à suivre. C’est alors la guerre !

Et cette guerre est infâme, étant une lutte politicienne où des responsables socialistes qui sont avec Khalifa Sall piaffent sous tous les cieux face à des ruffians qui sont avec Ousmane Tanor Dieng, qui se singularisent par d’impertinentes insanités.

Des turpitudes devant lesquelles fléchirait un butor qui diabolise le SG national de son parti aux stupidités devant lesquelles flancherait un cynique SG  de parti qui fomente un châtiment judiciaire contre des camarades qui le combattent, le PS offre plus que jamais une image avilissante qui l’ensevelit.

C’est la fin de l’histoire !

Toute l’épopée historique du parti s’effondre des mains d’héritiers boulimiques que rien n’assouvit malgré une quarantaine d’années de gouvernance juteuse. La haine y a élu domicile.  Les idéaux sont trahis. La vision socialiste est mise dans l’abîme. On y donne le sceptre à la calomnie. La Maison du Parti, elle-même, autrefois mythique et ancien logis de militants convaincus et solidaires, même dans les antagonismes internes, ressemble à une vieille libellule au crâne saignant et ouvert comme un bois qui se fend.

Un coup d’Etat politicien y est fomenté. Il perce de la forge de la Tanorie avec des compères adoubés. Et chaque aigrefin de ces acolytes s’érige en  juge égaré qui retrousse lestement ses simarres. Entre cette Tanorie et ce Khalifat qui s’opposent, ne s’agitent que des routiers, des condottieri et des boucaniers qui s’invectivent en sabrant les règles des statuts du parti, en oblitérant le droit des militants et en colmatant même la loi de la République.

Les fondateurs comme Senghor et leurs substituts comme Diouf sont trahis par leurs héritiers, avec l’ancienne complicité de ceux qui constituent aujourd’hui le camp antinomique qui combattent Monsieur Tanor. En conséquence, avec les querelles de leadership menées sur fond de haine et d’antipathie, le PS subit la tragédie d’exister sans vivre. Il exhale l’épilogue politico-judiciaire d’une agonie qui a commencé avec Ousmane Tanor Dieng. Abdou Diouf, dans son intimité parisienne, est animé de regret. Sans le vouloir, il a tué le PS en 1996 et a le cœur meurtri avec ce spectacle.

Ce que Tanor ignore

La plus grande erreur de Ousmane Tanor Dieng, homme de pouvoir, est d’ignorer que le PS n’est une propriété privée ni de Nguéniène, ni de Louga, ni de Dakar, ni de Mermoz, ni de Médina encore moins de Dalifort. Le PS est le produit accumulé des combats anticoloniaux ;  il est la somme du labeur des générations qui se sont succédé de 1948 à nos jours ; il est un appareil historique autant qu’un résultat politique. Mais à cause de lui, ce PS ne fait plus partie du climat actuel de la civilisation. Des pratiques fourbes, antipathiques, féroces et abjectes sont devenues ses signes identitaires.

Et pourtant ! Un parti n’est crédible que si d’un côté, il s’identifie avec ses idéaux et de l’autre avec le peuple au nom de qui il prétend agir. Ce n’est plus le cas du PS. Ce parti n’a plus d’avenir. Abdou Diouf l’a mis dans le désastre en mettant à profit son pouvoir d’Etat d’alors pour imposer Ousmane Tanor Dieng que des ruffians dont Khalifa Sall lui-même applaudissaient pour qu’il gravît la sublime cime de la puissance politique nationale.

Aujourd’hui, après la calamité des vagues de défections et de démissions et la détresse électorale à chaque Présidentielle, ce n’est point apocryphe de constater que Ousmane Tanor Dieng n’est pas un grand homme politique.

Depuis 1996, l’idéal militant au PS est mutilé. Les libertés sont prises au piège l’une après l’autre. L’accès même à la Maison du Parti est interdit à des responsables socialistes élus. Les réunions statutaires ne se tiennent plus ou sont tenues exceptionnellement, à l’insu des Tanorophobes.

Le PS a l’apparence du néant. Ayant plus d’hommes de pouvoir que d’hommes politiques qui savent mener les grands combats, ceux qui y mènent une lutte contre la confiscation du parti et son détournement dérangent. Et parce qu’ils dérangent, ceux qui se sentent importunés se donnent alors l’occasion de profiter  des erreurs qu’ils commettent pour leur faire boire, jusqu’à la lie, toutes les agonies judiciaires de l’expiation !

Le Piroguier
Rewmi.com
Recommandé Pour Vous