Nouvellement nommé membre du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), Alioune Sow était l’invité du Grand Oral. Sur les ondes de la 97.5 Rewmi FM, l’ancien ministre sous Abdoulaye Wade est revenu sur le Hcct, son renoncement à son poste de député. Bref il s’est prononcé sur lasituation du pays. Selon lui, le pays a connu des avancées, même si l’on note toujours des problèmes dans les ménages.
Vous venez d’être nommé membre du HCCT par le Président Macky Sall. Est-ce que cela traduit que vous avez accepté la main tendue du chef de l’Etat ?
“Pourquoi vous parlez de main tendue ? La main du Président de la République est tendue à tous les citoyens sénégalais. Car, il est le Président de l’ensemble des Sénégalais, mais pas le Président d’un parti ou d’un clan. C’est ce qui est attendu de lui et il dispose également de l’ensemble des ressources humaines du pays. Et, il peut faire appel à n’importe quel citoyen, compte tenu de l’appartenance politique, des opinions religieuses, politiques ou idéologiques des uns et des autres.
Je pense que sur ceplan-là, cette main tendue elle est générale, elle est permanente et elle s’adresse à tout le monde. Du reste quand il m’a proposé d’intégrer cette 4e institution de la République, c’est avec beaucoup d’humilité et d’honneur que j’ai accepté. J’ai marqué mon accord et j’ai pris l’engagement de donner le meilleur de moi-même pour que cette institution puisse jouer un rôle important dans la gestion des intérêts supérieurs des Sénégalais”.
Est-ce que c’est pour cela que vous avez renoncé à votre poste de Député?
“C’est une coïncidence hasardeuse du calendrier des institutions de la République. Vous savez que l’Assemblée nationale a entamé sa dernière session unique de la législature en cours. Avant cela, le Haut conseil a été déjà créé. Les élections ont été organisées et les résultats programmés. Je pense que le Président était, dans la foulée, en train de procéder aux consultations en vue de signer le décret portant nomination de la liste complémentaire des hauts conseillers. C’est une coïncidence et je pense que je l’ai expliqué de manière très claire. Quand la session a été ouverte, le Président de l’Assemblée nationale m’a reçu pour parler des questions relatives à mon installation.
L’Assemblée avait, 7 mois avant, rendu publique sa position à travers la position du bureau de l’Assemblée nationale, la position de la conférence des Présidents disant de façon claire que c’est Alioune Sow qui est le suivant. Et aux yeux des lectures des textes législatifs et réglementaires, c’est moi qui dois être installé.
Maintenant, le reste c’était du bla–bla politicien. Dans ce pays, on aime bien jouer au donneur de leçons sans jamais s’appliquer les leçons. Notre pays est un pays sur le plan des prises de position, sur plan des jugements de valeur, sur le plan de la moralisation tous azimuts. La loi est dure mais c’est la loi (…). Aujourd’hui j’ai atteint un niveau qui me permet d’être insensible à des pressions ou à des clameurs publiques. Je sais ce qui est conforme à ma vision de la vie. Donc, je n’attends pas des leçons d’une tierce personne ”.
Avec le HCCT, peut-on s’attendre à une correction de l’acte 3 de la décentralisation qui, selon certains, pose beaucoup de problèmes ?
“Ça doit être une de nos priorités. C’est-à-dire qu’il ne faut pas que l’acte 3 continue à être perçu par certains comme un moyen de fragilisation de certains. Alors qu’en définitive, je vous dis que la communalisation intégrale est une excellente initiative. La départementalisation idem. Les pôles territoires qui seront également créés sous peu, sont conformes à la marche du monde. Mais tout cela n’aura de sens que si les moyens financiers suivent.
L’acte 3 ne pourra pas prospérer, encore moins réussir, si on maintient le statu quo par rapport au système de financement actuel. C’est-à-dire le prélèvement de 5% de la Tva de la dernière gestion connue pour alimenter le fonds de dotation de la décentralisation et le fonds de développement des collectivités locales. C’est très peu et c’est un problème. Il faut convaincre le Président de la République d’évoluer de 5% à 15%. Il a du reste marqué déjà son accord publiquement.
Mais si on augmente le taux et que l’on laisse l’exclusivité au ministre de l’Economie et des Finances de faire ses calculs et de fixer les montants, là aussi on ne pourra pas avancer. Il faut tout de suite mettre en marche la commission nationale des finances locales. Au sein de laquelle commission le ministre de l’Economie et des Finances sera représenté, le ministre de la Décentralisation sera représenté, le ministre de l’Intérieur sera représenté, entre autres ministères.
