Mohammed VI à Dakar: les non-dits d’une visite

Rédigé par Dakarposte le Mardi 8 Novembre 2016 à 17:58 modifié le Mardi 8 Novembre 2016 18:00

Dire que le roi du Maroc compte sur Macky dans son offensive diplomatique sur le continent africain est une lapalissade. Mohammed VI qui s’apprête à ramener son pays au sein de l’Union africaine manœuvre dur pour rallier le plus de soutiens sur l’enjeu de la question du Sahara occidental (RASD), ex-colonie espagnole contrôlée depuis 1975 par Rabat, et dont le Front Polisario, soutenu par Alger, réclame l’indépendance.

Ainsi, le séjour à Dakar du souverain marocain a-t-il permis à Mohammed VI et Macky Sall d’affûter une stratégie commune en vue du sommet africain prévu le 16 novembre à Marrakech, en marge de la conférence internationale sur le climat (COP22). Selon nos sources, le souverain marocain est moins préoccupé par le retour presque acquis de son pays dans l’Union africaine. Ce qui l’inquiète le plus, c’est comment obtenir l’exclusion de la RASD de l’Union africaine. Nos sources renseignent que Mohammed VI considère que le Sénégal, qui a affiché un soutien sans faille au Maroc dans cette démarche, est d’une importance stratégique pour que son pays fasse peser la balance de son côté. C’est ainsi que les échanges de Dakar ont permis à Macky Sall et à son illustre hôte de peaufiner leur stratégie pour la réunion du 16 novembre à Marrakech suivi du sommet très important des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA de janvier 2017.

C’est un sommet qui a la particularité de placer au cœur de son agenda les intérêts aussi bien du Maroc que du Sénégal. Pour le roi Mohammed VI et Macky Sall, la réintégration du royaume chérifien et la candidature du Sénégalais Abdoulaye Bathily au poste de la présidence de la Commission de l’UA sont deux dossiers très liés. Sur la route de sa réintégration et de l’expulsion de la RASD, le Maroc devra croiser les soutiens du Polisario dont la Mauritanie et l’Algérie. Or, concernant justement l’Algérie, même si le Président Sall a récemment tenté de réchauffer les relations entre Dakar et Alger, l’Algérie n’est pas un soutien aussi bien sur le Sahara occidental que sur la candidature d’Abdoulaye Bathily. Mieux, ce pays a réussi à presque fédérer la plupart des pays membres du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) sur ses positions. Ce qui en fait un ‘’ennemi’’ commun au Sénégal et au Maroc.
Cheikh Amidou Kane
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