Dernièrement, le sous-secrétaire d’État adjoint américain, Colin Campbell, en visite à Dakar, a saisi l’occasion pour visiter certains chantiers du Compact d’électricité. Êtes-vous satisfait de l’exécution de ces projets ?
Effectivement, la visite officielle de 48 heures à Dakar du sous-secrétaire d’État adjoint des États-Unis d’Amérique, Colin Campbell, a constitué un moment important dans la mise en œuvre du Compact d’électricité du Sénégal. Naturellement, les discussions avec les autorités sénégalaises ont principalement porté sur le renforcement de la coopération bilatérale entre Washington et Dakar. Le sous-secrétaire d’État a manifesté une grande satisfaction quant à l’état d’avancement des projets de modernisation du réseau de transport d’électricité, de l’accroissement de l’accès à l’électricité dans les zones rurales et périurbaines, ainsi que du niveau de mise en œuvre des réformes institutionnelles entreprises par le gouvernement du Sénégal dans le secteur de l’énergie.
Ce Compact est estimé à 330 milliards de francs CFA. Quel est le niveau de décaissement ?
Aujourd’hui, en termes d’engagement global, nous avons atteint 80%. Le taux d’avancement physique est évalué à plus de 100%, avec des décaissements à hauteur de 30%. Ainsi, les décaissements suivent naturellement la courbe des engagements et de l’état d’avancement physique.
Concrètement, quel est l’état d’avancement des projets de transport d’électricité ?
Pour le projet de transport d’électricité, sur un budget de 238 milliards, 226 milliards ont été engagés. Quant au projet d’accroissement de l’accès à l’énergie, sur un budget de 33,7 milliards, l’intégralité de cette somme a été engagée ; ce qui correspond à environ 111% du budget initial. Pour le projet de réformes, sur un budget de 29 milliards, nous avons engagé 9,4 milliards. Le reste est consacré à l’administration et au contrôle du programme.
Combien d’entreprises sénégalaises ont été sélectionnées dans le cadre de ce Compact d’électricité ?
Il est crucial de souligner que la participation des entreprises sénégalaises dans la mise en œuvre du MCA Sénégal revêt, pour nous, une importance capitale. À ce jour, plus de 155 contrats ont été signés avec des entreprises sénégalaises, pour un montant d’environ 60 millions de dollars américains, sur un total de 213 contrats. Je puis vous assurer que les entreprises sénégalaises sont très actives dans ce Compact. Nous collaborons également avec de nombreux consultants sénégalais qui travaillent régulièrement avec les équipes du MCA Sénégal et du MCC. L’expertise sénégalaise est donc significative et bien représentée à tous les niveaux, que ce soit au sein des PMI, des PME, des entreprises de consultance ou encore des entreprises d’exécution.
À terme, combien de villages et de personnes seront impactés par ces projets ?
Nous prévoyons que plus de 12 millions de Sénégalais seront impactés par ce Compact, soit à travers les projets de modernisation et de renforcement du réseau de transport d’électricité, soit par les programmes d’accroissement de l’accès à l’électricité dans les zones rurales et périurbaines, notamment dans les régions sud et centre du pays. L’impact sera ressenti dans plus de 350 localités. Il est à noter que ces projets ne concernent pas uniquement les villages, mais également toute l’infrastructure de basse et moyenne tension nécessaire pour accéder à ces localités.
Sur le plan économique, nous prévoyons de développer plus de 15 périmètres de bananeraies dans la région de Tambacounda et d’intervenir dans l’ensemble des chaînes de valeur, telles que celles du riz et de l’anacarde. En somme, l’impact se fera sentir tant sur les ménages que sur le développement économique des zones concernées. Nous envisageons également de créer de nombreux emplois dans les zones où ces projets seront réalisés, en mettant un accent particulier sur l’inclusion des jeunes et des femmes.
Les ménages bénéficieront-ils de l’installation intérieure ?
Absolument ! Dans le cadre de notre intervention en milieu rural, parmi les 12.000 ménages qui seront impactés, le MCA Sénégal prendra en charge gratuitement les installations intérieures de plus de 6000 ménages. Il s’agit des ménages les plus défavorisés, appartenant aux franges les plus vulnérables de la population. Ces ménages bénéficieront gratuitement de l’installation des compteurs pour faciliter leur raccordement. Par ailleurs, nous faciliterons également l’accès aux équipements productifs, car pour nous, il ne s’agit pas seulement d’amener l’électricité pour éclairer des villages, mais aussi de développer l’activité économique dans ces zones.
Quels retours avez-vous reçus des populations bénéficiaires du Compact II ?