Bien entendu, le Haut conseil, l’Assemblée nationale et les associations des élus locaux et une expertise avérée qui permet de fixer de façon claire les critères et de pouvoir savoir chaque année le niveau de collecte de la Tva, quelssont les montants qui sont visés et quelle doit être la part des collectivités locales au niveau de ces montants-là. Quand on le fera, on peut facilement passer de 35 milliards à presque 120 milliards de transfert direct au niveau des fonds de dotation et des fonds d’équipements. Si on le fait, les collectivités locales pourront enfin respirer. Avec ces possibilités-là, le personnel pourra être renforcé ”.
Êtes-vous d’avis avec le Président de la République qui a dit dernièrement que le pays marche, accélère et va bientôt décoller ?
“J’ai vu les réactions des uns des autres et c’est malheureux. En donnant mon avis, on va dire qu’Alioune Sow a viré carrément. Vous savez, dans ce pays, la fourniture de l’eau et de l’électricité est assurée. Vous pouvez vous promenez tranquillement on ne vous agresse pas. Les travailleurs du Sénégal, chaque fin du mois, reçoivent leurs salaires. Moi, depuis 4 ans, je reçois mon salaire et qui connaît une hausse régulièrement. C’est–à–dire entre 2012 et 2016, mon salaire a connu une hausse qui tourne autour de 500 mille francs.
Et c’est le résultat de deux choses combinées. Des mesures prises par le gouvernement au profit de mon corps et une évolution dans mon corps à travers des concours et des examens. Si je prends l’exemple de mon corps, je ne peux pas dire que le pays ne marche pas. Je suis payé et ce que l’Etat me doit il me le donne. Dans mon secteur, dire que le pays ne marche pas, c’est de la malhonnêteté (…).
Maintenant, au niveau des ménages, les difficultés sont encore là. La pauvreté est encore là, le chômage est encore là. Le Président de la République doit booster davantage sa politique de création d’emplois,d’autant plus qu’il avait promis aux sénégalais 500 mille emplois pendant la campagne électorale. Aujourd’hui, il doit mettre l’accent sur la création d’emploi.
Il doit mettre l’accent sur la sécurisation de l’emploi. Il doit mettre l’accent sur la valorisation de la pension de la retraite et sa mensualisation. Il doit veiller à cette bombe-là qui peut exploser à tout moment avec le système LMD où nous formons par année des milliers de titulaire de master 2, de docteurs. On risque de trouver dans ce pays des conducteurs de taxis qui ont le doctorat ”.
Cheikh Moussa SARR
Vous venez d’être nommé membre du HCCT par le Président Macky Sall. Est-ce que cela traduit que vous avez accepté la main tendue du chef de l’Etat ?
“Pourquoi vous parlez de main tendue ? La main du Président de la République est tendue à tous les citoyens sénégalais. Car, il est le Président de l’ensemble des Sénégalais, mais pas le Président d’un parti ou d’un clan. C’est ce qui est attendu de lui et il dispose également de l’ensemble des ressources humaines du pays. Et, il peut faire appel à n’importe quel citoyen, compte tenu de l’appartenance politique, des opinions religieuses, politiques ou idéologiques des uns et des autres.
Je pense que sur ceplan-là, cette main tendue elle est générale, elle est permanente et elle s’adresse à tout le monde. Du reste quand il m’a proposé d’intégrer cette 4e institution de la République, c’est avec beaucoup d’humilité et d’honneur que j’ai accepté. J’ai marqué mon accord et j’ai pris l’engagement de donner le meilleur de moi-même pour que cette institution puisse jouer un rôle important dans la gestion des intérêts supérieurs des Sénégalais”.
Est-ce que c’est pour cela que vous avez renoncé à votre poste de Député?
“C’est une coïncidence hasardeuse du calendrier des institutions de la République. Vous savez que l’Assemblée nationale a entamé sa dernière session unique de la législature en cours. Avant cela, le Haut conseil a été déjà créé. Les élections ont été organisées et les résultats programmés. Je pense que le Président était, dans la foulée, en train de procéder aux consultations en vue de signer le décret portant nomination de la liste complémentaire des hauts conseillers. C’est une coïncidence et je pense que je l’ai expliqué de manière très claire. Quand la session a été ouverte, le Président de l’Assemblée nationale m’a reçu pour parler des questions relatives à mon installation.
L’Assemblée avait, 7 mois avant, rendu publique sa position à travers la position du bureau de l’Assemblée nationale, la position de la conférence des Présidents disant de façon claire que c’est Alioune Sow qui est le suivant. Et aux yeux des lectures des textes législatifs et réglementaires, c’est moi qui dois être installé.
