L’opposition, réunie au sein de Wattu Senegaal, n’en démord pas. Elle veut obtenir la tête d’Abdoulaye Daouda Diallo, le Ministre de l’Intérieur chargé aussi de l’organisation des élections. Depuis des mois, l’opposition ne cesse de crier sur tous les toits que le Ministre de l’Intérieur ne peut pas être l’organisateur des élections, étant donné qu’il appartient à l’Alliance pour la République. Ceci, en violation d’un consensus fort obtenu depuis les années 2000 avec le Président Abdou Diouf qui avait choisi un Général pour s’occuper de cette tâche. Aujourd’hui, la coalition de l’opposition ne se contente plus de dénoncer de possibles manœuvres tendant à entacher le processus électoral en torpillant la volonté populaire. Wattu est en train de travailler à rassembler des preuves. Réunie hier à Dakar, la coalition de l’opposition a donné des « preuves » en parlant d’inscriptions d’étrangers sur les listes électorales.
Ils ont parlé de Mauritaniens, d’une centaine d’étudiants gambiens qui seraient ainsi « sénégalisés ». Une « fraude » qu’ils dénoncent, l’imputant au Daouda Diallo mais aussi à des personnalités comme Farba Ngom. Ainsi, Wattu entre dans la dynamique de contestation, généralement observée en Afrique, là où se tiennent des élections. Et le Sénégal ne fait pas exception à la règle. C’est dire que malgré le caractère exemplaire de notre jeune démocratie, les velléités contestataires subsistent, avant, pendant et après les élections. Car, ces mêmes griefs avaient été formulés contre le Président Wade. Difficile de dire si elles sont fondées ou pas.
Ce que l’on sait est que le Ministre libéral Ousmane Ngom a organisé et perdu des élections aussi importantes que la présidentielle en 2012, alors que l’opposition d’alors suspectait des fraudes massives par le trucage du fichier traité de tous les noms d’oiseau. On ne peut pas aussi nier le fait que le jour du scrutin, tard dans la nuit, des rédactions avaient été saisies par des affidés de Wade pour donner des chiffres erronés, arguant qu’ils ont gagné au premier tour. Ce fait qui a été minimisé par la suite car le président Wade a démenti ses ouailles en reconnaissant être passé au second tout, méritait pourtant que l’on s’y attarde.
La question que l’on se pose est de savoir d’où venaient ces chiffres ? La seconde question est relative au degré de complicité de Wade qui se serait ravisé par la suite. C’est dire que la fraude est toujours possible. Imaginons ce qui se serait passé si Wade avait suivi deux de ces anciens Ministres qui avaient saisi la presse pour les manipuler ? Cependant, on ne peut pas faire de procès d’intention contre le régime actuel.
Certes, nous déplorons la désorganisation et les lenteurs qui entourent les inscriptions sur la carte d’identité numérisée, mais il faut reconnaitre que le pouvoir de Macky a organisé des élections locales qu’elle a perdues dans de nombreuses grandes villes comme Dakar.
La victoire sur le référendum a été aussi entachée par un fort taux d’abstention et la perte de zones comme Touba. Dans ces conditions, il est difficile de dire que le régime tire la couverture de son côté. Ce qui nous semble important est que tous les acteurs jouent le jeu pour que le processus arrive à terme. Macky refuse de se séparer de son Ministre de l’Intérieur, lequel est chargé des élections.
Donc, il faudra s’y faire et rester vigilant. Car, il nous semble que le fléau qui guette le plus les électeurs est l’achat de conscience. Beaucoup d’argent circule lors des élections et cela oblitère gravement la sincérité du vote. Mais, cela n’avait pas empêché le Président Wade d’être battu. Comme quoi, rien n’est encore joué. En tout état de cause, il serait important pour les services comme la Cena qui ont la tâche de superviser tout le processus électoral, de se saisir de ces cas ainsi signalés, en menant des enquêtes et en alertant qui de droit.
Assane Samb
Ils ont parlé de Mauritaniens, d’une centaine d’étudiants gambiens qui seraient ainsi « sénégalisés ». Une « fraude » qu’ils dénoncent, l’imputant au Daouda Diallo mais aussi à des personnalités comme Farba Ngom. Ainsi, Wattu entre dans la dynamique de contestation, généralement observée en Afrique, là où se tiennent des élections. Et le Sénégal ne fait pas exception à la règle. C’est dire que malgré le caractère exemplaire de notre jeune démocratie, les velléités contestataires subsistent, avant, pendant et après les élections. Car, ces mêmes griefs avaient été formulés contre le Président Wade. Difficile de dire si elles sont fondées ou pas.
Ce que l’on sait est que le Ministre libéral Ousmane Ngom a organisé et perdu des élections aussi importantes que la présidentielle en 2012, alors que l’opposition d’alors suspectait des fraudes massives par le trucage du fichier traité de tous les noms d’oiseau. On ne peut pas aussi nier le fait que le jour du scrutin, tard dans la nuit, des rédactions avaient été saisies par des affidés de Wade pour donner des chiffres erronés, arguant qu’ils ont gagné au premier tour. Ce fait qui a été minimisé par la suite car le président Wade a démenti ses ouailles en reconnaissant être passé au second tout, méritait pourtant que l’on s’y attarde.
La question que l’on se pose est de savoir d’où venaient ces chiffres ? La seconde question est relative au degré de complicité de Wade qui se serait ravisé par la suite. C’est dire que la fraude est toujours possible. Imaginons ce qui se serait passé si Wade avait suivi deux de ces anciens Ministres qui avaient saisi la presse pour les manipuler ? Cependant, on ne peut pas faire de procès d’intention contre le régime actuel.
Certes, nous déplorons la désorganisation et les lenteurs qui entourent les inscriptions sur la carte d’identité numérisée, mais il faut reconnaitre que le pouvoir de Macky a organisé des élections locales qu’elle a perdues dans de nombreuses grandes villes comme Dakar.
La victoire sur le référendum a été aussi entachée par un fort taux d’abstention et la perte de zones comme Touba. Dans ces conditions, il est difficile de dire que le régime tire la couverture de son côté. Ce qui nous semble important est que tous les acteurs jouent le jeu pour que le processus arrive à terme. Macky refuse de se séparer de son Ministre de l’Intérieur, lequel est chargé des élections.
Donc, il faudra s’y faire et rester vigilant. Car, il nous semble que le fléau qui guette le plus les électeurs est l’achat de conscience. Beaucoup d’argent circule lors des élections et cela oblitère gravement la sincérité du vote. Mais, cela n’avait pas empêché le Président Wade d’être battu. Comme quoi, rien n’est encore joué. En tout état de cause, il serait important pour les services comme la Cena qui ont la tâche de superviser tout le processus électoral, de se saisir de ces cas ainsi signalés, en menant des enquêtes et en alertant qui de droit.
Assane Samb