Option militaire de la CEDEAO en Gambie le grand piège de Jammeh contre Macky

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 21 Décembre 2016 à 07:03 modifié le Mercredi 21 Décembre 2016 07:05

Une guerre se prépare. Un aspect sur lequel la CEDEAO n’a pas beaucoup planché alors que le dictateur gambien s’y était déjà préparé.

Une guerre ne se décrète pas. L’option prise par les chefs d’état de la sous-région de déloger Yahya Jammeh par la force des armes de son palais, ne sera pas chose facile. Encore que le commandement posera un réel problème de leadership, avec cette querelle découlant de la course au poste de Président la Commission africaine. Toutes choses qui semblent favoriser le maintien du dictateur gambien à son poste. Autre aspect non négligeable, c’est la position de l’armée gambienne qui s’est solidarisée, corps et âme, derrière son chef suprême. 

Tout le contraire de Gbagbo lâché par son armée et combattu par les forces de Guillaume Soro en Côte d’ivoire. Même si à l’évidence, la « petite » armée de Banjul ne saurait tenir face aux régiments de la Cedeao, il reste encore que les forces de Yahya ne doivent pas être sous-estimées. Déclarant son pays sous le sceau de l’islamisme, Jammeh s’attire la sympathie des groupes religieux effervescents un peu partout sur les théâtres des opérations militaires. 

Des informations font état d’une arrivée massive de rebelles et de djihadistes de l’état islamique. Les Shébabs somaliens sont aussi annoncés. Une milice qui donne encore des frissons à la puissante armée américaine qui garde en mémoire ses durs revers en terre somalienne.

Des colonnes de Djihadistes foulent le sol gambien

Dès lors, l’option armée qui semble inévitable au regard du refus de l’homme fort de Banjul de reconnaître le verdict des urnes, mène vers une impasse. Le peuple gambien reste divisé sur le sort à réserver à son Président, mais tous s’accordent, selon un sondage effectué par certaines représentations diplomatiques, à récuser toute attaque contre leur pays. Sur une autre grille, le grand perdant dans ce probable conflit reste le Sénégal.

C’est dans cette perspective que le dictateur gambien compte piéger le Sénégal. Une intervention militaire, fut-elle de la Cedeao, constitue un grand risque pour la stabilité de la situation en région casamançaise. Certainement, les experts militaires sénégalais s’y penchent car jusqu’au moment où la Cedeao  caressait Jammeh dans le sens du poil, les bases du Mfdc ont affiché une « neutralité » bavarde. 

C’est un secret de polichinelle que le Mfdc est synchronisé à Yahya Jammeh qui leur a toujours fourni une base de repli après des attaques contre l’armée sénégalaise. Quelle sera sa posture ? Il est plus probable que les cerveaux du Mfdc, en tout cas pour l’aile dure de ce mouvement, optent et prient pour une confrontation armée. Et la déroute des forces alliées à Banjul grossirait, avec troupes et armes, les rangs du Mfdc. 

La Casamance serait alors infestée de mercenaires multinationales avec techniques de rébellion. C’est pourquoi, des voix autorisées au sein de la grande muette, optent pour la prudence et conseillent au Président Sall d’y aller avec de la mesure. Pour le Sénégal, quelle que soit l’issue de la situation, la résolution de la crise en Gambie par les armes sera à perte pour sa stabilité. Tout un paquet de possibilités sur lesquelles l’Etat a probablement réfléchi. Encore que les Etats engagés n’ont rien à perdre. Tout le contraire pour Dakar.

Pape Amadou Gaye
Cheikh Amidou Kane
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