Maintenant, le reste c’était du bla–bla politicien. Dans ce pays, on aime bien jouer au donneur de leçons sans jamais s’appliquer les leçons. Notre pays est un pays sur le plan des prises de position, sur plan des jugements de valeur, sur le plan de la moralisation tous azimuts. La loi est dure mais c’est la loi (…). Aujourd’hui j’ai atteint un niveau qui me permet d’être insensible à des pressions ou à des clameurs publiques. Je sais ce qui est conforme à ma vision de la vie. Donc, je n’attends pas des leçons d’une tierce personne ”.
Avec le HCCT, peut-on s’attendre à une correction de l’acte 3 de la décentralisation qui, selon certains, pose beaucoup de problèmes ?
“Ça doit être une de nos priorités. C’est-à-dire qu’il ne faut pas que l’acte 3 continue à être perçu par certains comme un moyen de fragilisation de certains. Alors qu’en définitive, je vous dis que la communalisation intégrale est une excellente initiative. La départementalisation idem. Les pôles territoires qui seront également créés sous peu, sont conformes à la marche du monde. Mais tout cela n’aura de sens que si les moyens financiers suivent.
L’acte 3 ne pourra pas prospérer, encore moins réussir, si on maintient le statu quo par rapport au système de financement actuel. C’est-à-dire le prélèvement de 5% de la Tva de la dernière gestion connue pour alimenter le fonds de dotation de la décentralisation et le fonds de développement des collectivités locales. C’est très peu et c’est un problème. Il faut convaincre le Président de la République d’évoluer de 5% à 15%. Il a du reste marqué déjà son accord publiquement.
Mais si on augmente le taux et que l’on laisse l’exclusivité au ministre de l’Economie et des Finances de faire ses calculs et de fixer les montants, là aussi on ne pourra pas avancer. Il faut tout de suite mettre en marche la commission nationale des finances locales. Au sein de laquelle commission le ministre de l’Economie et des Finances sera représenté, le ministre de la Décentralisation sera représenté, le ministre de l’Intérieur sera représenté, entre autres ministères.
Bien entendu, le Haut conseil, l’Assemblée nationale et les associations des élus locaux et une expertise avérée qui permet de fixer de façon claire les critères et de pouvoir savoir chaque année le niveau de collecte de la Tva, quelssont les montants qui sont visés et quelle doit être la part des collectivités locales au niveau de ces montants-là. Quand on le fera, on peut facilement passer de 35 milliards à presque 120 milliards de transfert direct au niveau des fonds de dotation et des fonds d’équipements. Si on le fait, les collectivités locales pourront enfin respirer. Avec ces possibilités-là, le personnel pourra être renforcé ”.
Êtes-vous d’avis avec le Président de la République qui a dit dernièrement que le pays marche, accélère et va bientôt décoller ?
“J’ai vu les réactions des uns des autres et c’est malheureux. En donnant mon avis, on va dire qu’Alioune Sow a viré carrément. Vous savez, dans ce pays, la fourniture de l’eau et de l’électricité est assurée. Vous pouvez vous promenez tranquillement on ne vous agresse pas. Les travailleurs du Sénégal, chaque fin du mois, reçoivent leurs salaires. Moi, depuis 4 ans, je reçois mon salaire et qui connaît une hausse régulièrement. C’est–à–dire entre 2012 et 2016, mon salaire a connu une hausse qui tourne autour de 500 mille francs.
Et c’est le résultat de deux choses combinées. Des mesures prises par le gouvernement au profit de mon corps et une évolution dans mon corps à travers des concours et des examens. Si je prends l’exemple de mon corps, je ne peux pas dire que le pays ne marche pas. Je suis payé et ce que l’Etat me doit il me le donne. Dans mon secteur, dire que le pays ne marche pas, c’est de la malhonnêteté (…).
Maintenant, au niveau des ménages, les difficultés sont encore là. La pauvreté est encore là, le chômage est encore là. Le Président de la République doit booster davantage sa politique de création d’emplois,d’autant plus qu’il avait promis aux sénégalais 500 mille emplois pendant la campagne électorale. Aujourd’hui, il doit mettre l’accent sur la création d’emploi.
Il doit mettre l’accent sur la sécurisation de l’emploi. Il doit mettre l’accent sur la valorisation de la pension de la retraite et sa mensualisation. Il doit veiller à cette bombe-là qui peut exploser à tout moment avec le système LMD où nous formons par année des milliers de titulaire de master 2, de docteurs. On risque de trouver dans ce pays des conducteurs de taxis qui ont le doctorat ”.
Cheikh Moussa SARR