Neymar n'est pas le patron

Tite est certes un entraîneur inconnu en Europe, mais sa réputation n’est plus à faire au Brésil et même dans toute l’Amérique du Sud, puisqu’il a remporté la Copa Libertadores et la Coupe du monde des clubs en 2012 avec les Corinthians. En tant que sélectionneur, il est terriblement efficace à en juger son bilan: la Seleçao a enchaîné 8 succès en éliminatoires de la Coupe du monde 2018 depuis le changement de coach, dont un 3-0 contre l’Argentine il y a un an. La qualification est même acquise depuis mars dernier.
Jeudi dernier, la victoire contre l’Equateur (2-0) a ainsi conforté la première place en zone Amsud avant les trois dernières journées. Le collectif auriverde a donc du temps pour effacer ses atermoiements collectifs. Car il y en a. Il a fallu du temps pour trouver la faille contre les Équatoriens (Paulinho a ouvert le score à la 69e minute), la faute à un jeu brouillon. En fait, Neymar n’est pas encore le grand leader attendu sur le terrain. Tite l'avait d'abord replacé dans l'axe, en faux numéro 9, mais la nouvelle star du PSG a ensuite repris son rôle habituel d'ailier gauche ces derniers mois.
Ce n'est pas lui qui donnera vraiment de la voix sur le terrain 
"Neymar est le leader technique de l'attaque mais ce n'est pas le patron de l'équipe, il n’a pas vraiment le leadership", nous confie ainsi Dominique Baillif, le responsable de Sambafoot.com. Après, les JO, il a décidé de ne plus être le capitaine de la Seleçao. Il est aujourd'hui le joueur à qui l'on donne le ballon et qui peut faire des différences, mais il sera un leader plus par le jeu que par la parole. Même s'il est écouté, ce n'est pas lui qui donnera vraiment de la voix sur le terrain".
Contre l'Equateur, l'énorme activité de Neymar a certes donné le tournis à ses adversaires. On le sait, une simple accélération de sa part peut faire basculer une rencontre. C’est pourtant Willian qui a trouvé les bons décalages face à l’accrocheuse sélection équatorienne. Puis Philippe Coutinho, entré à l’heure de jeu dans un rôle de numéro 10, a apporté davantage de dynamisme à l'équipe. Tite peut aussi compter sur ces deux joueurs de Premier League afin de faire la différence.
 
Le sélectionneur pourrait d’ailleurs effectuer des changements pour un test match contre la Colombie, mardi soir à Barranquilla. Derrière, Thiago Silva prendra la place de João Miranda, blessé jeudi dernier, et retrouvera son coéquipier parisien Marquinhos. Lors de l'entraînement de lundi, Fernandinho a été essayé aux dépens de Casemiro, alors que le fougueux Gabriel Jesus a laissé la pointe à Roberto Firmino, un attaquant davantage remiseur. En tout cas, même avec un jeu encore fébrile, le Brésil a les talents pour se présenter en favori au Mondial russe.