Les retours sont extrêmement positifs. Chaque fois que nos équipes se rendent dans les villages, les populations les accueillent chaleureusement et expriment leur enthousiasme quant aux impacts attendus de ces projets. Elles sont bien informées et conscientes de l’influence durable que ces projets auront sur leur vie. Globalement, cette initiative est accueillie de manière très favorable dans les zones rurales.
Est-il envisageable de réduire le prix de l’électricité pour ces populations à faibles revenus ?
La question du coût de l’électricité est complexe et globale. Il fut un temps où il était nécessaire d’assurer une équité territoriale en matière de coût de l’électricité, car celui-ci était plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain, en raison des concessionnaires d’électrification rurale. Cependant, aujourd’hui, les tarifs sont globalement équitables sur l’ensemble du territoire. La prochaine étape consiste à réduire substantiellement le coût de l’électricité pour tous les Sénégalais. Cela se fera à trois niveaux : la production, le transport et la distribution.
Où en est-on avec la filialisation de SENELEC ?
La filialisation de la SENELEC a été consacrée par le Code de l’Électricité de 2021, qui prévoit que SENELEC doit être filialisée au plus tard en mars 2024. Il est important de rappeler que la filialisation n’est pas une privatisation. SENELEC restera une entité détenue à 100% par l’État du Sénégal. La filialisation concerne simplement l’organisation de SENELEC en une holding avec trois filiales : production, transport et distribution. Cela permettra une meilleure lisibilité des opérations de SENELEC, tout en maintenant l’entité sous le contrôle total de l’État.
Pensez-vous que tous ces chantiers seront achevés à temps ?
Le MCA dispose d’une grande expertise en matière de réalisation de projets et de programmes. Nous avons mis en place, en interne, tous les mécanismes nécessaires pour le suivi des projets, la gestion des risques et la planification. Nous bénéficions également d’un fort engagement du gouvernement du Sénégal, qui nous appuie sur les aspects techniques et administratifs. En outre, nous avons l’appui du gouvernement américain à travers le Millenium Challenge Corporation (MCC) ; ce qui renforce notre capacité à réaliser les projets dans les délais. Selon notre planification, tous les projets devraient être achevés d’ici juin 2026.
Le Sénégal peut-il espérer un troisième don du gouvernement américain, après les Compacts I et II ?
Le premier Compact, axé sur l’élargissement de l’accès aux marchés et aux services à travers la construction de routes et de réseaux d’irrigation, était un Compact bilatéral entre les États-Unis et le Sénégal. Le Compact actuel, centré sur l’énergie, est également bilatéral. Le troisième Compact sera cependant régional, impliquant un autre pays éligible au sens du MCC. Les discussions en cours ont identifié l’économie bleue comme secteur stratégique pour ce troisième Compact. Nous espérons que ce Compact régional sera formulé, négocié et signé, avant la fin du Compact actuel en septembre 2026.
Quid des impacts environnementaux de ces projets à fort potentiel socioéconomique ?
Tout d’abord, en ce qui concerne l’environnement, le MCA Sénégal s’est engagé à respecter les normes de performance environnementale et sociale les plus élevées. À cet égard, nous travaillons en étroite collaboration avec les ministères de l’Environnement et de la Transition écologique (METE), ainsi qu’avec la Société financière internationale (SFI). Un exemple concret est le projet du câble sous-marin reliant Cap-des-Biches à Bel-Air, pour lequel nous avons pris en compte l’impact potentiel sur les pêcheurs et avons travaillé à renforcer leurs capacités et à soutenir leurs activités.
En ce qui concerne le genre et l’inclusion sociale, le MCA Sénégal s’efforce de promouvoir l’emploi des jeunes filles et des femmes, en particulier dans le secteur de l’énergie. Nous avons lancé un programme de stages pour jeunes filles, en collaboration avec le ministère de l’Énergie, visant à les intégrer dans les entreprises du secteur. Nous travaillons également avec le Registre national unique (RNU) pour identifier les ménages les plus défavorisés en milieu rural et les accompagner afin de réduire leur niveau de pauvreté. De plus, nous veillons à ce qu’un mécanisme de gestion des plaintes soit en place pour garantir que les projets du Compact respectent les droits et les préoccupations des populations concernées.
Qu’en est-il des réformes ?
Aujourd’hui, les réformes institutionnelles progressent de manière satisfaisante. Ces réformes peuvent être décomposées en trois volets principaux. Le premier concerne la Commission de régulation du secteur de l’énergie. À l’origine, il existait une Commission de régulation du secteur de l’électricité. Cependant, avec la loi de 2021, cette entité a été élargie pour devenir la Commission de régulation du secteur de l’énergie, intégrant ainsi les segments intermédiaire et aval du gaz.
