Otage pendant 18 mois au Yémen, un prêtre indien remercie ses gardiens

Rédigé par Dakarposte le Samedi 16 Septembre 2017 à 22:50 modifié le Samedi 16 Septembre 2017 22:52

"Je remercie mes gardiens qui ne m'ont pas maltraité", a répété samedi un prêtre indien enlevé en 2016 au Yémen et libéré mardi au bout de 18 mois, estimant que "la meilleure arme contre un ennemi est l'amour et la prière".
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 Le père Thomas Uzhunnalil, ému, a évoqué sa captivité dont il est ressorti affaibli par un diabète et amaigri de trente kilos, lors d'une conférence de presse samedi à Rome. Le prêtre indien de 59 ans avait été enlevé le 4 mars 2016 lors d'une attaque contre un hospice à Aden (sud) qui avait fait 16 morts, dont quatre soeurs de l'ordre fondé par mère Teresa. 

Décrite à l'époque par le pape François comme "insensée et diabolique", l'attaque n'avait pas été revendiquée mais attribuée à des jihadistes. "Ils ne me connaissaient pas. Je me trouvais là. Ils m'ont laissé en paix et tué les autres, parce qu'ils voulaient peut-être de l'argent", raconte le père qui appartient à l'ordre religieux des Salésiens (fondé au XIXème siècle pour pratiquer la charité). 

Du jour de l'enlèvement, il se souvient notamment de ce tabernacle jeté avec lui dans la voiture des ravisseurs. "Je n'avais pas peur", glisse-t-il, en remerciant l'Inde et Oman. Sa libération a été attribuée à Oman, qui entretient des relations équilibrées avec toutes les parties en conflit au Yémen et a réussi ces dernières années à obtenir la libération de plusieurs étrangers. "Je remercie au nom du Seigneur, même mes gardiens qui ont été compréhensifs avec moi et qui ne m'ont pas maltraité", dit le prêtre, en précisant qu'ils avaient simulé des coups dans des vidéos où il apparaît. "Ils m'ont dit: 'quand tu seras libre, de retour chez toi, lis le Coran et deviens musulman' et ils ont montré comme cela avec le doigt en l'air 'il n'y a qu'un seul Dieu'". 

Le prêtre a indiqué ne pas connaître l'identité de ses ravisseurs et ne sait pas si une rançon a été versée. Il avait commencé sa mission au Yémen en 2012, où il était responsable de trois églises. Dans ce pays musulman, la communauté catholique est composée d'immigrés venant des Philippines, d'Inde et du Sri Lanka. 

Après des examens médicaux complets à Rome, l'ex-otage devrait retourner en Inde. Mercredi, il avait été reçu par le pape François au Vatican.

 
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Cheikh Amidou Kane
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