Aujourd’hui au Sénégal, à travers des alliances stratégiques et circonstancielles, parfois trop fragiles et éphémères, le comportement narcissique de candidats aux élections on s’éloigne de la morale. Ils violent les droits des électeurs, sacrifient leurs aspirations profondes au changement et au bien -être et bafouent ainsi les principes et les valeurs de la République. Cette attitude de la plupart des candidats, des « analphabètes » politiques, s’apparente à un terrorisme politique : la démocratie devient frelatée et les droits fondamentaux confisqués.
A travers ces alliances électorales contre nature, des partis politiques qui se sont farouchement combattus dans un passé récent et qui ont de projets politiques différents, se retrouvent aujourd’hui sur des listes communes. Il n’y a aucune logique dans ces accords politiques qui se nouent et se dénoueront en fonction des intérêts des acteurs politiques. Pour eux la politique est comme un jeu d’intérêts personnels et la démocratie comme le monopole d’un pouvoir personnel.
Les candidats aux élections, pour l’intérêt supérieur de la Nation, doivent comprendre que l’exercice de la démocratie pluraliste nécessite l’assimilation de la morale politique qui concerne, entre autres, l’intégrité, l’honnêteté et la probité des politiciens.
La morale politique est un ensemble de règles de bonne conduite et de valeurs qui guident l’action politique.
Pour que les électeurs ne soient pas désorientés, chaque parti politique doit se forger lui-même des assises électorales au lieu de chercher des affinités hybrides et éphémères qui sont souvent contre-productives. Chaque candidat, une fois élu, doit respecter le contrat politique passé avec les électeurs.
En effet, qui mange à la table de Satan peut manger à la table de Dieu s’il se repent sincèrement, mais qui mange à la table de Dieu ne peut manger à la table de Satan qui est privé de tout esprit de miséricorde et ne croit pas à ses propres promesses, puisqu’il est père du mensonge. Si l’APR a peur de sa propre ombre, et a réservé à ses propres soldats-alliés un tel sort, le PS ne fait donc que courir après le vent, puisque ses choix politiques resteraient une stratégie politique planifiée.
Les récents quolibets des socialistes à l’adresse de l’APR démontrent tout « le bien » que lui voue le PS. L’APR qui s’offre volontairement en sacrifice au PS est, en définitive, otage de ses propres ambitions politiques. Toute démocratie n’est possible que lorsque le peuple est bien éduqué, bien formé à la chose politique. La démocratie directe qui a vu le jour à Athènes se transforma en une tyrannie, quand le peuple livra, à tort, à la mort, ses stratèges.
Le peuple sénégalais se doit donc d’avoir du discernement pour identifier ses véritables ennemis, en ne faisant pas de confusion entre ceux qui ont trahi par conviction comme Judas Iscariote otages de leur ventre, et ceux qui ont été des traitres par faiblesse, comme Pierre. Sénégalaises, sénégalais résistons pour la démocratie, pour le bonheur de tous, car le bonheur se conquiert, il ne s’offre pas.
Patrice SANE, militant APR