Depuis lors, plusieurs décrets ont été adoptés concernant la Commission de régulation. Actuellement, nous finalisons les règlements d’application relatifs à cette Commission. Nous sommes également en phase d’achèvement du Plan stratégique et du Plan de communication de la Commission de régulation du secteur de l’énergie. Ainsi, en termes de progression, je suis convaincu que d’ici 18 mois, nous disposerons d’une Commission de régulation pleinement opérationnelle, capable de jouer le rôle attendu par l’ensemble des acteurs du secteur.
Le deuxième volet de ces réformes porte sur les ministères en charge de l’Energie. À cet égard, nous déployons actuellement une assistance technique, dont le point central est la Planification intégrée à moindre coût. Il y a environ deux ou trois semaines, lors du Conseil des ministres, le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a signé le décret relatif à cette planification intégrée à moindre coût. Cet outil de planification nous permettra désormais d’établir une vision à long terme concernant les besoins d’acquisition en énergie, et de négocier des contrats d’achat d’énergie plus avantageux pour le pays.
Enfin, le troisième volet de la réforme concerne la SENELEC, que nous avons évoquée précédemment. La filialisation de la SENELEC progresse très bien, tout comme la mise en place du Bureau d’accès au réseau de transport (BART). Nous attendons actuellement les retours du gouvernement concernant les seuils d’éligibilité. Je pense que, d’ici un mois au plus tard, nous aurons les arrêtés et décrets nécessaires pour accélérer l’ouverture du réseau de SENELEC aux tiers.
Il est également important de souligner qu’au 3 octobre prochain, le ministère en charge de l’Energie procédera à l’évaluation de la feuille de route «Électricité 2035». Cette feuille de route définit les grandes lignes de l’évolution du secteur pour les années à venir. Avec la participation de l’ensemble des partenaires du secteur et à la lumière de la Lettre d’appui au développement du secteur, récemment révisée avec le ministère du Pétrole et des Énergies, nous pourrons effectuer les réajustements nécessaires pour que la réforme en cours soit la plus adaptée aux besoins du gouvernement du Sénégal et garantisse la viabilité du secteur à moyen et long terme.
JEAN PIERRE MALOU (Sud Quotidien)
Effectivement, la visite officielle de 48 heures à Dakar du sous-secrétaire d’État adjoint des États-Unis d’Amérique, Colin Campbell, a constitué un moment important dans la mise en œuvre du Compact d’électricité du Sénégal. Naturellement, les discussions avec les autorités sénégalaises ont principalement porté sur le renforcement de la coopération bilatérale entre Washington et Dakar. Le sous-secrétaire d’État a manifesté une grande satisfaction quant à l’état d’avancement des projets de modernisation du réseau de transport d’électricité, de l’accroissement de l’accès à l’électricité dans les zones rurales et périurbaines, ainsi que du niveau de mise en œuvre des réformes institutionnelles entreprises par le gouvernement du Sénégal dans le secteur de l’énergie.
Ce Compact est estimé à 330 milliards de francs CFA. Quel est le niveau de décaissement ?
Aujourd’hui, en termes d’engagement global, nous avons atteint 80%. Le taux d’avancement physique est évalué à plus de 100%, avec des décaissements à hauteur de 30%. Ainsi, les décaissements suivent naturellement la courbe des engagements et de l’état d’avancement physique.
Concrètement, quel est l’état d’avancement des projets de transport d’électricité ?
Pour le projet de transport d’électricité, sur un budget de 238 milliards, 226 milliards ont été engagés. Quant au projet d’accroissement de l’accès à l’énergie, sur un budget de 33,7 milliards, l’intégralité de cette somme a été engagée ; ce qui correspond à environ 111% du budget initial. Pour le projet de réformes, sur un budget de 29 milliards, nous avons engagé 9,4 milliards. Le reste est consacré à l’administration et au contrôle du programme.
Combien d’entreprises sénégalaises ont été sélectionnées dans le cadre de ce Compact d’électricité ?
Il est crucial de souligner que la participation des entreprises sénégalaises dans la mise en œuvre du MCA Sénégal revêt, pour nous, une importance capitale. À ce jour, plus de 155 contrats ont été signés avec des entreprises sénégalaises, pour un montant d’environ 60 millions de dollars américains, sur un total de 213 contrats. Je puis vous assurer que les entreprises sénégalaises sont très actives dans ce Compact. Nous collaborons également avec de nombreux consultants sénégalais qui travaillent régulièrement avec les équipes du MCA Sénégal et du MCC. L’expertise sénégalaise est donc significative et bien représentée à tous les niveaux, que ce soit au sein des PMI, des PME, des entreprises de consultance ou encore des entreprises d’exécution.
