Ce qui explique la suspension inopinée de la campagne présidentielle par Mahamane Ousmane. Par contre, des informations consultées par Confidentiel Afrique n’ont pas confirmé le déplacement du leader Hama Amadou et potentiel soutien de Mahamane Ousmane. Confidentiel Afrique a appris aussi que le général Salou Djibo, ancien Président du Niger, qui a dirigé la junte militaire en 2010-2011, n’a pas digéré la pilule de n’avoir pas été reçu par le Président Alpha CONDÉ, à l’occasion de son séjour à Niamey, en marge du Sommet de l’Union africaine, organisé avec brio par le Chef de l’État ISSOUFOU Mahamadou. Le général Salou Djibo, révèle notre source, voyait derrière ce refus d’audience du Président Alpha CONDE la main de l’homme fort de Niamey. Des sources crédibles en notre possession, confirment que la détérioration des relations entre le Président ISSOUFOU et l’ancien chef de la transition militaire Djibo Salou viendrait du Président Alpha CONDÉ. Nous tenons ces informations de bonne source diplomatique. Mieux, bien avant ce voyage planifié de l’opposant Mahamane Ousmane, le candidat Albade Abouba, qui a rallié Mohamed BAZOUM pour la campagne présidentielle du deuxième tour, avait été approché avant le démarrage du premier tour par des proches d’Alpha CONDE. Ce dernier, a fait montre de maturité et de grandeur politique en ne se laissant pas embarquer dans ce jeu obscur, qui ne vise qu’un seul objectif: faire perdre le pouvoir au candidat désigné par le Président ISSOUFOU. L’homme fort de Niamey, depuis sa déclaration irrévocable et historique de ne pas briguer un troisième mandat, passe pour l’ennemi juré du Président Alpha CONDÉ, lequel voyait son agenda d’un troisième mandat menacé. Il l’a fait. Mais, à quel prix ?
Pour comprendre les rapports froids entre ISSOUFOU et Alpha, il faut remonter au dernier Sommet Russie-Afrique de Sotchi en octobre 2019. Le Président CONDE avait poussé le bouchon de l’inélégance diplomatique au point de ne pas serrer la main à son homologue nigérien.
Une bataille par procuration d’Alpha CONDÉ
L’engagement historique en 2016 et de sursaut démocratique de quitter le pouvoir après deux mandats à la tête du NIGER, pris par le Chef de l’État ISSOUFOU Mahamadou n’a pas fait que des heureux. En embuscade d’abord avant d’avancer à visage découvert, Alpha CONDÉ affichait cette inélégance diplomatique dans les grandes messes internationales. La plus plausible remonte à Octobre 2019 lors du sommet Russie-Afrique de Sotchi. Alpha CONDE avait refusé de serrer la main à son homologue nigérien, poussant le bouchon hors normes. Ce fétichisme démocratique du Chef de l’État ISSOUFOU qui avait enchanté le monde politique et fait les choux gras des médias internationaux était perçu par le régime de Conakry comme une gifle au premier degré dans l’obsession irréversible du locataire du palais Sékoutoureya à briguer un troisième mandat. À quel prix ? Il l’a fait. Tout de même. Cette posture du Président ISSOUFOU l’a grandi devant ses pairs africains et lui donne à priori une ascendance sur ses homologues de l’espace CEDEAO. Ce qui explique l’oreille attentive que lui prête le locataire de l’Élysée, Emmanuel MACRON. Après le printemps sprint électoral, le Président français a reçu les Chefs d’État Alassane OUATTARA, Christian Marc KABORE. Sauf, Alpha CONDE qui ne figure pas dans son agenda officiel. Selon des informations obtenues par Confidentiel Afrique, Mahamane Ousmane qui a voyagé à bord d’un jet privé, appartenant à un homme d’affaires nigérian, s’est tapé un séjour doré à Conakry avec en prime une mallette de 4 millions d’euros. Une autre source nous a révélé qu’il a été transporté depuis Abuja vers Conakry. Plusieurs milieux diplomatiques renseignent que ce n’est pas le sponsoring de campagne apporté par Alpha CONDE à l’opposant Mahamane Ousmane, c’est surtout le caractère officiel flagrant qui agace et intrigue.
(Confidentiel Afrique)