Ingénieur de formation, elle se retrouve aujourd’hui à veiller au confort et à la fluidité de la circulation sur l’une des voies les plus empruntées du Sénégal. Mme Bousso cible, parmi ses contraintes, le comportement incivique de certains usagers. Mais elle dit s’être préparée au nouveau challenge que constitue la prochaine ouverture du péage jusqu’à Diass.
Vous êtes responsable viabilité et sécurité à Senac/Eiffage?
Nous nous occupons de tout ce qui est entretien de l’autoroute, pour que le client puisse circuler en toute sécurité et fluidité. Nous veillons à ce qu’il n’y ait pas d’objet sur la chaussée, et s’il y a des accidents et des dégradations, nous intervenons pour faire les réparations. Nous assistons les automobilistes quand ils tombent en panne. Nous prenons leurs véhicules en charge et veillons à la sécurité des clients également.
Nous avons croisé des chèvres sur l’autoroute tout-à-l ’heure. Est-ce à dire que vous n’avez pas fait votre travail comme il fallait ?
En principe nous ne devons pas avoir d’animaux errants sur l’autoroute. Et nous faisons le maximum pour sécuriser notre patrimoine. Il y a des parties où l’on a des murs, et d’autres où l’on a des clôtures grillagées. Ces clôtures sont souvent sabotées, ce qui fait que des animaux rentrent dans le périmètre de l’autoroute. Mais nous avons, derrière, une équipe qui fait l’entretien des clôtures. Chaque fois qu’il y a des ouvertures, nous les réparons et sensibilisons les riverains pour qu’ils ne les gâtent pas. L’autoroute est nouvelle au Sénégal, et beaucoup de personnes ne savent pas comment se comporter face à elle. Il y a des piétons qui passent sur l’autoroute et refusent de prendre les passerelles.
Avez-vous une contrainte particulière dans le cadre de vos fonctions ?
Effectivement ! il y a un manque de civisme par rapport à l’autoroute. Certains automobilistes nous jettent toutes sortes de détritus. Les riverains nous jettent des cadavres de moutons et d’autres sortes de déchets. Leur poubelle, c’est l’autoroute. J’ai des équipes postées uniquement pour le piquetage des objets qui ont été jetés. Certains automobilistes ne respectent pas les voies sur l’autoroute. Vous avez la voie rapide, la médiane et la voie lente. Mais il peut arriver de voir certains à cheval sur deux voies, ce qui empêche les clients derrière de faire des dépassements, ou de le faire vers la droite, ce qui est dangereux. Parfois, les patrouilleurs essaient de sensibiliser ces clients. Et s’ils persistent, nous alertons les gendarmes, qui sont sur les barrières pleine voie (bpv). Ces derniers les interceptent au niveau des barrières pour les sensibiliser davantage.
Depuis quand êtes-vous à votre poste ?
5 ans déjà. Quasiment, depuis le démarrage de l’autoroute à péage
Que faisiez-vous avant ?
Je suis ingénieur civil de formation, et j’ai travaillé à la construction de l’aéroport. Quand je suis sortie de l’école, je ne comprenais rien de l’automobile. Arrivée ici, nous avons trouvé un système de coaching, avec des expatriés qui viennent ici nous aider à nous améliorer. Nous sommes en lien vidéo avec eux pour qu’ils nous expliquent ce qui nous bloque. C’est une formation en interne.
Par rapport à l’extension de l’autoroute jusqu’à Aibd, avez-vous des ressources suffisantes pour la prendre en charge ?
Cela fait environ quatre mois que l’on s’est préparés et que l’on a recruté des agents de renfort pour piloter ceux qui vont faire des patrouilles. L’équipe ainsi que le matériel sont déjà sur place, et le matériel est déjà praticable.
Auteur: Mohamed GUEYE - Lequotidien