À terme, combien de villages et de personnes seront impactés par ces projets ?
Nous prévoyons que plus de 12 millions de Sénégalais seront impactés par ce Compact, soit à travers les projets de modernisation et de renforcement du réseau de transport d’électricité, soit par les programmes d’accroissement de l’accès à l’électricité dans les zones rurales et périurbaines, notamment dans les régions sud et centre du pays. L’impact sera ressenti dans plus de 350 localités. Il est à noter que ces projets ne concernent pas uniquement les villages, mais également toute l’infrastructure de basse et moyenne tension nécessaire pour accéder à ces localités.
Sur le plan économique, nous prévoyons de développer plus de 15 périmètres de bananeraies dans la région de Tambacounda et d’intervenir dans l’ensemble des chaînes de valeur, telles que celles du riz et de l’anacarde. En somme, l’impact se fera sentir tant sur les ménages que sur le développement économique des zones concernées. Nous envisageons également de créer de nombreux emplois dans les zones où ces projets seront réalisés, en mettant un accent particulier sur l’inclusion des jeunes et des femmes.
Les ménages bénéficieront-ils de l’installation intérieure ?
Absolument ! Dans le cadre de notre intervention en milieu rural, parmi les 12.000 ménages qui seront impactés, le MCA Sénégal prendra en charge gratuitement les installations intérieures de plus de 6000 ménages. Il s’agit des ménages les plus défavorisés, appartenant aux franges les plus vulnérables de la population. Ces ménages bénéficieront gratuitement de l’installation des compteurs pour faciliter leur raccordement. Par ailleurs, nous faciliterons également l’accès aux équipements productifs, car pour nous, il ne s’agit pas seulement d’amener l’électricité pour éclairer des villages, mais aussi de développer l’activité économique dans ces zones.
Quels retours avez-vous reçus des populations bénéficiaires du Compact II ?
Les retours sont extrêmement positifs. Chaque fois que nos équipes se rendent dans les villages, les populations les accueillent chaleureusement et expriment leur enthousiasme quant aux impacts attendus de ces projets. Elles sont bien informées et conscientes de l’influence durable que ces projets auront sur leur vie. Globalement, cette initiative est accueillie de manière très favorable dans les zones rurales.
Est-il envisageable de réduire le prix de l’électricité pour ces populations à faibles revenus ?
La question du coût de l’électricité est complexe et globale. Il fut un temps où il était nécessaire d’assurer une équité territoriale en matière de coût de l’électricité, car celui-ci était plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain, en raison des concessionnaires d’électrification rurale. Cependant, aujourd’hui, les tarifs sont globalement équitables sur l’ensemble du territoire. La prochaine étape consiste à réduire substantiellement le coût de l’électricité pour tous les Sénégalais. Cela se fera à trois niveaux : la production, le transport et la distribution.
Où en est-on avec la filialisation de SENELEC ?
La filialisation de la SENELEC a été consacrée par le Code de l’Électricité de 2021, qui prévoit que SENELEC doit être filialisée au plus tard en mars 2024. Il est important de rappeler que la filialisation n’est pas une privatisation. SENELEC restera une entité détenue à 100% par l’État du Sénégal. La filialisation concerne simplement l’organisation de SENELEC en une holding avec trois filiales : production, transport et distribution. Cela permettra une meilleure lisibilité des opérations de SENELEC, tout en maintenant l’entité sous le contrôle total de l’État.
Pensez-vous que tous ces chantiers seront achevés à temps ?
Le MCA dispose d’une grande expertise en matière de réalisation de projets et de programmes. Nous avons mis en place, en interne, tous les mécanismes nécessaires pour le suivi des projets, la gestion des risques et la planification. Nous bénéficions également d’un fort engagement du gouvernement du Sénégal, qui nous appuie sur les aspects techniques et administratifs. En outre, nous avons l’appui du gouvernement américain à travers le Millenium Challenge Corporation (MCC) ; ce qui renforce notre capacité à réaliser les projets dans les délais. Selon notre planification, tous les projets devraient être achevés d’ici juin 2026.
Le Sénégal peut-il espérer un troisième don du gouvernement américain, après les Compacts I et II ?
