Fatou Ndiaye, 32 ans, est très affectée par la mort de son fils, Fallou Sall, 18 ans, tué par les gardes côtes mauritaniens. Dans un entretien avec L’Observateur, la jeune mère raconte les circonstances dans lesquelles elle a appris la nouvelle.
«Le jour de son départ en mer (samedi dernier), Fallou est venu me demander la permission d’aller pêcher, rembobine-t-elle. J’ai prié pour lui avant son départ. Mais le lendemain dimanche, j’ai été informée, bien avant même le propriétaire de la pirogue, que Fallou et ses compagnons étaient victimes d’un incident à hauteur de la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie. J’ai ensuite informé une de mes tantes qui vit à Ndiago qui m’a confirmé l’incident.»
Elle poursuit : «J’ai gardé le secret, évitant d’ameuter les gens, vu que je n’avais pas toutes les informations. Fallou n’était pas le seul, il était en compagnie de pêcheurs de sa génération qui habitent le même coin et il me fallait de la maitrise. Aussi j’ai prié pour tous les enfants qui étaient à bord de la pirogue pour que Dieu les prémunisse.»
Mais, la nouvelle se répand dans Nguet-Ndar comme une trainée de poudre. «Des mères de famille ont commencé à pleurer à chaudes larmes, raconte Fatou Ndiaye. Je leur ai dit que j’étais prête à accepter la volonté divine s’il arrivait malheur à Fallou. Mais toute la nuit du samedi, je n’arrivais pas à dormir. Le dimanche, au réveil, je suis partie rejoindre le groupe de manifestants à la gouvernance, sans savoir que c’est Fallou qui avait été tué par balle. Vers 17 heures, de retour chez moi, l’oncle de Fallou m’a isolée et annoncée la nouvelle. J’ai dit que j’acceptais la volonté divine.»
Fatou Ndiaye qui a perdu son époux en décembre 2016, explique que Fallou, l'ainé de ses six enfants, était son unique soutien.
Auteur: Seneweb