Le premier Compact, axé sur l’élargissement de l’accès aux marchés et aux services à travers la construction de routes et de réseaux d’irrigation, était un Compact bilatéral entre les États-Unis et le Sénégal. Le Compact actuel, centré sur l’énergie, est également bilatéral. Le troisième Compact sera cependant régional, impliquant un autre pays éligible au sens du MCC. Les discussions en cours ont identifié l’économie bleue comme secteur stratégique pour ce troisième Compact. Nous espérons que ce Compact régional sera formulé, négocié et signé, avant la fin du Compact actuel en septembre 2026.
Quid des impacts environnementaux de ces projets à fort potentiel socioéconomique ?
Tout d’abord, en ce qui concerne l’environnement, le MCA Sénégal s’est engagé à respecter les normes de performance environnementale et sociale les plus élevées. À cet égard, nous travaillons en étroite collaboration avec les ministères de l’Environnement et de la Transition écologique (METE), ainsi qu’avec la Société financière internationale (SFI). Un exemple concret est le projet du câble sous-marin reliant Cap-des-Biches à Bel-Air, pour lequel nous avons pris en compte l’impact potentiel sur les pêcheurs et avons travaillé à renforcer leurs capacités et à soutenir leurs activités.
En ce qui concerne le genre et l’inclusion sociale, le MCA Sénégal s’efforce de promouvoir l’emploi des jeunes filles et des femmes, en particulier dans le secteur de l’énergie. Nous avons lancé un programme de stages pour jeunes filles, en collaboration avec le ministère de l’Énergie, visant à les intégrer dans les entreprises du secteur. Nous travaillons également avec le Registre national unique (RNU) pour identifier les ménages les plus défavorisés en milieu rural et les accompagner afin de réduire leur niveau de pauvreté. De plus, nous veillons à ce qu’un mécanisme de gestion des plaintes soit en place pour garantir que les projets du Compact respectent les droits et les préoccupations des populations concernées.
Qu’en est-il des réformes ?
Aujourd’hui, les réformes institutionnelles progressent de manière satisfaisante. Ces réformes peuvent être décomposées en trois volets principaux. Le premier concerne la Commission de régulation du secteur de l’énergie. À l’origine, il existait une Commission de régulation du secteur de l’électricité. Cependant, avec la loi de 2021, cette entité a été élargie pour devenir la Commission de régulation du secteur de l’énergie, intégrant ainsi les segments intermédiaire et aval du gaz.
Depuis lors, plusieurs décrets ont été adoptés concernant la Commission de régulation. Actuellement, nous finalisons les règlements d’application relatifs à cette Commission. Nous sommes également en phase d’achèvement du Plan stratégique et du Plan de communication de la Commission de régulation du secteur de l’énergie. Ainsi, en termes de progression, je suis convaincu que d’ici 18 mois, nous disposerons d’une Commission de régulation pleinement opérationnelle, capable de jouer le rôle attendu par l’ensemble des acteurs du secteur.
Le deuxième volet de ces réformes porte sur les ministères en charge de l’Energie. À cet égard, nous déployons actuellement une assistance technique, dont le point central est la Planification intégrée à moindre coût. Il y a environ deux ou trois semaines, lors du Conseil des ministres, le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a signé le décret relatif à cette planification intégrée à moindre coût. Cet outil de planification nous permettra désormais d’établir une vision à long terme concernant les besoins d’acquisition en énergie, et de négocier des contrats d’achat d’énergie plus avantageux pour le pays.
Enfin, le troisième volet de la réforme concerne la SENELEC, que nous avons évoquée précédemment. La filialisation de la SENELEC progresse très bien, tout comme la mise en place du Bureau d’accès au réseau de transport (BART). Nous attendons actuellement les retours du gouvernement concernant les seuils d’éligibilité. Je pense que, d’ici un mois au plus tard, nous aurons les arrêtés et décrets nécessaires pour accélérer l’ouverture du réseau de SENELEC aux tiers.
Il est également important de souligner qu’au 3 octobre prochain, le ministère en charge de l’Energie procédera à l’évaluation de la feuille de route «Électricité 2035». Cette feuille de route définit les grandes lignes de l’évolution du secteur pour les années à venir. Avec la participation de l’ensemble des partenaires du secteur et à la lumière de la Lettre d’appui au développement du secteur, récemment révisée avec le ministère du Pétrole et des Énergies, nous pourrons effectuer les réajustements nécessaires pour que la réforme en cours soit la plus adaptée aux besoins du gouvernement du Sénégal et garantisse la viabilité du secteur à moyen et long terme.
JEAN PIERRE MALOU (Sud Quotidien)